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Quelle valeur peut-on donner au travail ?

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« Définir le travail semble une entreprise périlleuse compte tenu de l'ensemble des activités que l'on regroupe sous ce nom.

On peut dire qu'il s'agit d'une activité que l'homme ne fait pas par pur loisir, il y a une certaine contrainte inhérente au travail, et qu'il fait parce qu'elle lui permet de vivre.

Du fait de cette contrainte inhérente au travail on peut y voir une punition divine, quelque chose qui empêche l'homme de vivre, quelque chose qu'il ne choisit pas et même quelque chose dont il peut souhaiter la disparition.

A l'inverse le travail s'il est une contrainte n'est-il pas également un biais par lequel peuvent éclore les différentes compétences que recèle l'homme ? Le travail semble donc pouvoir être considéré comme quelque chose qui nuit à l'humanité ainsi que comme quelque chose qui lui offre l'opportunité de se développer.

Faut-il alors penser que le travail pourrait se voir attribuer des valeurs opposées ? Ses valeurs opposées n'indiquent-elles pas plutôt qu'il existe différents types de travail correspondants à ces différentes valeurs ? I. Le travail comme obstacle 1) Dans l'antiquité le travail, en particulier chez les Grecs, nuit à la condition humaine.

A vrai dire on peut difficilement être considérer comme un homme libre si l'on travaille, le citoyen athénien ne travaille pas, se sont les esclaves qui travaillent.

A insi à travailler un homme gâche sa nature humaine, il faut à tout prix éviter le travail et demeurer dans le loisir.

Le loisir, qui lui permet contrairement au travail de s'adonner aux sciences et à la politique.

Le travail constitue donc ce dont on doit se mettre à distance, une activité avilissante indigne d'un homme libre. 2)La Genèse, quant à elle, présente le travail comme une punition divine.

A dam se retrouve condamné par Dieu à gagner son pain à la sueur de son front: « A la sueur de ton visage, tu mangeras ton pain » (Genèse,3,17-19).

Le travail ici est bien une punition et il a pour but de rendre la vie de l'homme misérable, alors qu'il jouissait des fruits de la terre sans efforts.

Le travail se rapproche donc bien ici de ce que l'on peut appeler une torture.

C ette conception du travail légitime par conséquent le fait qu'on en souhaite la fin, le travail ne peut avoir de valeur en soi il est une punition et doit nous faire souffrir.

Le travail ne saurait avoir de valeur. TRANSITION C es deux conceptions du travail n'ont-elles pas quelque chose d'insuffisant ? N'y a-t-il rien dans le travail qui puisse lui donner de la valeur ? C 'est pourtant le travail qui rend possible un progrès de la raison humaine. II. KANT travail et raison Kant fait parti des philosophes qui trouvent au travail une valeur comme outil de développement de la raison.

Le raisonnement de Kant est le suivant, est-il raisonnable de souhaiter que l'homme n'ait jamais eu à travailler ? La réponse de Kant est que souhaiter que l'homme n'ait jamais eu à travailler c'est souhaiter que celui-ci demeure en un état complet de bêtise, et que jamais il ne développe sa raison.

C 'est parce que l'homme a dû travailler qu'il est sorti d'un état d'homme sauvage.

C'est le travail qui est même ce qui distingue l'homme de l'animal, la nature fournit tout à l'animal ; l'homme, lui, doit tout tirer de lui-même tout exige de lui qu'il travaille.

Or que l'homme doive tout tirer de lui-même cela à une conséquence indirecte mais capitale ; cette conséquence c'est le développement de la raison.

Dans la troisième proposition de Idée d'une histoire universelle au de point de vue cosmopolitique Kant propose la réflexion suivante : à supposer que la nature ait voulu quelque chose pour l'homme (simple supposition) ; que pourrait-elle avoir voulu de lui ? La nature, pour Kant, à travers l'homme, si elle vise quelque chose, veut pour celui-ci le développement de ce qu'elle lui a confié : sa raison.

Le travail prend place dans ce raisonnement, l'homme est le seul être de la création qui ait à travailler, ce qui ne signifie pas qu'il est damné mais plutôt qu'il est sur terre pour développer sa raison, voilà sa fin propre.

Le travail se voit donc valorisé parce qu'il est un moyen dans cette fin que constitue le développement de la raison.

S'il n'avait pas eu à travailler l'homme ne serait jamais sorti de sa torpeur originelle, le travail a donc bien une valeur. TRANSITION Kant apporte une réponse, cependant, le travail chez Kant reste un moyen en vue d'une fin suprême (le développement de la raison).

Ne peut-on pas envisager que le travail soit une fin en soi ? III. MARX Travail Aliéné VS Travail libéré Pour aborder Marx il convient de garder présent à l'esprit que pour Marx parler de travail comme s'il s'agissait d'une notion unitaire n'a pas de sens.

Il existe plusieurs types d'organisation du travail et chacune à une valeur distincte.

Cela est une question de bon sens le travail de l'ouvrier à la chaîne et celui de l'écrivain n'ont strictement rien à voir bien qu'il s'agisse dans les deux cas de travail. Le travail qualifié d'aliéné est un travail où l'ouvrier est privé par un patron du fruit de son propre travail.

Ne possédant pas les moyens de production celui-ci est contraint de vendre sa force de travail à un patron qui le rémunère, mais cette rémunération n'a pas pour but de faire vivre dignement l'ouvrier, le but est seulement de lui permettre de reconstituer sa force de travail.

Le salaire que le patron verse à l'ouvrier fait de l'ouvrier un animal plutôt qu'un homme, en effet le salaire ne prend en compte que de ce qui est vital, et par ces préoccupations minimales réduit l'homme à un animal.

Dans cette situation le travail se retourne contre l'ouvrier lui-même puisque c'est son propre travail qui dégrade sa propre situation.

La raison de l'ouvrier en pâtit également car son travail ne permet aucun épanouissement.

C 'est bien du travail aliéné que Marx souhaite la fin, ce travail qui rend étranger l'homme à lui-même puisque ce qu'il produit ne lui appartient pas, mais est accaparé par autrui. A ce travail aliéné s'oppose le travail libéré, on voit donc que Marx ne se contente pas d'appeler de ses vœux la fin du travail mais souhaite instaurer un travail qui soit l'occasion pour chacun de s'épanouir.

Le modèle d'un tel travail est le travail de l'artisan ou celui de l'artiste, c'est-à-dire un travail où ce qui est produit n'est pas accaparé par un autre, mais permet de se contempler soit même dans sa propre production.

Un travail libéré a de la valeur dans la mesure ou en travaillant l'homme travaille pour lui, pour son propre épanouissement contrairement à l'ouvrier qui s'abrutit et se tue pour le profit d'un autre. Conclusion La valeur que Kant trouvait au travail est réelle, cependant pour que le travail puisse participer au développement de la raison il convient de signaler que certaines organisations du travail loin de participer à ce développement peuvent constituer un réel obstacle, et nuire à l'homme dans sa qualité d'être humain.. »

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