Samuel Champlain

« C'est le 15 mars 1603 que le cartographe de formation qu'est Champlain quitte le port d'Honfleur pour la Nouvelle-France, le Canada.

Il remonte le cours du Saint-Laurent.

A son retour en France, dès septembre, il écrit et publie le récit de son voyage qui paraît sous le titre Des Sauvages.

En 1604, il repart.

Il dresse la carte de la côte canadienne qu'il explore, reconnaît les côtes d'Acadie, s'installe à Port Royal.

En 1608, il fonde Québec.

Il fait alliance avec les Algonquins et les Hurons contre les Iroquois.

Il revient, à plusieurs reprises, en France, pendant les années qui suivent ; à chacun de ses retours au Canada, il reprend ses explorations, celle de la rivière Ottawa, des lacs Nipissing, Huron, Ontario et un lac encore auquel il donne son nom.

En 1619, il est nommé lieutenant-gouverneur.

Avec l'appui de la Compagnie des cent associés, il tente de développer l'implantation de colonies françaises.

Mais, en 1629, les Anglais occupent Québec.

Ce n'est qu'après le traité de Saint-Germain-en-Laye que la ville est rendue à la France.

C'est pour la dernière fois que Champlain revient au Canada, en 1633, pour y conforter l'implantation de la colonie grâce à la paix, que permet l'alliance avec les Iroquois. Samuel Champlain Champlain naquit à Brouage (Charente) durant la seconde moitié du XVIe siècle, vers 1567.

Le curé de Brouage fut son précepteur.

Il en fit un homme instruit qui saura écrire d'une façon claire et dessiner les meilleures cartes géographiques de l'époque.

Champlain fut d'abord soldat.

On le trouve à vingt ans engagé dans les guerres de religion, partisan de la Ligue.

Démobilisé en 1598, après le traité de Vervins, il s'adonne à son goût inné pour la navigation et s'embarque dans une armada espagnole faisant voile vers les Indes occidentales, le Mexique et Panama.

De retour en France, il fit en 1601 un rapport de son voyage à Henri IV qui lui valut le titre de "géographe du roi". Le gouverneur de Dieppe, Aymar de Chastes, organisait alors une expédition en Nouvelle-France sous les auspices d'une compagnie de nobles et de marchands.

Champlain le rencontra à la C our, gagna sa confiance et fut nommé géographe et historiographe du premier voyage.

Il s'embarqua sur la Bonne Renommée à Honfleur le 31 mars 1603.

Sa carrière est désormais orientée.

Il devait faire onze voyages au Canada, ouvrir le pays à la colonisation française, en y jetant, selon ses propres paroles, "les fondements d'un édifice perpétuel tant pour la gloire de Dieu que pour la renommée des Français".

Dès 1604, à son deuxième voyage, il participe à la fondation de Port-Royal en Acadie.

L'Oeuvre capitale de Champlain fut la fondation de Québec en 1608, lors de son troisième voyage.

C'est de là qu'il partira pour ses explorations dans l'intérieur.

Il retourna en France plusieurs fois, afin de plaider la cause de la nouvelle colonie auprès du roi.

Il y publia en outre ses ouvrages célèbres.

En 1633, Richelieu le nomma gouverneur de la Nouvelle-France.

Miné par les souffrances d'une vie aventureuse, il ressentait déjà les premières atteintes de la paralysie qui devait l'emporter deux ans plus tard.

Il mourut à Québec le jour de Noël 1635‚ âgé de moins de soixante-dix ans. La fondation de Québec partage l'Oeuvre exploratrice de Champlain en deux phases.

Avant 1608, toutes les expéditions sont entreprises dans le but de fonder une colonie au Canada.

Une fois ce but atteint, le courageux explorateur songe à étendre toujours plus loin l'influence française et la foi catholique, tout en espérant trouver le passage que tous les explorateurs recherchaient vers les Indes. Le premier voyage de Champlain au Canada (1603) marque le début de la première période.

C hamplain, accompagné de quelques A lgonquins, explore la rivière Saguenay sur une longueur de douze lieues.

Puis, marchant sur les traces de Jacques C artier, il remonte le fleuve Saint-Laurent jusqu'au Sault SaintLouis (rapides de Lachine à Montréal).

En vingt-deux jours, seul, il visite la baie de Gaspé, pénètre dans la baie des Chaleurs, longe les côtes du NouveauBrunswick, de l'île de Cap-Breton, de la Nouvelle-Écosse et reconnaît la baie de Fundy.

