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Qui a peur de la liberté ?

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« Définition des termes du sujet: PEUR: Sentiment de crainte éprouvé en présence ou à la pensée d'un danger, réel ou supposé, d'une menace (souvent dans avoir, faire peur) ; cette émotion éprouvée dans certaines situations : Trembler de peur. Appréhension, crainte devant un danger, qui pousse à fuir ou à éviter cette situation : La peur du ridicule. Crainte que quelque chose, considéré comme dangereux, pénible ou regrettable, se produise (surtout dans avoir peur) : Les médecins ont peur qu'il s'agisse d'une pneumonie. LIBERTÉ: Ce mot, en philosophie a trois sens : 1° Libre arbitre.

Pouvoir mystérieux de choisir entre les motifs qui me sollicitent sans être déterminé par aucun d'eux. 2° Liberté de spontanéité.

S'oppose non plus au déterminisme mais à la contrainte : état de celui qui agit sans être contraint par une force extérieure. 3° Liberté du sage.

État de celui qui est délivré des passions et agit à la lumière de la raison. De quelle nature peut être la peur de la liberté ? Peur de ne plus vivre sous un joug qui reste sécurisant (thématique de la servitude volontaire, voir à ce propos le chapitre 4 du Contrat social de Rousseau, qui présente une synthèse critique et nuancée sur la question) ? Peur de ce que l'on ne connaît pas, de quelque chose qui reste abstrait tant qu'on ne l'a pas éprouvé ? Puisqu'il s'agit d'identifier celui qui a peur de la liberté, il faut se demander si la réponse est à chercher du côté du détenteur de cette liberté (je suis libre et cela m'effraie), ou de celui qui est en face de lui et qui craint que sa propre liberté ne soit menacée par cet autre sujet libre (je suis un tyran et je crains la liberté des autres, c'est pourquoi je la jugule et la bafoue).

Est-ce une responsabilité qui fait peur ? Être libre, c'est faire des choix, et en assumer les conséquences.

C'est n'imputer ses actes qu'à sa seule volonté, et par conséquent devoir en répondre seul.

Celui qui a peur est-il celui qui est libre, ou celui qui ne le sera jamais ? La peur est-elle un moteur pour la liberté, ou sa négation ? La peur n'est-elle pas une manière de prendre conscience de l'importance de la liberté ? Introduction Qui a peur de la liberté ? Qui éprouve un sentiment de danger devant l'état de non-servitude, devant le pouvoir de dire oui ou non qui représente l'expérience quotidienne de la conscience ? Quelle personne est psychiquement marquée par cette conscience d'un danger devant l'infini pouvoir de choisir et de décider ? Tel est le sens du sujet. Comment peut-on mettre à distance la liberté et même vouloir l'oppression ? N'existe-t-il pas un amour de la servitude ? Lâcheté et paresse de l'homme ne jouent-elles pas ici un rôle déterminant ? En bref, le problème est de savoir si l'homme n'est pas, par paresse et lâcheté, responsable de sa minorité. • L'enjeu est, à l'évidence, manifeste car l'intitulé nous questionne sur nombre de conduites quotidiennes, politiques, etc.. A.

Niveau de la réflexion psychanalytique : le fantasme du maître tout-puissant. Qui a peur de la liberté ? Question énigmatique, paradoxale, qui résonne avec une certaine étrangeté à nos oreilles : car comment pourrait-on redouter la liberté, qui semble le bien le plus précieux aux humains ? Les hommes combattent, dit-on, pour leur liberté.

Et, néanmoins, c'est souvent pour leur servitude qu'ils se battent, comme nous le dit l'exemple fameux de certains esclaves, qui refusèrent la liberté quand elle leur fut offerte et se révoltèrent devant sa réalité.

Qui dit mieux ? Aussi faut-il s'interroger sur la question posée.

Cet homme qui s'effraie de la liberté, en soupèse le danger et veut la fuir, n'est-ce pas d'abord cet être humain qui naît inachevé et qui se trouve voué à une relation intersubjective de dépendance initiale ? Avec la figure paternelle, s'intériorise, dès les jeunes années, montre Freud, une relation de pouvoir acceptée et contestée.

Naît le besoin impérieux de plier devant l'autorité, devant le substitut du père.

Qui a peur de la liberté ? Celui qu'agite encore le fantôme d'un maître tout-puissant, réitérant la figure paternelle.

C'est bien le principe d'analyse de Freud que reprend Wilhem Reich, à propos de la peur de la liberté.

Le sujet qui craint sa liberté a vu sa sexualité domptée durant l'enfance.

Chez Freud comme chez Reich, l'homme a été assujetti à la loi du père et, dès lors, la figure du Maître ou du Père fascine l'adulte.

La peur de la liberté, qui gît dans le coeur du sujet, se comprend à travers le dressage du père et de l'éducateur. Troisième réponse, toujours dans le cadre analytique : c'est le psychanalyste Éric Fromm qui l'opère, en se séparant en partie de Freud.

Le sujet a peur de la liberté parce qu'il a connu l'humiliation sociale.

Celui qui craint sa libre négativité est celui qui s'est trouvé pris dans une structure sociale génératrice de domination/soumission. Transition Pour intéressante que soit la réponse psychanalytique, il nous faut, semble-t-il, maintenant saisir dans l'analyse philosophique le noyau du problème.

Avec la philosophie, est posée la question en toute clarté : pourquoi les hommes combattent-ils pour leur servitude comme s'il s'agissait de leur salut ? B.

Plan psychologico-politique : celui qui craint la liberté s'assimile au chef.. »

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