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qu'est-ce que la mode ?

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« La mode, est difficilement cernable dans une définition stable.

Comment comprendre, et fixer ce qui est par essence changeant et futile.

La mode semble ainsi comme la création permanente d'originalité et le lieu de toutes les imitations.

Pour cela il faudra comprendre à la fois le mécanisme de la création humaine et la sociologie des comportements et l'histoire même de la mode pour se convaincre que l'imitation et l'originalité sont les deux composantes indissociables de celle-ci.

Quand le sociologue Olivier Burgelin déclare aujourd'hui que « la mode ne se contente pas de s'emparer du vêtement, mais [...] concerne en profondeur [...] tout le vêtu (la société, le discours, la culture) ». 1) Une définition de la mode. Un examen rapide de la définition du mot « mode » montre qu'à ce terme deux autres vocables sont souvent associés : le « monde » (pour société ou univers) et la « modernité ».

Dérivée du substantif latin modus (façon d'être passagère) et de l'adverbe modo (tout à l'heure, bientôt), cette expression du fugitif et du transitoire est en butte à des appréciations parfois critiques comme celle-ci : « C'est un usage passager qui dépend du goût et du caprice » (Dictionnaire de l'Académie française, 1740) ; ou bien encore cette autre : « L'usage est une longue mode, la mode est un court usage.

Il n'y a que les chefs-d'œuvre en tout genre qui échappent à cette tyrannie » (Pierre Larousse, Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle).

C'est, en revanche, l'expression de la modernité que Baudelaire célèbre, en l'intégrant dans sa définition du beau (Salon de 1857) : « Le beau est fait d'un élément éternel, invariable, dont la qualité est excessivement difficile à déterminer, et d'un élément relatif circonstanciel qui sera, si l'on veut, tour à tour ou tout ensemble, l'époque, la mode, la morale, la passion.

»La beauté qui se présente uniquement sur son côté éternel paraîtra froide et abstraite au spectateur si elle n'est pas proposée sous un aspect transitoire.

Cet aspect transitoire se retrouve dans le versant historique que chaque tableau possède, dans le sens où il présente des situations et des modes de vie déterminés.

En parcourant un musée, on voit l'évolution des modes, des costumes et des habitudes. 2) l'évolution de la mode. Il est communément admis que le costume ou la coutume - deux termes d'acception proche que l'on a longtemps confondus deviennent « objets de la mode » en France, au milieu du XIVe siècle, c'est-à-dire qu'ils se dotent d'une grammaire spécifique ordonnée selon un temps, désormais cyclique, fait de périodes plus ou moins longues (de cinq à dix ans environ).

Le genre masculin se distingue du genre féminin, le premier adoptant un costume court et ajusté, le second, la robe longue et quelquefois décolletée.

L'autre déclinaison grammaticale récurrente de la mode est celle du nombre, qui sépare le singulier du pluriel, autrement dit, sous l'Ancien Régime, le roi d'avec ses sujets, pour reprendre la définition du dictionnaire de Furetière : « Mode se dit aussi plus particulièrement des manières de s'habiller suivant l'usage reçu à la cour » - ou dès le XIXe siècle, l'arbitre de la mode d'avec ses suiveurs.

Dans le monde occidental, cette grammaire appliquée à la mode subit des transformations dont quelques repères fondamentaux, observés en France, seront dégagés dans cet article.

Ainsi, les fondements spatio-temporels de la mode subissent-ils, de l'Ancien Régime au XXe siècle, de notables restructurations.

Depuis les années 1960, la mode unisexe a bouleversé nombre d'images traditionnelles du corps, lequel a subi tour à tour des moments de contraintes rigides puis de totale liberté en vertu de canons érotico-esthétiques opposés.

Il faut aussi évoquer la démocratisation de la mode qui touche désormais un grand nombre d'adeptes.

Le jeans reste la référence emblématique de cette démocratisation qui est également liée aux développements techniques de la fabrication et de la commercialisation.

Les créateurs de la mode, les couturiers considèrent désormais que la rue est le véritable creuset de la création, la source de leur inspiration.

Riche de significations symboliques, la mode est devenue objet de musée depuis le début du XXe siècle, et des historiens l'étudient au sein d'une discipline qui commence à être reconnue comme telle. 3) la sociologie de la mode. Nombre d'historiens de la mode et du costume procèdent aujourd'hui, en complément d'examens techniques et esthétiques, à l'identification des origines des multiples courants qui déterminent les incidences des modes.

Écrit par Barbara Baines, l'ouvrage de référence sur le sujet Fashion Revivals dégage quatre sources d'influences : l'histoire ancienne et classique, l'exotisme et l'influence du costume populaire.

Dans l'histoire de la mode occidentale, qui est une mode sexuée, les influences réciproques des modes masculines et féminines doivent aussi être prises en compte.

Les caractères de mode donnés à certains costumes procèdent le plus souvent de références à l'histoire ancienne et contemporaine de l'Occident.

Ainsi, la période révolutionnaire a-t-elle aussi bien puisé dans l'Antiquité que dans l'actualité politique ; en témoignent la codification d'uniformes civils ou les appellations des vêtements et accessoires : on citera, par exemple, un manteau de représentant du peuple au Conseil des Cinq-Cents (1798), en drap casimir rouge, bordé des motifs antiques de palmettes et de tridents alternés, et s'agrafant, telle une toge, sur l'épaule droite (collection du musée de la Mode et du Costume, Paris) ou les appellations d'accessoires suivantes, « bonnet aux trois ordres réunis », « boucle au Tiers État », « pouf à la contre-révolution ».

Alors que le pastiche règle le goût architectural et décoratif de la IIIe République, les styles les plus divers coexistent alors dans la mode.

Après la Seconde Guerre mondiale, les couturiers revendiquent ce retour au passé comme l'expression nostalgique d'un monde heureux mais révolu, en proposant des tenues d'inspiration romantique ou second Empire si la jupe est ample, d'inspiration Belle Époque si elle prend la forme d'un fourreau.

En parallèle aux cycles de la mode, définis souvent aujourd'hui en termes de tendances, naissent des mouvements de mode que leurs exégètes dénomment « états d'esprit » ou « mouvements alternatifs » ou encore « looks » parce qu'ils développent, en complément de la panoplie de leur parure, un langage, une éthique et une esthétique spécifiques (par exemple, dans les années 1980, les groupes de musique punk ou rap).

L'examen de certains de ces mouvements de groupes qui se fixent une règle de vie et un style de comportement originaux en révèle la diversité. Conclusion. Après ce constat, on comprend que la mode est un mixte de mimétisme et d'originalité.

Les créateurs de mode, imitent de manière originale des styles anciens de vêtements pour les réactualiser.

Imitation ou création qui sont ensuite passées dans le domaine de la vie courante, où les styles sont repris par tous.

D'autres cherchent par le biais de la mode à se différencier de cette masse, en prônant des styles alternatifs et parfois marginaux.

La mode est ainsi un élément pour affirmer sa personnalité et sa place dans la société.. »

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