Il se convainc que les bords du Saint-Laurent se prêtent mieux à la culture que les autres régions visitées et propose le site de Québec pour la future colonie.

Mais, à la demande de Dupont-Gravé, l'Acadie est préférée.

C 'est pourquoi l'année suivante fut consacrée à l'exploration de ce pays. Chargé d'aller reconnaître les principaux mouillages, Champlain explore minutieusement la côte jusqu'à la rivière Kénébec.

Il remonte aussi la rivière Penobscot (Maine) jusqu'à l'endroit où s'élève aujourd'hui la ville de Bangor.

C'est le pays des Etchemins. En 1605, de Monts et Champlain se rendent jusqu'au cap Cod.

En 1606, C hamplain atteint l'île connue sous le nom de Martha's V ineyard.

Ce devait être son dernier voyage dans cette région.

C ar le sieur de Monts, cédant enfin à ses instances, décide de tenter fortune à Québec.

Parti de Honfleur en avril 1608 sur le Don-de-Dieu, Champlain arriva à Tadoussac en juin.

En juillet, il fit élever à l'endroit que les Algonquins appelaient Kebbec la première maison fortifiée, "l'habitation".

Ainsi se termine la première phase de son Oeuvre exploratrice ; désormais ses recherches le conduiront vers l'intérieur. Pour assurer l'établissement de la colonie sur des bases solides et la protéger contre les incursions des Iroquois, Champlain s'allia aux Hurons et aux Algonquins.

C'est pourquoi, dès le 8 juin 1609, après un pénible hivernement, il décide de visiter le pays des Iroquois.

Accompagné de quelques hommes armés d'arquebuses, il remonte la rivière Richelieu et découvre le lac qui porte aujourd'hui son nom.

Il engage le combat contre les Iroquois près de l'actuel lac George (État de New York).

Ce fut le commencement d'un duel séculaire entre Français et Iroquois.

Champlain profita de sa victoire pour demander à ses alliés de visiter leur pays.

Il confia aux Hurons Étienne Brûlé, jeune homme à l'esprit aventureux qui devait les suivre dans leur pays, apprendre leur langue et faire des explorations.

Brûlé fut donc, en 1610, le premier blanc à pénétrer dans la partie de l'Ontario comprise aujourd'hui entre la rivière Ottawa, les lacs Huron, Érié, Ontario et le fleuve Saint-Laurent. En 1611, Samuel Champlain remonte à son tour la rivière Ottawa et s'arrête sur l'emplacement de la future capitale du Canada.

En 1613, lors d'une seconde expédition, il atteint l'île aux Allumettes.

Obsédé par cette idée que le fleuve Saint-Laurent "est la meilleure route pour aller en Chine", il veut voir de ses propres yeux les "mers" mystérieuses aux sources du Grand Fleuve, dont les sauvages lui parlaient souvent avec effroi.

Partis le 9 juillet 1615, en canot d'écorce, Champlain et Brûlé suivent le parcours déjà connu de la rivière Ottawa, et atteignent la rivière Mattawa qui les conduit au lac Nipissing.

Ils descendent ensuite la rivière des Français jusqu'à la baie Géorgienne (Mer Douce) et arrivent près du lac Simcoe.

Tandis que Brûlé poursuit seul sa route vers le sud, Champlain se dirige vers l'est.

Il suit alors le futur tracé du canal de Trent et débouche à l'extrémité du lac Ontario, puis atteint Onondaga, en pays iroquois, non loin de la ville actuelle de Syracuse, dans l'État de New York.

Pendant ce temps, Étienne Brûlé passe du lac Simcoe au lac Ontario et gagne finalement, par la rivière Ohio, la Pennsylvanie actuelle.

Après un court séjour chez les Senecas, au sud du lac Érié, où il échappe miraculeusement au poteau de tortures, il revient au pays des Hurons.

Champlain avait livré bataille contre les Iroquois avec ses alliés à l'automne de 1615.

Deux blessures aux jambes l'obligèrent à hiverner chez les Hurons.

Il suivit le père Le Caron qui, de village en village, évangélisa sept nations. Ainsi se termina l'année 1615, la plus mouvementée de la carrière exploratrice de Champlain.

Ce fut aussi la dernière.

Le fondateur de Québec consacra le reste de sa vie à lutter pour la conservation et le développement de sa petite colonie, avant-poste de la civilisation française sur les bords du Saint-Laurent.. »