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Si le passé et l'avenir sont réels, où sont-ils ?

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« Problématique Le passé et l'avenir sont deux parties du temps qui posent problème quant à leur définition.

En effet, comment peut on parler de quelque chose qui n'est lus ou de quelque chose qui n'est pas encore? Cependant à l'exemple de St Augustin, malgré leur non existence on ne peut les exclure totalement car ils font partie intégrante du temps.

Ils existent pourtant bel et bien car on peut les nommer, les imaginer, les envisager, parler d'eux.

La réalité de ces deux concepts est donc complexe car par réel nous nommons les choses concrètes dont nous pouvons faire l'expérience et le passé et le futur sont par définition inexistant.

Ainsi, comment peut on qualifier quelque chose d'effectivement réel et d'inexistant? PLAN I Le passé et l'avenir comme partie prenante du temps Le présent ne peut être saisi dans son immédiateté.

Sitôt qu'on le cite il fait déjà partie du passé, lorsqu'on l'envisage il est encore dans l'avenir( cf.

St Augustin).

En effet penser l'instant c'est saisir un passé immédiat et un futur proche.

Ces deux concepts du temps supposent donc qu'ils existent dans la conception, cependant où trouvent ils leur réalité? St Augustin, Les confessions , livre X et XI SAINT-AUGUSTIN Cependant nous parlons de la longueur, de la brièveté du temps, et nous n'appliquons cette mesure qu'au passé ou à l'avenir.

Nous disons, par exemple, du temps passé, qu'il est long, lorsqu'il s'est écoulé cent ans ; ou qu'une chose ne se fera pas de longtemps, quand elle ne doit arriver que cent ans après.

De même, nous disons pour le passé : le temps est court lorsqu'il ne s'est écoulé que dix jours ; et pour l'avenir, dans peu de temps quand il n'y a que dix jours à attendre.

Mais comment peut-on appeler long ou court ce qui n'existe pas ? car le passé n'est plus, et l'avenir n'est pas encore.

Ne disons donc pas du passé, « il est long mais, il a été long ; et disons de l'avenir, « Il sera long.

[...] Ne disons donc pas : "Le temps passé a été long" ; car nous ne trouverons en lui rien qui ait été long, puisqu'il n'est plus depuis qu'il est passé.

Disons au contraire : « Ce temps présent a été long ; car il n'était long que pendant qu'il était présent.

Il n'était pas encore passé pour cesser d'être ; il était donc quelque chose qui pouvait être long.

Mais depuis qu'il a passé, en cessant d'être, il a perdu la faculté d'être long.

[...] Cent années présentes sont-elles un long temps ? Vois d'abord si cent années peuvent être présentes ; si c'est la première qui s'écoule, elle est présente, mais les quatre-vingt-dix-neuf autres sont encore à venir, et par conséquent elles ne sont pas encore ; si c'est la seconde, déjà la première n'est plus, la seconde est présente, et les autres à venir.

Et ainsi, quelle que soit l'année que nous prenions dans ce nombre centenaire, elle sera présente ; celles qui lui sont antérieures, seront passées, celles qui viennent après, seront à venir.

Donc, cent années ne peuvent être présentes.

Mais examine du moins si l'année qui s'accomplit est présente.

Est-ce le premier mois qui s'écoule ? Les autres sont à venir ; est-ce le second ? Le premier est passé, et les autres ne sont pas encore.

Ainsi donc l'année qui s'écoule ne peut être tout entière présente ; et si elle n'est pas présente, l'année n'est pas un temps présent ; car une année se compose de douze mois, dont chacun est successivement présent ; les autres sont passés ou futurs ; si c'est le premier, les autres sont à venir, si c'est le dernier, les autres sont passés.

Est-ce un jour intermédiaire ? Il est alors entre les jours passés et les jours à venir. Saint Augustin Il est maintenant clair et évident que les choses futures ni les choses passées ne sont point, et que c'est improprement qu'on dit : il y a trois temps : le passé, le présent, le futur, mais sans doute dirait-on correctement : il y a trois temps, le présent des choses passées, le présent des choses présentes, le présent des choses futures. Car ces trois sortes de choses sont bien dans l'âme et je ne les vois point ailleurs : la mémoire présente des choses passées, la conscience présente des choses présentes et l'attente présente des choses futures.

Si l'on nous permet de parler ainsi, alors je vois trois temps et j'accorde qu'il y en a trois.

Que l'on dise encore : il y a trois temps, le passé, le présent et le futur, selon un usage abusif, soit! je n'en ai cure, je ne m'y oppose ni ne le blâme, pourvu toutefois que l'on comprenne ce que l'on dit, à savoir que ni ce qui est futur soit déjà, ni ce qui est passé soit encore.

Car nous parlons de peu de choses correctement, de la plupart incorrectement, mais on voit bien ce que nous voulons dire. II La réalité comme concept La réalité c'est ce qui est, c'est à dire ce que je perçois comme étant.

Ainsi plutôt que d'envisager le temps comme réalité de l'existence de l'extérieur, il faut l'envisager comme ce qui est réel par rapport à moi, ce même moi qui perçoit le temps dans sa continuité (le passé vers le présent et le futur comme présent à venir). Lorsque je pense je pense dans le temps (cf.

Kant), l'univers de ma pensée c'est donc dans le temps que je l'imagine, ce même temps c'est l'espace de ma perception et c'est cette même perception qui est à l'origine des connaissances que je tire de mon expérience. »

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