Qu'est-ce qu'un homme seul ?
Extrait du document
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DIRECTIONS DE RECHERCHE
• En un certain sens, ne serait-ce pas un mythe ? L'homme ne serait-il pas un être formé et façonné par tel ou tel «
milieu humain » et en ce sens ne serait-il pas « peuplé » par ce façonnement ?
• Un homme peut-il être vraiment « seul » ? (Cf.
Nietzsche « Oeuvres Posthumes », § 487 : « Les instincts sociaux
— tels que l'inimitié, l'envie, la haine qui supposent une pluralité — nous ont transformés : nous avons reporté en
nous-mêmes « la société », nous l'avons diminuée.
« Rentrer en soi-même » n'est pas une fuite réelle de la société ;
c'est souvent la continuation de l'interprétation de nos processus intérieurs selon le schéma de nos expériences
antérieures », § 486 : « Nous agissons envers nous-mêmes comme envers une pluralité, et nous reportons sur cette
pluralité toutes les relations sociales ».)
• Que peut signifier « seul » ? Renvoie-t-il à un sentiment de solitude ?
« Notre puissance de souffrance et notre puissance d'isolement croissent parallèlement », écrit Lavelle.
« Quelque belle que soit la comédie et tout le reste...
On mourra seul » écrit Pascal.
• Consulter le livre de Lavelle « L'erreur de Narcisse ».
Peut-on distinguer la solitude de l'isolement et aussi de ce qu'Hannah Arendt nomme la "désolation" (dans Le
système totalitaire, tome III des Origines du totalitarisme, chapitre "Idéologie et terreur") ? Quelle est la différence
entre une "solitude" entendue comme le fait d'être seul avec soi-même, de méditer, de rentrer en soi pour mieux en
ressortir et une solitude comme le fait de se sentir isolé, abandonné même au milieu d'une collectivité ? L'être
humain peut se réaliser s'il vit dans une solitude "heureuse", désirée, une solitude réflexive et dialogique (comme le
montre Arendt, quand on réfléchit, on dialogue avec soi- même, on fait silence pour mieux entendre les voix
multiples, souvent contraires qui peuplent notre moi).
Le moi est une unité grammaticale et intellectuelle résultant
d'un foisonnement réel.
Quand le moi réfléchit, c'est un monde de tensions, de désirs, d'idées qui parlent et se
rencontrent.
"Toute pensée, à proprement parler, s'élabore dans la solitude, est un dialogue entre moi et moi-même,
mais ce dialogue de deux-en-un ne perd pas le contact avec le monde de mes semblables : ceux-ci sont en effet
représentés dans le moi avec lequel je mène le dialogue de la pensée." Par contre, le faux contact, la solitude subie
et malheureuse, le fait de se sentir seul au milieu des autres remet en question l'être de l'homme.
Référence utile :
première partie du Discours sur l'origine de l'inégalité de Rousseau, où l'homme à l'état de nature est solitaire et
serein (à mettre en opposition avec la nature sociale de l'homme).
Peut-on distinguer la solitude de l'isolement et aussi de ce qu'Hannah Arendt nomme la "désolation" (dans Le
système totalitaire, tome III des Origines du totalitarisme, chapitre "Idéologie et terreur") ? Quelle est la différence
entre une "solitude" entendue comme le fait d'être seul avec soi-même, de méditer, de rentrer en soi pour mieux en
ressortir et une solitude comme le fait de se sentir isolé, abandonné même au milieu d'une collectivité ? L'être
humain peut se réaliser s'il vit dans une solitude "heureuse", désirée, une solitude réflexive et dialogique (comme le
montre Arendt, quand on réfléchit, on dialogue avec soi- même, on fait silence pour mieux entendre les voix
multiples, souvent contraires qui peuplent notre moi).
Le moi est une unité grammaticale et intellectuelle résultant
d'un foisonnement réel.
Quand le moi réfléchit, c'est un monde de tensions, de désirs, d'idées qui parlent et se
rencontrent.
"Toute pensée, à proprement parler, s'élabore dans la solitude, est un dialogue entre moi et moi-même,
mais ce dialogue de deux-en-un ne perd pas le contact avec le monde de mes semblables : ceux-ci sont en effet
représentés dans le moi avec lequel je mène le dialogue de la pensée." Par contre, le faux contact, la solitude subie
et malheureuse, le fait de se sentir seul au milieu des autres remet en question l'être de l'homme.
Référence utile :
première partie du Discours sur l'origine de l'inégalité de Rousseau, où l'homme à l'état de nature est solitaire et
serein (à mettre en opposition avec la nature sociale de l'homme).
Analyse du sujet :
Un sujet à la fois classique, reposant sur des connaissances philosophiques, et, aussi, faisant appel à la réflexion de
l'élève, qui pourra s'interroger sur une fonction fondamentale, celle de solitude.
Portez votre attention sur l'intitulé précis : on ne vous demande pas « Qu'est-ce que la solitude ? », mais, « Qu'estce qu'un homme seul ? ».
Les termes du sujet :
« Qu'est-ce que » : quelle est la nature, quelle est la réalité, comment définir ?
« Homme » : être appartenant à l'espèce humaine, le sujet, la personne.
« Seul » : isolé, retiré du commerce des hommes.
Quel est le sens de l'intitulé ?
Que représente un sujet ou un homme retiré du commerce des hommes ?
Un homme seul est-il uniquement isolé ? N'est-il pas avec autrui, considéré comme absent ? Être seul, est-ce une
suppression d'autrui ou modalité du rapport à autrui ou à une réalité supérieure ? Et si l'être seul signifiait aussi une
possibilité d'attention et une qualité inédite de signification humaine et de sens ? Cette dernière question constitue.
»
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