Signifiant et signifié chez SAUSSURE
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Signifiant et signifié chez SAUSSURE
Dire que la signification ne se joue nulle part ailleurs que dans le langage, qu'elle est inhérente au jeu
d'opposition des termes entre eux, c'est renoncer à expliquer le langage comme s'il était une nomenclature,
c'est-à-dire une simple correspondance entre un mot et une chose.
Le tort d'une telle conception tient
précisément au fait qu'elle ne nous dit rien sur la nature d'une telle correspondance ; en outre, elle présuppose
que l'idée puisse être donnée sans le mot, puisque le rapport du mot à la chose est préalable au mot lui-même.
C'est pour sortir de ces difficultés que Saussure propose de substituer aux termes de nom et de chose ceux
d'image acoustique et de concept, ou bien encore de signifiant et de signifié.
La relation qu'il s'agit de penser
de l'un à l'autre bien qu'arbitraire, c'est-à-dire immotivée (il n'y a aucun rapport entre le son [soer] et le
concept de « soeur ») n'est pas pour autant extérieure, comme s'il s'agissait d'une simple correspondance
entre le mot et son sens ; elle est, précise Saussure, de même nature que celle qui existe entre les deux côtés
d'une pièce : bien qu'opposés, ces deux termes sont inséparables.
Les conséquences philosophiques de la
linguistique sont considérables : d'une part, c'est la question des rapports de la pensée au langage qui est à
nouveau posée (nos pensées ne constituent pas un réservoir de significations muettes que nous traduirions, en
un deuxième temps seulement, dans le langage : la pensée et le son s'épousent comme l'eau et l'air à la
surface des vagues) ; d'autre part, c'est la fécondité des méthodes de la linguistique structurale qui influence
toute une partie de la philosophie du XXe siècle, et en particulier les travaux de Lévi-Strauss ou de Lacan..
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