qu'est-ce qu'être démocrate ?
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Introduction :
Ë Bien définir les termes du sujet :
- « Démocrate » : étant donné que le sujet est d'établir la définition de ce terme, nous n'en donnerons pour l'instant qu'une
définition très générale et préliminaire.
Le mot vient du grec dèmokratia, qui signifie le gouvernement du peuple ; de dèmios
« peuple » et de kratos « puissance ».
Si la démocratie est donc le régime politique qui favorise et demande l'avis du peuple, alors
le démocrate est la personne qui est favorable à ce régime, et qui le soutient.
Ë Construction de la problématique :
La définition, si l'on en reste au sens purement étymologique est finalement assez simple : le démocrate est celui qui
favorise le régime démocratique, à savoir celui qui laisse la parole au peuple.
Mais la question n'est pas « qu'est-ce qu'un
démocrate ? » mais « qu'est-ce qu'être démocrate ? », ce qui ne revient pas réellement à la même chose.
En effet, il s'agit de
donner une définition, mais cette dernière doit amplement dépasser le cadre théorique, puisqu'il s'agit non pas de donner une
définition abstraite, mais une définition de la réalisation, de la pratique de l'acte démocratique.
La difficulté réside donc non pas
dans la définition du terme lui-même, mais dans sa réalisation.
Ë Se pose donc la question de savoir s'il existe plusieurs manières d'actualiser le fait d'être démocrate, si ces manières
peuvent coexister, si elles sont légitimes, et si elles reflètent réellement ce qu'est la démocratie.
Plan :
I/ Le pouvoir au peuple :
Si l'on veut obéir strictement à la définition de la démocratie, le pouvoir doit appartenir au peuple, qui doit pouvoir tout
décider de lui-même, quel que soit le domaine dans lequel les décisions sont à prendre.
♦ C'est ce que pense Aristote dans La Politique.
En effet, selon lui, le régime le plus juste (à ne pas confondre le avec le
meilleur régime qui est tout simplement celui qui s'adapte le mieux à la population et aux circonstances de l'action politique) est
celui de la république, à savoir celui qui laisse la chose publique entre les mains du peuple.
La république est en effet le lieu de la
délibération collective par tous les citoyens.
Ceux qui gouvernent doivent avoir une vertu morale qui consiste à veiller au bien de
tous et viser l'intérêt général, et le bien ne peut être atteint que par la discussion commune.
♦ Ainsi, pour Aristote, l'ensemble des membres pris en corps constituant une totalité, est supérieur à chacun d'eux.
La
vertu de la totalité est supérieure à la vertu individuelle.
La délibération se fonde sur un savoir de l'expérience ; l'assemblée du
peuple est une somme d'expériences individuelles, elle a donc plus de prudence que chacun des individus qui la composent.
Il faut
donc confier au peuple le pouvoir délibératif.
Il en va de même pour le pouvoir judiciaire, bien juger étant épouser au mieux les
contours de la forme que l'on juge, et le jugement collectif étant une somme de perspectives, il est le plus juste car le plus
complet.
Ë Pour Aristote, être démocrate c'est donc participer activement et directement à la vie de la Cité, c'est savoir prendre
des décisions politiques, et montrer par ce biais sa liberté, son expérience et sa sagesse.
Dans son sens étymologique, Aristote
est donc démocrate, c'est-à-dire qu'il confie les décisions politiques au peuple.
II/ Le pouvoir ne peut être directement entre les mains du peuple :
Mais cette république qui implique une démocratie directe, n'est pas réellement possible dans ce que nous appelons l'Etat.
En
effet, se posent plusieurs questions, comme celle de la compétence, de l'avantage que l'on pourrait chercher à rendre soi-même la
justice, et plus concrètement encore, celle du nombre des citoyens.
♦ En effet, cette idée de la démocratie directe d'Aristote était envisageable à l'époque, puisque seuls étaient considérés
comme citoyens les hommes libres, c'est-à-dire les nobles, les riches, et cela excluait les esclaves, les enfants et les femmes.
La
proportion de « votants » était donc moindre par rapport au reste de la population.
Ceci sans compter qu'il ne se pose pas non
plus la question de la compétence : comment peut-on réellement capable de juger ? Ce sont toutes ces questions que soulève
Rousseau dans Le contrat social.
En effet, si être démocrate c'est laisser au peuple le pouvoir de juger ou de faire des lois, il n'en
reste pas moins qu'il lui faut pour ce faire une certaine compétence.
Rousseau pense ainsi le processus de délibération publique,
et demande comment le peuple souverain peut seul déclarer sa volonté, faire sa loi.
Il lui faut un guide, un législateur, parce que le
peuple veut toujours le bien, mais qu'il ne le voit pas toujours.
♦ La volonté du peuple doit donc être éclairée pour être garantie des séductions des volontés particulières.
Ce législateur
est un « homme extraordinaire », qui institue un peuple, transforme chaque individu en partie du tout.
Si Aristote donnait au.
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