Aide en Philo

Qu'est-ce qu'un artiste ?

Extrait du document

« THÈMES DE RÉFLEXION • II a fallu attendre la deuxième moitié du XVIIIe siècle pour que le terme de technique s'ajoute au terme traditionnel d'art.

Étymologiquement les deux termes ont le même sens : ils désignent l'activité artisanale, l'un en grec, l'autre en latin. — Aristote opposait l'art à la science (la science étant considérée comme non productive, l'art concernant la production). — Kant, au contraire en définissant les règles de la pratique technique dit qu'elles « doivent être comptées comme de simples corollaires de la philosophie théorique ».

Elles ont pour fonction « de produire un effet, qu'il est possible d'opposer au concept naturel de la cause et de l'effet ». La définition d'Aristote relève d'une civilisation artisanale où la production humaine est encore pré-scientifique.

Celle de Kant a trait à une civilisation où la technique à proprement parler apparaît, où la production dépasse (ou commence à dépasser) le simple artisanat, (et commence à se fonder sur des connaissances scientifiques). Ainsi l'art se séparerait de la technique dans son mode de production (à savoir selon la différence entre une production inconsciente de ses moyens et de ses règles et une production consciente). • Comment différencier art et artisanat ? Selon leur finalité ? — L'objet « technique » (qu'il relève à proprement parler de « la technique » ou du travail artisanal) serait déterminé à l'avance par la situation qu'il devrait occuper dans un système d'objets techniques préexistants et par la fonction qu'il devrait remplir dans ce système. — L'oeuvre d'art au contraire, se présenterait comme indépendante de tout plan d'usage préétabli, indépendante également de toutes les autres oeuvres d'art. — Cette opposition de l'art à tout souci d' « utilité » (terme à définir) a été spectaculairement mis en évidence par certains artistes, notamment les surréalistes.

(Par exemple, Marcel Duchamp a présenté des objets techniques métamorphosés en objets d'art du fait que leur situation dans un musée (« d'art ») en dehors du contexte définissant leur fonction technique, obligeait à les considérer indépendamment de toute « utilisation » possible.) • Consulter « De la philosophie 1 » de Gourinat (Hachette), (notamment les pages 217 à 225). • Kant différencie l'art de l'artisanat selon l'opposition jeu-travail. « L'art se distingue de l'artisanat.

Le premier est dit libéral, le second peut aussi s'appeler art mercenaire.

On considère le premier comme s'il ne pouvait avoir une issue conforme à sa fin (réussir), que comme jeu, c'est-à-dire comme une occupation agréable par elle-même, et le second seulement comme travail, c'est-à-dire comme une occupation en elle-même désagréable (pénible) qui ne peut avoir d'attrait que par ses effets (par exemple le gain).

» Critique du jugement, p.

175 § 43. A.LA CONDITION DE L'ARTISTE Les lieux communs sur l'artiste. Évitez de tomber dans la mythologie de l'artiste : génial, libre sous tous rapports, « créant » sous le coup de l'inspiration, puis reprenant aussitôt une vie nonchalante et bohème. La réalité de la condition de l'artiste. Les grands artistes ont presque toujours fait preuve : a) d'un travail acharné — parfois pressés par des commandes qui leur permettaient de subsister, sinon contraints par un puissant (cf.

Michel-Ange, retenu à Rome par le pape Jules II et peignant le plafond de la chapelle Sixtine, 1609/1611); b) d'un intérêt pour les œuvres de leurs prédécesseurs (les jeunes peintres s'exercent à reproduire les tableaux des grands maîtres) avant de se forger un style.

C'est en ce sens qu'il faut comprendre la formule de Malraux : « De même qu'un musicien aime la musique et non les rossignols, un poète des vers et non des couchers de soleil, un peintre n'est pas d'abord un homme qui aime les figures et les paysages.

C'est un homme qui aime les tableaux » (Les Voix du silence); c) d'un acharnement à acquérir non seulement une culture artistique mais aussi la maîtrise d'un ensemble de techniques (ex.

: la gravure a burin ne pose pas les mêmes problèmes que l'eau-forte, etc.). Le statut social de l'artiste. Il a évolué (on parle de création; du divin Michel-Ange; etc.), alors qu les sculpteurs des cathédrales médiévales étaient traités comme de simple compagnons ou artisans. Le rapport de l'art et de la religion. L'art s'est dégagé de la tutelle de la théologie, qu'il s'était borné à illustre jusque-là (on dit que la cathédrale fut, avec ses vitraux et ses figures, un véritable Bible de pierre — et de verre — pour le peuple illettré) : avar l'artiste moderne qui peut choisir de ne rechercher que la beauté dans son œuvre (= l'art pour l'art), il y eut donc des foules d'« artistes pour que l'idée même de l'art n'existait pas » (Malraux, La Métamorphose de dieux, 1957). B.

L'artiste est quelqu'un qui travaille • Il faut éviter les lieux communs sur l'artiste créant spontanément, sous le coup d'une inspiration, un chefd'oeuvre.

Les grands artistes ont travaillé d'arrache-pied, souvent sur commande et après avoir appris, pendant de. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles