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Qui est autrui ?

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« APPROCHE: a.

Difficulté du concept Autrui ne désigne pas quelqu'un en particulier, mais tout autre que moi, avec la précision essentielle que cet autre est considéré comme un autre sujet, doté de conscience, tout comme moi.

C'est un autre moi car sa conscience lui donne la représentation de lui-même comme personne individuelle et, en ce sens, tous les sujets se ressemblent. Mais cette conscience ne m'est pas accessible de l'intérieur.

Il reste donc un autre que moi, au même titre que n'importe quel phénomène extérieur à ma conscience, par exemple un objet.

La notion d'autrui pose un problème sur la relation classique entre sujet et objet. b.

Difficulté du statut Il existe une ambiguïté sur le statut d'autrui.

Le philosophe Merleau-Ponty l'expose dans les termes suivants : il existe deux types d'êtres, l'être en soi, celui de l'objet perçu à l'extérieur ; et l'être pour soi, celui du sujet saisi par la conscience de lui-même.

Dans ce cadre, quelle place occupe l'autre sujet ? Il n'est ni un simple objet extérieur, puisqu'il est sujet doté de conscience de lui-même, ni le sujet auquel je me rapporte par conscience de moi.

La difficulté est donc à la fois psychologique et morale : comment comprendre le rapport qui nous lie à la conscience des autres, et comment intégrons-nous cette autre présence d'un sujet pensant dans notre comportement ? INTRODUCTION Autrui est l'autre homme qui est comme moi mais qui n'est pas moi.

Il est l'alter-ego à la fois même et autre que moi. Des autres à moi, les identités et différences se complètent et s'opposent.

Qui est autrui ? Comment le connaître ? Comment entrer en relation avec lui ? La connaissance d'autrui par intuition. On pourrait penser que la signification du comportement d'autrui nous est immédiatement donnée, en même temps que la perception de celui-ci.

Il est vrai qu'il existe des modes d'expression spontanés qui parlent directement d'euxmêmes.

Ainsi, par exemple, la douleur, dans le cri, se manifeste immédiatement par le mode d'intonation, la puissance et la modulation.

Cependant, en dehors de quelques gestes ou signes naturels dont la signification peut être perçue directement par tout homme quelle que soit son appartenance culturelle, la plupart des modes d'expression corporels varient d'une culture à une autre et même d'un individu à un autre. La connaissance intuitive, cad immédiate, de la signification du comportement d'autrui est donc souvent sujette à l'erreur. La connaissance d'autrui par analogie. De prime abord, il me semble que je me connais, je perçois mes états internes et les réactions corporelles qui y sont associées.

Partant de cette connaissance de mon moi, je pourrais, en observant les comportements d'autrui, en déduire sa vie psychique.

Si tel comportement a pour moi tel sens, ou si telle cause s'accompagne chez moi de tel effet, alors pourquoi n'en serait-il pas de même pour autrui ? Malebranche, à cet égard affirme : «Je sais que deux fois deux font quatre, qu'il vaut mieux être juste que d'être riche, et je ne me trompe point de croire que les autres connaissent ces vérités aussi bien que moi ; j'aime le bien et le plaisir, je hais le mal et la douleur, je veux être heureux et je ne me trompe point de croire que les hommes, les anges et les démons mêmes ont ces inclinations.

» Cependant une telle conception se heurte à de nombreuses objections : · D'abord, un même comportement corporel peut exprimer des états de conscience différents.

D'autant qu'autrui peut aussi simuler ou dissimuler ses sentiments, ses pensées. · En outre, la connaissance d'autrui par analogie repose sur le postulat implicite d'une nature humaine universelle.

Si je constate que, lorsque je ris, je suis toujours joyeux et si je conclu du rire d'autrui sa joie, c'est que j'admets implicitement que, chez l'homme, le rire est toujours le signe de la joie.

Or, les et a fortiori les cultures êtres humains sont différents. · Enfin, connaître autrui par analogie, ce n'est pas connaître l'autre qui est différent de moi, mais un autre moimême, un moi semblable à moi.

C'est donc nier son altérité. Connaître autrui, dans ce qu'il a d'original par rapport à moi, est donc hors de portée d'un raisonnement par analogie. L'HUMANITÉ EST UNE ESPÈCE ULTIME On appelle espèce ultime une espèce qui ne classe plus que des individus accidentellement différenciés.

Le racisme prétend absurdement diviser l'humanité en plusieurs races, confondant différence de nature et différences de degrés, confondant différence essentielles et accidentelles.

Rien de ce qui est humain ne peut m'être étranger.

Ce qui sépare les hommes (langues, couleurs de peau, etc.) est moins fort que ce qui les unit: la raison et donc le langage.. »

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