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Qu’est-ce que le beau ?

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« C'est la question que pose l'esthétique, qui est la réflexion philosophique sur l'art. Dire : « ceci est beau », c'est prononcer un jugement de goût et ainsi un jugement de valeur. Le beau et l'agréable Ce jugement de goût subjectif peut-il prétendre à l'universalité? Kant, le premier, a admirablement posé le problème de l'universalité du jugement de goût. L'âme humaine possède trois facultés essentielles : — la faculté de connaître; — la faculté d'éprouver; — la faculté de désirer. Le sentiment de plaisir et de peine c'est-à-dire la faculté d'éprouver lie les deux autres facultés. L'esthétique qui, étymologiquement, signifie sensation et ainsi théorie de la sensibilité, appartient à cette faculté liante. Kant distingue alors le beau et l'agréable : — L'agréable est toujours lié à un intérêt.

« Est agréable ce qui plaît aux sens et à la sensation.

» — Le beau est toujours désintéressé.

Il est à la base du sentiment esthétique.

La sensation agréable est toujours liée au désir, contrairement au sentiment esthétique. Le sentiment esthétique « Est beau ce qui plaît universellement sans concept.

» Ø « Ce qui plait universellement »: Le fait que cette satisfaction soit universelle, valable pour tous découle de la première définition.

En effet nous avons vu qu'être sensible à la beauté relève d'une sensibilité purifiée de la convoitise, de la crainte, du désir, du confort ...

bref de tous les intérêts particuliers.

Ce plaisir éprouvé n'est donc pas celui d'un sujet enfermé dans sa particularité et ce dernier peut à juste titre dire: « c'est beau », comme si la beauté était dans l'objet.

Il peut légitimement s'attendre à ce que tout autre éprouve la même satisfaction. Ø « sans concept »: « L'assentiment universel est seulement une Idée ».

Il n'y a pas de preuve pratique ou conceptuelle de la beauté.

On juge et on sent que cette musique ou cette montagne sont belles mais on ne peut le prouver.

Il n'y a pas de règles a priori du beau.

En langage kantien, le sujet esthétique n'est pas législateur.

En science le sujet légifère, retrouve dans la nature les règles nécessaires, universelles qu'il y a mises pour connaître quelque chose.

En art le sujet ne peut légiférer car le jugement porte sur un objet singulier, telle fleur, telle œuvre musicale.

S' il veut trouver quelque chose d'universel dans cette rose-ci, il faudra qu'il l'envisage sous l'aspect du règne végétal ou de la fleur en général; s'il veut trouver quelque chose d'universel dans une musique, il faudra qu'il l'envisage sous l'angle des règles de composition.

Il aura des concepts mais point de beauté: « quand on juge des objets simplement par concepts toute représentation de la beauté se perd ».

C'est ce qui peut arriver quand un traque d'art explique un poème...

Comme la beauté est toujours saisie sur un objet concret, matériel, singulier, il n'y a pas de règles universelles du beau.

Le jugement de goût n'est pas un jugement de connaissance. Contempler c'est recréer Je suppose en autrui les mêmes facultés sinon comment pourrions-nous communiquer ? Le jugement de goût ne se fonde donc pas sur des concepts mais sur l'intuition, sur l'harmonie de l'imagination et de l'entendement, c'est-à-dire entre les facultés sensibles et intellectuelles que tout homme possède : dans l'acte esthétique, je communique avec autrui. C'est pourquoi, contempler une oeuvre, c'est la recréer, c'est reproduire sa beauté afin d'atteindre le plaisir esthétique. MISE AU POINT KANTIENNE KANT : « La beauté en dehors de cette relation avec le sentiment du sujet n'est plus rien.

» Quoi de plus étonnant sur le sujet, quoi de plus surprenant sur « le beau » ! — Cela n'a l'air de rien.

Et pourtant, cela menace toute espèce de beauté et réconforte tout sujet dans sa singularité.

Loin d'avoir une existence en luimême, « le beau » est tributaire de notre puissance d'appréciation ou de discernement.

Le jugement sur le beau, loin d'être la mesure du beau, juge bien celui qui juge.

Il se détache de la chose jugée belle pour se tourner exclusivement vers le sujet et vers ce qu'il y a de plus affectif en lui. — DIRE « CECI EST BEAU » REVIENT A DIRE QUE LE BEAU EST NON CE QUI EST BEAU MAIS CE QUI EST JUGÉ BEAU.. »

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