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Qu'est-ce qui justifie le respect d'autrui ?

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« Discussion : La notion de respect revêt une particulière actualité : il semble qu'elle soit une préoccupation contemporaine des sociétés développées en butte à une dégradation avérée des relations interindividuelles.

Le respect fondé sur les valeurs morales, apparaît comme la condition de préservation des rapports sociaux, mais qu'en est-il du sens à donner au verbe « falloir » ? Si le respect est un dû, comment est-il éprouvé par ceux qui le pratiquent, comme une contrainte lourde et ennuyeuse, ou, au contraire, comme un gage de sympathie et de convivialité ? Suggestion de plan : Première partie : Le ciment social La question posée oblige à considérer ce qu'est une société : un simple agrégat de personnes ou un groupe fondé sur des valeurs partagées ? Le respect est difficile à définir car il est à la fois ce qui soude un corps social (le différenciant de la lutte primitive du chacun pour soi) et en même temps ce qui ne peut complètement s'appréhender par la raison.

Les normes en sont floues et évoluent évidemment avec le contexte culturel et politique.

Par exemple, un homme respectait une femme en ne passant pas devant elle en franchissant une porte : le féminisme révise ces circonstances et se demande au contraire si une attitude révérencieuse n'est pas l'indice du contraire de ce qu'elle prétend : plutôt que de respect, il s'agirait de condescendance à l'égard d'un sexe jugé comme inférieur. Deuxième partie : Autrui comme soi-même Si les conditions d'expression du respect sont fluctuantes et profondément déterminées par l'appartenance culturelle et sociale, en revanche le respect minimal concernant la vie humaine, apparaît comme une donnée universelle. Hegel, Propédeutique philosophique : « Dans la mesure où chacun est reconnu comme une essence libre, il est une personne.

C'est pourquoi le principe du droit peut s'énoncer aussi de cette manière : chacun doit être traité par autrui comme une personne.

» La recherche d'un tel respect provient de la nature du pacte, ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais point qu'il te fasse.

Le contrat traduit la réciprocité de l'intérêt.

Je regarde donc autrui comme autrui me regarde et c'est dans cet effet de miroir que j'éprouve la nécessité de cet amour que j'accorde. Sénèque, Lettres à Lucilius : « Nul [...] ne peut couler ses jours dans le bonheur qui ne considère que soi, qui tourne toutes choses à sa propre commodité.

Vis pour autrui, si tu veux vivre pour toi.

» Troisième partie : Destruction / Construction En raisonnant par l'absurde, on pourrait examiner un état dans lequel chacun se moquant éperdument de l'autre, accomplirait les pires injustices, ou se comporterait avec la plus grande désinvolture dans les situations de la vie commune.

On entend très vite que ce dernier adjectif « commune » se trouverait aussitôt démenti.

Il n'y a de communauté justement que dans le partage, l'échange, la relation.

Cette apparente expression de la liberté qui consisterait à faire ce qui nous arrange sans tenir compte de la gêne occasionnée à l'autre tournerait vite à la vanité.

Au fond, l'absence de respect n'est jouissance qu'à la condition de se limiter à une provocation.

La réprobation endurée est la condition même de cette jouissance.

Il n'y a donc de devoir être respectueux que parce. »

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