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Qu'est-ce que le racisme ?

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« Le racisme est une théorie à prétention scientifique.

Elle postule qu'il a existé plusieurs foyers d'apparition des hommes, et donc qu'il y a plusieurs espèces d'hommes que séparent des différences de nature (comme dans le monde animal).

Ces différences sont physiques (couleur de la peau, morphologie, etc.) et mentales (caractère et aptitudes), et donnent lieu à une hiérarchisation des hommes. À QUELLE ÉPOQUE EST APPARU LE RACISME ? Latent dans l'Antiquité et le monde entier, le racisme comme pseudo-science est né au xviiie siècle en Europe, en réaction contre l'unité spécifique de l'humanité affirmée par le judéo-christianisme.

Le siècle des Lumières est en effet une période de profonde déchristianisation et donc de rejet du judaïsme qui affirme que tous les hommes ont une même nature. UNIVERSALITÉ DES HOMMES ET DIVISION PAR RACES Montaigne, dans son chapitre des Essais sur les « cannibales » ne se pose jamais la question de savoir s'ils sont des hommes comme les Européens.

Si Montesquieu écrit « je suis nécessairement homme; je ne suis Français que par hasard »; Voltaire, animé par sa haine du christianisme et du judaïsme, dit dans son Essai sur les moeurs (ch.

141) : « La race des nègres est une espèce d'hommes différente de la nôtre, comme la race des épagneuls l'est des lévriers ». HIÉRARCHIE DES RACES Le racisme a inévitablement hiérarchisé les races.

La race supérieure est européenne (aryenne), blanche, intelligente et inventive.

Viennent ensuite, par dégradations successives la race jaune, la rouge, et la noire la plus méprisée. RACISME ET ALIÉNATION MENTALE Avec le racisme, les hommes mesquins s'inventent des appartenances glorieuses qui les malconsolent de leur platitude. Le racisme suppose qu'il existe plusieurs espèces humaines; or la zoologie nous enseigne que la reproduction entre deux espèces différentes est impossible, à de rares exceptions près qui ne donnent que des gamètes stériles.

Mais le raciste est insensible aux réfutations logiques et aux démentis infligés par les faits : le raciste veut ses lettres de pseudo-noblesse et l'asservissement ou la destruction des autres. Race et histoire L'historien Camille Jullian écrit: « La notion de race éveille la pensée d'une conformation physique à laquelle nul n'échappe en naissant, d'habitudes matérielles que le corps nous contraint de subir, d'une inéluctable fatalité qui pèse sur les individus et les sociétés ».

La notion de race nie le libre arbitre.

« L'idée de race (écrit le dramaturge Bertolt Brecht) c'est, chez le petit bourgeois, la volonté d'acquérir des quartiers de noblesse.

[le bourgeois gentilhomme!].

D'un seul coup, il se donne des ancêtres; ainsi, il a un passé à contempler et peut regarder les gens de haut ».

Le racisme est un fatalisme, un déterminisme absolu; le mérite de l'homme dépend de sa naissance, non de ses actes. L'ethnologue Claude Lévi-Strauss a parfaitement « épinglé » le racisme : « C'est (dit-il), une doctrine précise qu'on peut résumer en quatre points.

Un: une corrélation existe entre le patrimoine génétique d'une part, les aptitudes intellectuelles et les dispositions morales d'autre part.

Deux : ce patrimoine, dont dépendent ces aptitudes et ces dispositions, est commun à tous les membres de certains groupements humains.

Trois : ces groupements appelés "races" peuvent être hiérarchisés en fonction de leur patrimoine génétique.

Quatre : ces différences autorisent les "races" dites supérieures à commander, exploiter les autres, éventuellement à les détruire.

» Chacun connaît les fruits mortels du racisme : le nazisme, et aussi le communisme extrême qui parlait « d'hérédité de classe » et « d'origine sociale impure ». Racisme et xénophobie Le racisme ne pense bien évidemment pas l'homme en tant que personne, il « substantialise » des collectivités qu'il estime « naturelles ». L'on ne doit pas confondre racisme et xénophobie : la xénophobie est la peur, plus ou moins intense, de l'étrange, de l'étranger.

Le xénophobe ne se reconnaît pas dans l'autre en raison d'apparences pour lui nouvelles et déroutantes : vêtements, langage, moeurs, pratiques cultuelles, nourritures et manières de table, etc.

Le xénophobe peut très bien, et rapidement, s'accoutumer à l'autre, car il n'est pas enfermé, contrairement au raciste, dans des certitudes follement inébranlables.. »

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