Aide en Philo

Qu'est ce qu'être soi même ?

Extrait du document

« Discussion : Le sujet renvoie à l'idée du soi comme d'un lieu objectif à partir duquel on pourrait raisonner : on pourrait donc se rapprocher ou indifféremment s'écarter de ce centre considéré alors comme un absolu ou du moins comme un système de référence.

O r, le soi ne se trouve pas puisque l'individu est sans cesse conditionné par son environnement et ses rencontres. Suggestion de plan : I.

Soi et l'autre L'homme est le seul animal qui dispose d'une conscience réflexive, c'est-à-dire qui est capable de se penser lui-même et de se vivre dans la singularité, de dire « je suis moi-même ».

Mais, en même temps l'homme est aussi un être social qui subit l'influence des autres.

Les autres sont-ils donc l'obstacle qui empêche d'être ou au contraire ce qui permet la constitution de soi ? De prime abord, il semble qu'on ne puisse être soi que dans la solitude qui nous préserve de l'influence d'autrui.

Or, qu'est-ce qu'être soi-même ? Est-ce faire comme les autres, se plier au comportement du groupe ? Où est-ce assumer sa singularité, son authenticité ? On peut penser que le groupe étouffe notre moi comme le dit Heidegger en analysant ce qu'il appelle « la dictature du On ». En somme nous vivons dans une dépendance quasi totale à l'égard des autres qui nous déchargent de toute responsabilité : « On » est sans visage. C onsidérant que la société crée des contraintes, Schopenhauer conclut qu'elle sacrifie notre individualité.

La société ne retient que ce que nous avons en commun c'est-à-dire le contraire même de notre personnalité authentique.

Il faut donc chercher la solitude et Schopenhauer écrit : « On ne peut être vraiment soi qu'aussi longtemps qu'on est seul ». II.

La solitude et le soi La meilleure façon de savoir s'il faut être seul pour être soi-même est de considérer ce que fait de nous la solitude.

Existe-t-il une personnalité sans les autres ? En psychanalyse, on peut observer combien la constitution de soi passe par l'autre.

Par exemple un bébé n'a pas conscience d'être, c'est-à-dire qu'il n'a pas encore la capacité à se voir et à se savoir dans un monde, face à d'autres individus.

Ainsi il ne se repère que par rapport à sa mère et s'identifie à elle pour tout.

Il ne peut donc pas être lui-même puisqu'il ne se ressent pas comme un « je ».

C 'est par le contact avec les autres qu'il prendra au fur et à mesure conscience de lui-même.

Une confrontation avec le monde extérieur est donc nécessaire pour l'apprentissage du soi.

C 'est donc parce que je prends conscience de l'autre que je prends aussi conscience de moi-même, à travers les différences. III.

Soi comme liberté Pour m'assumer, il est nécessaire que je m'exprime lorsque l'enjeu a de l'importance pour moi, que ce soit par les gestes, les paroles, les actions, les choix. Pour contribuer à la conquête de ma liberté il faut que j'extériorise ce qui est réellement important et que j'ose m'impliquer en le faisant. Par ailleurs, il faut prendre en charge la satisfaction des besoins ce qui ne veut pas dire les combler mais plutôt prendre l'initiative de faire ce qu'il faut pour les combler.

P arfois il est possible d'y répondre soi-même, mais souvent il faut faire des demandes, exposer ses désirs, négocier et même les défendre pour qu'il soit possible de les satisfaire. Il est difficilement acceptable de porter l'entière responsabilité de nos besoins.

Dire ce qui nous importe, c'est trop nous dévoiler.

Non seulement j'expose ce que je suis, mais en plus j'avoue à d'autres l'importance qu'ils ont dans ma vie.

Si je considère cet aveu comme dramatique, il est évident que je m'abstiendrai.

Je choisirai alors de renier cette part de moi-même ou d'attendre que l'autre la prenne en charge.

Si au contraire je suis prêt à risquer de faire face à un refus, j'aurai fait un pas de plus vers le respect de ce qui m'importe, j'en sortirai alors plus libre, grandi. Sartre, L'existentialisme est un humanisme : « L'existence précède l'essence (...).

Lorsqu'on considère un objet fabriqué, comme par exemple un livre ou un coupe-papier, cet objet a été fabriqué par un artisan qui s'est inspiré d'un concept ; il s'est référé au concept de coupe-papier, et également à une technique de production préalable qui fait partie du concept, et qui est au fond une recette.

Ainsi, le coupe-papier est à la fois un objet qui se produit d'une certaine manière et qui, d'autre part, a une utilité définie, et on ne peut pas supposer un homme qui produirait un coupe-papier sans savoir à quoi l'objet va servir. Nous dirons donc que, pour le coupe-papier, l'essence –ie, l'ensemble des recettes et des qualités qui permettent de le produire et de le définir- précède l'existence ; et ainsi la présence, en face de moi, de tel coupe-papier ou de tel livre est déterminée.

(...) L'existentialisme athée (...) déclare que si Dieu n'existe pas, il y a au moins un être chez qui l'existence précède l'essence, un être qui existe avant de pouvoir être défini par aucun concept et que cet être c'est l'homme (...).

C ela signifie que l'homme existe d'abord, se rencontre, surgit dans le monde, et qu'il se définit après (...)s'il n'est pas définissable, c'est qu'il n'est d'abord rien.

Il ne sera qu'ensuite, et il sera tel qu'il se sera fait.

A insi, il n'y a pas de nature humaine (...).

L'homme n'est rien d'autre que ce qu'il se fait.

Tel est le premier principe de l'existentialisme.

» Conclusion : Si nous reprenons la définition que donne Kant du respect il s'agit d'un sentiment moral, sentiment de la raison consistant à s'humilier en tant qu'être particulier afin de s'élever au dessus de cette condition pour obéir à des principes universels.

C 'est pourquoi il n'y a chez Kant de respect de soi que dans le cadre d'un respect de l'humanité en soi-même et non dans celui d'un respect de la personnalité.

Se respecter c'est obéir à l'impératif catégorique : « A gis uniquement d'après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle.

» E.

Kant, Fondements de l a métaphysique des moeurs.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