Résumé du chapitre 8 de l'essay d'Harmut Rosa "Aliénation et accélération"
Publié le 01/06/2025
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Chapitre 8: Thèse et arguments
Aujourd’hui, nous allons vous présenter le chapitre 8 du livre de Hartmut Rosa, intitulé
"L'accélération et la critique des conditions de reconnaissance sociale."
En commençant par exposer la thèse principale de Rosa, que l’on peut reformuler ainsi :
Selon Rosa, une théorie critique de la reconnaissance doit prendre en compte les
effets et les causes de l’accélération sociale, car celle-ci modifie les conditions de la
reconnaissance dans la société moderne tardive et engendre des effets
secondaires perturbants.
Avant d’examiner les arguments appuyant cette thèse, il est essentiel de clarifier les concepts
fondamentaux qu'elle aborde.
Premièrement, nous avons la théorie critique, qui est une approche philosophique qui
mobilise les sciences humaines afin de critiquer les structures sociales et de favoriser
l’émancipation de la société.
Deuxièmement, il y a la reconnaissance sociale, qui, quant à elle, consiste en l’affirmation de
qualités positives attribuées à des individus ou groupes humains.
Cette reconnaissance
repose sur l’intersubjectivité (c'est-à-dire une interaction entre plusieurs sujets) et permet à
ces individus ou groupes de se réaliser de manière autonome.
Et troisièmement, nous retrouvons la société moderne tardive, période marquée par une
accélération du changement social atteignant un rythme de transformation
intragénérationnel, donc au sein d’une même génération.
Maintenant que nous avons bien cerné les intentions de Rosa dans ce chapitre, il est temps
de passer à l'examen détaillé de sa thèse.
Pour ce faire, le philosophe a articulé son propos
autour de six arguments distincts, que nous allons à présent explorer.
Tout d'abord, la vitesse est un critère essentiel d’obtention de la reconnaissance dans la
société moderne.Comme le montre Hartmut Rosa dans la première partie de son essai,
l’accélération est inhérente à la société moderne tardive.
Ainsi, la vitesse, perçue comme une
norme sociale naturelle, sert de moyen de distribution de la reconnaissance ou de la
non-reconnaissance.
Ceux qui sont rapides sont valorisés, tandis que les lents sont laissés de
côté.
Ensuite, la vitesse comme critère entraîne une compétition légitime pour la reconnaissance.
Puisque la société exige de ses membres qu’ils maintiennent un rythme soutenu, une
compétition émerge naturellement.
Chacun doit démontrer sa capacité à suivre le tempo et à
se démarquer.
Ceux qui n’y parviennent pas sont perçus comme responsables de leur échec,
puisque l’acquisition de reconnaissance repose sur la performance individuelle.
La quête de reconnaissance sociale devient un moteur de l'accélération dans notre société.
Selon Hartmut Rosa, la compétition et la réussite sont des principes fondamentaux de cette
accélération, car la reconnaissance dépend de la performance dans un environnement
compétitif.
Ainsi, pour maintenir un statut social ou professionnel, un individu doit
constamment augmenter sa vitesse et ses performances.
L’accélération devient alors non
seulement une conséquence de la recherche de reconnaissance, mais aussi une condition
pour y accéder.
L’évolution des structures de reconnaissance a conduit à un modèle de plus en plus
dynamique et performatif.
Dans les sociétés prémodernes, la reconnaissance reposait sur un
statut ontologique lié aux liens de sang, et lutter pour plus de reconnaissance équivalait à
défier la structure même de la société.
Avec la modernité classique, la reconnaissance est
devenue dynamique: l’acquisition d’un statut social, d’un emploi ou d’un bien se mérite par
son travail mais elle n’est pas transmissible aux générations suivantes.
Enfin, dans la
modernité tardive, la reconnaissance acquiert un caractère performatif : il ne suffit plus de
l’obtenir, il faut la maintenir en luttant constamment contre les autres par nos performances,
dans tous les domaines de la vie.
Ainsi, la reconnaissance est devenue à la fois dynamique et
performative.
De plus, des preuves empiriques viennent appuyer cette évolution de la reconnaissance.
On
observe une grande volatilité des positions politiques et religieuses, mais aussi une
augmentation des burn-out.
Ces phénomènes traduisent l’intensification de la lutte pour la
reconnaissance, qui devient épuisante et parfois infructueuse.
Enfin, pour comprendre cette forme moderne de reconnaissance, il est nécessaire d’intégrer
la notion d’accélération sociale.
Les structures qui déterminent la reconnaissance sont en
perpétuel changement, et ces transformations s’inscrivent dans une dynamique globale
d’accélération.
Ainsi, une théorie critique de la reconnaissance ne peut pas....
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