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Quels sont les traits de la morale de Platon qui ont le plus contribué à sa gloire ?

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« Quels sont les traits de la morale de Platon qui ont le plus contribué à sa gloire ? A.

— On peut ramener à quatre les principaux traits de la morale de Platon : — a) la critique du plaisir; — b) la doctrine de l'union de la sensibilité et de la raison ; — c) la théorie de l'imitation de Dieu; — d) la théorie du bonheur. 1° Critique du plaisir.

— Dans le Philèbe, Platon montre que k plaisir n'est pas le bien et qu'il ne saurait servir de base à la science de la vie. a) Le plaisir n'est pas le bien.

Tout le monde reconnaît, dit Platon, qu'il y a des plaisirs bons et des plaisirs mauvais ; mais si le plaisir était le seul bien, il n'y aurait plus ni honte ni gloire dans les plaisirs ; tous seraient beaux, et bons au même titre. b) Le plaisir ne peut servir de base à la science de la vie et par conséquent à la vertu, car c'est quelque chose d'indéfini, d'indéterminé, de multiple ; il est essentiellement variable, fugitif, relatif. La vie de plaisir est donc à la fois ignorante et impuissante : ignorante, parce qu'elle ne connaît pas le vrai bien ; impuissante, parce qu'elle ne peut y atteindre. 2° Union dans la vie morale de la sensibilité et de la raison.

— Doit-on aller à l'extrémité opposée et exclure de la vie morale tout élément de la nature sensible, n'admettre que la contemplation des idées ? Platon est également éloigné de cet ascétisme.

Une pareille vie, dit-il, serait impossible; ce serait une vie divine et non une vie humaine ; ce serait en outre une vie incomplète dans laquelle ne se retrouverait pas l'homme tout entier.

Le bien en soi est donc un mélange harmonieux de raison et de plaisir.

« Semblables à des échansons, dit Platon, nous avons à notre disposition deux fontaines, celle du plaisir que l'on peut comparer à une fontaine de miel, et celle de la sagesse, à, laquelle le vin .

est inconnu et d'où sort une eau austère et salutaire.

Voilà ce qu'il faut nous efforcer de mêler ensemble de notre mieux.

» Comme on le voit, Platon a compris les droits du coeur et donné au sentiment une place légitime dans la vie morale.

La pensée ne peut sans l'amour monter au bien absolu .

« Il faut aller au vrai et au bien de toute son âme.

» 3° Imitation de Dieu: la science et la vertu.

—Mais pour réaliser cet ordre, cette mesure, l'homme ne doit pas perdre de vue le type idéal de la vie humaine, qui est la ressemblance avec Dieu.

Ressemblera Dieu.

voilà en effet la dernière formule de la morale platonicienne. a) Explication de cette formule : Rappeler que, pour Platon, la réalité,, l'être, c'est l'unité, le bien ; le désordre, le multiple, le phénomène, c'est le mal, le non-être.

Or Dieu est l'unité suprême, le bien en soi.

L'homme sera donc bon dans la mesure où il sera semblable à Dieu, c'est-à-dire où il réalisera en lui l'ordre, l'unité, l'harmonie par l'équilibre qu'il fera régner entre les puissances de son âme.

(Trois vertus principales correspondent aux diverses facultés de l'âme : la prudence, vertu de l'intelligence ; le courage, vertu du coeur ; la tempérance, vertu des sens et des désirs.

L'accord de ces trois vertus constitue la justice). b) Rôle de la science : C'est par la science, c'est-à-dire par la dialectique des idées, marche ascendante de l'esprit vers le monde intelligible, vers la beauté morale du bien absolu, que l'homme pratiquera la vertu et réalisera sa ressemblance avec Dieu.

L'intelligence et la contemplation de ce bien suprême exerceront sur lui une telle attraction que l'harmonie se réalisera d'elle-même dans son âme, comme à son appel. 4° Théorie du bonheur.

— Le sage est donc, d'après Platon, l'homme dont rame est harmonieuse.

Or, le sage est toujours heureux, car le bon Sieur est le sentiment de la perfection.

On demandait à Socrate si le Grand Roi était heureux : « Je n'en sais rien, répondit-il, car je ne connais ni sa science, ni sa vertu.

Celui qui est bon est heureux ; celui qui est méchant, fut-il grand roi, est malheureux.

» B.

— Lacunes de la morale platonicienne.

— Montrer qu'en dépit de ses beautés la morale de Platon contient de graves lacunes, notamment les suivantes : a) Il confond la vertu et la science.

La méchanceté, d'après lui, ne peut être qu'une ignorance ou une erreur : elle n'est jamais volontaire.

« Nul n'est méchant volontairement.

» b) Dès lors, s'il suffit de savoir pour bien faire, il n'y a plus de place pour la liberté, car l'intelligence est la faculté du nécessaire.

En fait, Platon ne fait aucune mention de la liberté et du libre arbitre. c) On peut enfin reprocher à Platon — conséquence des erreurs précédentes — de ne pas mettre assez en relief le caractère obligatoire du devoir.

Il montre bien la beauté morale de la vertu, l'idéal de perfection, ses effets ; mais la beauté ne peut être un principe de morale, et cet idéal est, en somme, trop élevé pour être obligatoire.. »

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