Sur quoi repose l'unité de la personne ?
Extrait du document
«
Le problème de l'unité de la personne est directement lié à celui de l'identité personnelle.
Etre un, c'est avoir une
seule identité qui nous définisse, se reconnaître comme une personne.
Bien que familière, la notion de personne est
complexe, et mérite d'être redéfinie.
En morale, ce terme désigne le plus souvent l'homme comme sujet conscient et
raisonnable, capable de distinguer le bien et le mal et pouvant répondre de ses actes.
Plusieurs éléments peuvent
entre en compte dans le sentiment d'unité de la personne : le corps, le caractère, la société ; mais chacun d'eux,
s'il apporte une piste de solution, ne semble pas se suffire.
Seule la conscience semble apporter un éclaircissement.
Sur le Corps
Nous sommes des corps indivisibles (un bout de bras n'est pas indépendant) qui forment des touts, et non une suite
d'éléments juxtaposés sans lien entre eux (contrairement à différents objets liés entre eux accidentellement).
Ce qui
agit sur un organe a des répercussions sur tout notre organisme.
L'unité de notre corps est à la base de l'unité de
notre personne.
Remarque : la personne ne se réduit pas pour autant à l'individu biologique.
La notion de personne implique une
dimension morale ; la personne est libre, tandis que le corps est soumis à un déterminisme biologique (les mêmes
causes produisent les mêmes effets).
Sur la société
L'unité du moi semble se construire sur des valeurs qui motivent nos actes libres ; ces valeurs proviennent
notamment de la communauté dans laquelle nous évoluons.
On acquiert progressivement depuis l'enfance ce
sentiment du moi unifié, en imitant, ou au contraire en s'opposant à autrui.
La société m'inculque la notion de responsabilité : je reconnais les actes que j'ai commis la veille comme miens.
La
mémoire assure également l'unité de la personne à travers le temps : souvenir de ma date de naissance, de mon
nom… (Leur oubli est le symptôme de graves troubles ou dédoublement de la personnalité).
Sur le rôle social ? Attention à ne pas confondre la personne et le
personnage, et à ne pas se laisser enfermer dans un rôle, ou une image que
les gens ont de nous ; ce serait abdiquer sa liberté et devenir une chose (voir
Sartre, L'être et le Néant).
Pour Pascal (Pensées section V), il faut se
dépouiller de tout ce que nous avons afin de bien saisir ce que nous sommes.
Sur l'imagination : Hume.
David Hume, inspiré par Pascal, est très
sceptique à l'égard de l'unité de la personne.
Pour lui, notre imagination
identifie notre personne, ce que nous sommes à ce que nous avons ; pour lui,
je ne suis même pas plus mes souvenirs et mes idées que ma maison ou ma
voiture.
C'est l'imagination qui fait passer une collection de possessions
diverses pour une personne unifiée.
changement de caractère et
changements.
Sur la conscience
Pour Emmanuel Kant, l'unité de la personne repose sur la conscience que l'on
a de soi-même.
L'homme peut dire « je », contrairement aux choses.
Kant
remarque que les enfants parlent d'eux pendant environ trois ans à la
troisième personne ; le passage au « je » correspond pour lui au moment où
nous nous formons une personnalité, où nous prenons conscience d'être une
personne distincte.
On peut alors s'identifier à soi-même.
On peut se
reconnaître l'auteur d'actes contradictoires, se reconnaître malgré le
l'évolution du corps car notre conscience immuable accompagne tous ces.
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