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Sommes-nous esclaves de nos désirs?

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« Demande d'échange de corrigé de Gibet Caroline ([email protected]). Sujet déposé : Sommes nous esclaves de nos désirs? Satisfaire ses désirs consiste simplement à les suivre et à ne pas s'attacher à les refreiner.

Ainsi celui qui satisfait ses désirs refuse de lutter contre eux et se laisse porter par leur spontanéité.

Dans une même perspective semble être esclave de ses désirs celui qui s'y soumet qui ne lutte pas et donc qui les satisfait.

C'est en ce sens qu'on pourrait dire que satisfaire ses désirs consiste à en être esclave.

Cette affirmation revient alors à dire qu'il n'y a de liberté que dans l'opposition aux désirs, que dans une activité de la raison agissant contre eux.

En effet, nous ne déterminons pas nous-mêmes nos désirs et ils ne semblent pas être, en ce sens, une marque de notre liberté.

Or, vous pouvez remarquez que nous sommes alors amenés à considérer le désir comme étant nécessairement négatif puisque ce n'est qu'au prix de son contrôle que nous serions libres.

Il faudrait alors vous interroger sur cette dimension négative du désir en vous demandant si elle ne repose pas sur un présupposé. I.

Nous ne sommes pas esclaves de nos désirs: nous pouvons les contrôler. 1.

Nous disposons d'un esprit d'une conscience et d'une raison.

C'est ce qui fait la caractéristique essentielle de l'homme selon Pascal dans les Pensées.

Ainsi nous pouvons nous servir de cette raison de ce que Platon dans la République IX appelle le Nous pour trier maîtriser et réguler nos désirs.

La raison nous permet alors d'en être maître et non esclaves de nos désirs. 2.

De plus, il est possible d'opérer un réel choix entre ses désirs pour ne réaliser que des désirs qui ne vont pas nous asservir que l'on peut voir dans la classification d'Epicure et sa sagesse du "Carpe Diem" qui nous permettent de réduire nos désirs à ce qui nous est nécessaire pour gagner la tranquillité (ataraxie et aponie) et donc le bonheur car le présent est ce qui nous manque jamais pourvu qu'on sache y porter et y borner son désir.

Donc suivre la sagesse épicurienne nous permet de ne pas être esclaves du désir de la nostalgie et de l'attente. 3.

Enfin, nous pouvons échapper à la servitude de nos désirs en suivant la praxis conseillée par Descartes dans le Discours de la méthode: bien juger nos désirs qui permet alors de bien vouloir et ainsi de bien faire.

Cette praxis, ce travail sur soi nous permet alors d'être maître de nos désirs et d'atteindre une certaine liberté II.

Limites de cette maîtrise de nos désirs 1.

Echec possible de la "toute puissance" de la raison: c'est la manque de force, de domination sur soi, le manque de volonté.

En effet, l'acrasia exprimée par Italo Svevo dans la conscien de Zéno.

Il met en relief la faiblesse de la raison: on peut très bien savoir ce qui est bien et ne pas le faire: "Je vois le meilleur et je l'approuve mais j'accomplis le pire" Ovide.

L'acrasia nous montre notre servitude vis-à-vis de nos désirs. 2.

La sagesse épicurienne qui nous conseille de glorifier le présent entend par là nous libérer du désir tout court; ce qui n'est guère possible dans la mesure où le désir est essentiellement lié au temps.

En suivant le Carpe Diem (Cueille le jour), ni passé, ni futur: en ce charme du présent, le bonheur est comme le parfum des choses.

Le bonheur est donc à rechercher qu'en se détournant de la temporalité: ce qui est pour le désir est essentiellement impossible puisque désirer c'est précisément désirer du nouveau c'est donc s'en remettre au temps.

Par conséquent, l'infinité du désir nous ronge perpétuellement et nous rend donc en ce sens esclaves.. »

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