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Suis-je ce que mon passé a fait de moi ?

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« [Introduction] Un individu sans aucun passé (le « voyageur sans bagages » d'Anouilh) est difficilement concevable.

Il convient donc d'estimer l'importance de ce même passé pour le repérage de ce qu'est un sujet : suis-je (seulement) ce que mon passé a fait de moi ? [I.

Importance et apports du passé] - Du passé me viennent de nombreux éléments qui participent à ma définition actuelle : • éducation (aussi bien corporelle qu'intellectuelle) • habitudes acquises ; • mémoire personnelle, qui me garantit la durée antérieure de mon existence, et me fournit mes repères relativement aux autres. - Au-delà de l'histoire individuelle, mon passé m'intègre dans une histoire collective (celle de mon groupe, de ma classe sociale, de mon pays, etc.

). - Ma personnalité actuelle résulte bien de tout ce que j'ai vécu : gestes, actions (bonnes ou mauvaises), relations sociales, métier, etc. [II.

La résistance au passé] - Faut-il alors admettre que le passé me détermine entièrement ? Nietzsche en dénonce le poids (« le roc : ce fut ») parce qu'il risque de freiner mes initiatives, de m'enfermer éventuellement dans des regrets à cause desquels je deviendrai incapable d'entreprendre quoi que ce soit.

Dans La Généalogie de la morale, Nietzsche a montré que l'oubli n'est pas une faculté passive qui résulte de l'inertie du psychisme, de ses fatigues ou de sa faiblesse.

L'oubli est un pouvoir actif d'enrayement.

Il correspond à la phase de "digestion psychique" des événements, comparable à celle de la digestion organique des aliments auxquels nous ne pensons plus une fois absorbés.

L'oubli est l'effet d'une assimilation.

C'est un temps mort durant lequel se fait table rase ou place nette pour les choses nouvelles et plus nobles : "La faculté active d'oubli est une sorte de gardienne, de surveillante chargée de maintenir l'ordre psychique, la tranquillité, l'étiquette." Des sentiments comme le bonheur, la sérénité, l'espérance, la fierté ou la jouissance de l'instant présent ne pourraient exister sans la faculté d'oubli.

Freud de son côté a souligné le caractère vital de l'oubli des événements pénibles et désagréables.

C'est spontanément que l'inconscient oppose une résistance aux souvenirs d'impressions ou à la représentation d'idées pénibles.

Pour l'inconscient, l'oubli est un instinct de défense comparable au réflexe de fuite face au danger.

S'il est souvent difficile d'effacer de sa mémoire des sentiments de remords et de culpabilité, s'il est vrai que l'oubli n'est jamais volontaire, il faut supposer une "économie" dans l'organisation du psychisme humain, où l'oubli de certains événements sert l'intégrité de l'ensemble.

Parfois tenu en échec par des instances plus puissantes qui cherchent à réaliser leurs buts, l'oubli s'opère par un déplacement d'objet.

Si l'événement douloureux n'est pas oublié, l'oubli sera transféré sur les circonstances ou des objets qui y sont liés, montrant qu'il réalise par là un véritable "travail". Dans La Généalogie de la morale, Nietzsche a montré que l'oubli n'est pas une faculté passive qui résulte de l'inertie du psychisme, de ses fatigues ou de sa faiblesse.

L'oubli est un pouvoir actif d'enrayement.

Il correspond à la phase de "digestion psychique" des événements, comparable à celle de la digestion organique des aliments auxquels nous ne pensons plus une fois absorbés.

L'oubli est l'effet d'une assimilation.

C'est un temps mort durant lequel se fait table rase ou place nette pour les choses nouvelles et plus nobles : "La faculté active d'oubli est une sorte de gardienne, de surveillante chargée de maintenir l'ordre psychique, la tranquillité, l'étiquette." Des sentiments comme le bonheur, la sérénité, l'espérance, la fierté ou la jouissance de l'instant présent ne pourraient exister sans la faculté d'oubli. Freud de son côté a souligné le caractère vital de l'oubli des événements pénibles et désagréables.

C'est spontanément que l'inconscient oppose une résistance aux souvenirs d'impressions ou à la représentation d'idées pénibles.

Pour l'inconscient, l'oubli est un instinct de défense comparable au réflexe de fuite face au danger.

S'il est souvent difficile d'effacer de sa mémoire des sentiments de remords et de culpabilité, s'il est vrai que l'oubli n'est jamais volontaire, il faut supposer une "économie" dans l'organisation du psychisme humain, où l'oubli de certains événements sert l'intégrité de l'ensemble.

Parfois tenu en échec par des instances plus puissantes qui cherchent à réaliser leurs buts, l'oubli s'opère par un déplacement d'objet.

Si l'événement douloureux n'est pas oublié, l'oubli sera transféré sur les circonstances ou des objets qui y sont liés, montrant qu'il réalise par là un véritable "travail". - Freud montre qu'un passé mal compris (mal intégré dans mon histoire) est pathogène : la névrose provient de la persistance et de l'action toujours actuelle d'un événement ancien (qui renvoie toujours à des relations mal construites avec autrui). - Toutefois, la cure analytique doit précisément aboutir à une réappropriation consciente de mon passé, et à sa réintégration, comme passé non perturbant désormais, dans mon histoire.. »

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