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Qui était Cornélius CASTORIADIS ?

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Cornélius Castoriadis, d'origine grecque, a bénéficié d'une triple formation : droit, économie et philosophie. Fortement engagé à gauche, il doit en 1945 fuir Athènes pour la France où, trois ans plus tard, il fonde avec Claude Lefort le groupe « Socialisme ou Barbarie», qui publia de 1948 à 1966 une revue du même nom. C'est au sein de ce groupe que se sont ébauchés les premiers discours antistaliniens, antitotalitaires et antibureaucratiques. L'URSS y est en effet décrite comme un nouveau régime d'exploitation et de domination où la bureaucratie fait fonction de classe dominante. Pionnier de l'autogestion et de « l'auto-institution » de la société, C. Castoriadis est aujourd'hui directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales.

« Cornélius Castoriadis, d'origine grecque, a bénéficié d'une triple formation : droit, économie et philosophie. Fortement engagé à gauche, il doit en 1945 fuir Athènes pour la France où, trois ans plus tard, il fonde avec Claude Lefort le groupe « Socialisme ou Barbarie», qui publia de 1948 à 1966 une revue du même nom.

C'est au sein de ce groupe que se sont ébauchés les premiers discours antistaliniens, antitotalitaires et antibureaucratiques.

L'URSS y est en effet décrite comme un nouveau régime d'exploitation et de domination où la bureaucratie fait fonction de classe dominante.

Pionnier de l'autogestion et de « l'auto-institution » de la société, C.

Castoriadis est aujourd'hui directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales. Après avoir axé ses recherches sur la critique de la bureaucratie et sur l'œuvre de Marx, Castoriadis rompt en 1964 avec le marxisme pour développer une nouvelle conception de la société et de l'histoire, à laquelle il mêlera des réflexions sur la psychanalyse et le langage.

Dans L'institution imaginaire de la société, 1975, il remet en cause le dogme positiviste et hégélien, hérité du XIXe siècle, selon lequel l'histoire serait rationnelle et conduirait « nécessairement » à une fin.

Contre les carcans de cet historicisme, il faut libérer le projet révolutionnaire des références extérieures, des modèles politiques, des plans prédéterminés, des schémas soi-disant ancrés dans les « lois de l'histoire », afin qu'il puisse en toute liberté « s'auto-instituer » à partir de l'imaginaire social.

Car l'émancipation des individus, aussi bien dans les bureaucraties socialistes que capitalistes, passe par des conflits et des luttes qui mettent en œuvre leur imagination, leur pouvoir d'invention et de création — manifestation de leur fondamentale autonomie. Les carrefours du labyrinthe, 1978, regroupant des essais sur la psychanalyse, la linguistique, l'épistémologie et l'économie politique, dénoncent l'aveuglement « scientiste » qui touche nos bureaucraties capitalistes : les lois de l'économie, nous dit-on, sont rationnelles et la société de consommation fera bientôt le bonheur de l'homme ! Castoriadis, déniant à ces disciplines toute prétention à la scientificité, montre au contraire qu'elles demeurent l'ultime justification de l'oppression. Cette œuvre, qui a servi de fondement au courant actuel de l'« analyse institutionnelle », nous invite à ne jamais rien considérer comme « joué d'avance ».

L'imaginaire, l'invention et l'autogestion peuvent fort bien, si nous décidons de prendre vraiment en main notre destin, édifier une société qui ne serait asservie à aucune institution, et au sein de laquelle toute évolution serait permise, sans nécessairement entraîner barbarie et violence.. »

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