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Qu'est-ce qu'un pauvre?

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« INTRODUCTION Définition des termes et problématique : Le sujet porte non sur la pauvreté en général mais sur ce qu'est un pauvre en particulier, autrement dit il ne va pas s'agir de donner différentes définitions de ce qu'est l'indigence en général mais d'éclairer ce que signifie concrètement un pauvre.

Il ne faudra pas élargir la notion aux objets (une pauvre demeure) mais il va falloir l'envisager au regard des individus.

Nous pouvons tout d'abord remarquer que le fait d'être pauvre peut se rapporter à différentes choses, un homme peut être pauvre d'esprit ou être dans une situation précaire.

Dans un cas l'insuffisance est spirituelle dans l'autre matérielle.

Il se peut également qu'un individu soit dit pauvre quand la chance a décidé de lui tourner le dos.

Or la polysémie n'est pas la seule chose qui transparaît à partir de ces exemples mais également le lien de cette notion à l'évaluation.

Quand nous disons à propos de quelqu'un « le pauvre » nous avons tendance à passer du constat à l'évaluation, il ne s'agit plus seulement de décrire un état de fait mais de le juger.

Il semble qu'un pauvre soit déconsidéré en raison de sa position peu enviable, il sera objet de pitié mais non d'envie.

Or en étudiant le contexte d'utilisation d'un tel terme nous apportons une information concernant sa nature.

En effet insister sur l'évaluation qui accompagne ce terme, même si ce lien peut être remis en cause, indique qu'être pauvre est quelque chose de relatif.

Un individu sera considéré pauvre au sein d'une société alors qu'en comparaison à d'autres sociétés il pourra être considéré riche. Etre pauvre est donc quelque chose de relatif et n'a donc pas de définition stricte.

Quels seront alors les critères permettant de juger quelqu'un de pauvre ? Si le terme n'est que relatif alors il n'a pas véritablement de sens, il n'aura de sens qu'au sein d'une comparaison entre les individus.

En effet celui qui comme l'ascète décide de faire voeu de pauvreté ne ressentira pas de manque, ni ne jugera qu'il manque du nécessaire car pour lui la nécessité est ailleurs, par exemple dans la liberté de son esprit d'être affranchi des biens terrestres.

S'il est impossible de trouver un accord sur ce qu'est un pauvre parce que selon les points de vue un individu pourra être dit pauvre ou riche quels sens pourront nous lui donner ? L'ascète pourra être jugé pauvre au regard de ses biens matériels mais riche au regard de sa liberté spirituelle.

L'homme qui subitement acquiert une fortune et perd ses amis en raison de la différence de classe sociale sera dit riche en un sens et pauvre en un autre.

Plusieurs points de vue peuvent être envisagés pour juger quelqu'un de pauvre, la société, autrui, lui-même.

Le problème sous-jacent à cet éclairage de la notion par les points de vue ou par la relation soulève la question de l'existence du pauvre.

N'est-ce pas une construction sociale liée à la comparaison entre les individus qui ne reflète pas ce qu'ils sont en eux-mêmes mais permet seulement d'établir une relation entre eux permettant de les différencier ou de les comparer ? Un pauvre existe-t-il ? Un individu peut-il être caractérisé par ce qu'il a et non par ce qu'il est ? PLAN DETAILLE Première partie : Etre pauvre ne se comprend que par la comparaison des individus entre eux selon un certain point de vue (matériel, spirituel) 1.1 Le pauvre n'est pas forcément celui que l'on croit. « Heureux les pauvres en esprit, car le Royaume des Cieux est à eux.

» Evangile selon saint Matthieu 5,3. Cette citation du Nouveau Testament illustre la diversité des sortes de pauvreté et souligne qu'une certaine forme d'indigence (humilité) n'exclut pas une certaine forme de richesse (Royaume des Cieux).

Le problème dans ce cas est que l'on ne peut pas dire que le pauvre d'esprit est un pauvre car selon un point de vue le jugement est correct selon un autre point de vue il est faux. 1.2 La pauvreté comme la grandeur sont des concepts relatifs. « Mais alors, reprit Socrate, tu conviens qu'en disant que Simmias surpasse Socrate, cette proposition, telle qu'elle est exprimée par ces mots, n'est pas exacte ; car Simmias n'est pas tel de nature qu'il le dépasse par la même qu'il est Simmias, mais il le dépasse par la grandeur qu'il tient du hasard, et il ne surpasse pas non plus Socrate à cause que Socrate est Socrate, mais parce que Socrate a de la petitesse par comparaison à la grandeur de Simmias.

» PLATON, Phédon, 102c. Transition : le fait d'être pauvre n'a pas un sens univoque mais il n'a de sens qu'au sein d'une relation entre les individus.

Il faut à présent caractériser ce rapport qui semble fonder la pauvreté. Deuxième partie : La pauvreté prend sa source dans l'inégalité. 2.1 La naissance de la propriété coïncide avec la naissance de l'inégalité. «Le premier qui, ayant enclos un terrain, s'avisa de dire: Ceci est à moi, et trouva des gens assez simple pour le croire fut le vrai fondateur de la société civile.

Que de crimes, de guerres, de meurtres que de misères et d'horreurs n'eut point épargné au genre humain celui qui, arrachant les pieux ou comblant le fossé, eut crié à ses semblables: Gardez-vous d'écouter cet imposteur, vous êtes perdus si vous oubliez que les fruits sont à tous et que la Terre n'est à personne.» ROUSSEAU, Discours sur l'origine de l'inégalité parmi les hommes. 2.2 pauvreté. Un pauvre ne peut se trouver qu'au sein d'une société, qui est chargée de limiter cette. »

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