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Quel est l'homme des droits de l'homme ?

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« Analyse du sujet. • Les droits de l'homme font l'objet de deux déclarations principales la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, et la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948.

Toutes deux proclament la dignité naturelle de la personne humaine, son droit à la liberté, à la sécurité et à la propriété, droits dont elles développent les aspects pratiques. • L'homme des droits de l'homme : ce peut être l'homme dont parlent les droits de l'homme, ou bien l'homme qui jouit des droits de l'homme. Il s'agit ici de s'interroger sur l'homme qui est le sujet des droits de l'homme.

La question peut sembler paradoxale et c'est précisément à partir de ce paradoxe que vous pouvez entamer sa problématisation.

L'idée de droits de l'homme n'est-elle pas suffisamment explicite pour que nous ayons à nous demander de quel homme il s'agit ? Si vous prenez l'exemple de la déclaration universelle des droits de l'homme et du citoyen, il est implicitement indiqué que ces droits sont ceux de tout homme, sans que l'on puisse tenir compte de sa couleur de peau, de sa langue ou de sa religion. C'est donc à une idée d'homme que correspondent ces droits ce qui permet ensuite de les étendre à tous indépendamment de leurs différences.

Cependant, on peut s'interroger par exemple sur ce que peut cacher l'essence humaine telle qu'elle est envisagée dans l'idée de droits de l'homme.

Est-elle totalement vide de tout préjugé ? De toute idéologie ? N'avons-nous pas là une certaine idée de l'homme correspondant à un idéal finalement très occidental ? Au nom de quoi ce modèle devrait-il avoir une valeur universelle ? Identification de la problématique. La question paraît d'abord absurde.

Si, comme l'affirme la Déclaration de 1789, « les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits », l'homme des droits de l'homme, c'est tout homme, quel qu'il soit.

Cependant, comme l'a bien vu Marx, l'insistance avec laquelle est rappelé le caractère « inviolable et sacré » de la propriété laisse supposer qu'il s'agit surtout de défendre les droits des propriétaires, des bourgeois.

Par ailleurs, qu'en est-il dans les pays qui ne se considèrent pas « obligés » par ces déclarations ? Proposition de plan I.

Les droits de l'homme, de tout homme. a.

Ces droits, l'homme les tient de sa nature, et non de son appartenance à telle ou telle société. A partir des stoïciens, l'idée de droit naturel repose surtout sur l'affirmation que l'homme est, par nature, un être doué de raison.

Mais cette raison a elle-même besoin d'être fondée.

D'où la référence à Dieu.

Celle-ci, présente chez Cicéron, se retrouve dans le thomisme.

Selon Thomas, en effet, « il y a dans les hommes quelque loi naturelle qui est une participation à la loi éternelle et d'après laquelle ils discernent le bien et le mal ».

Cette loi est assimilable à la Raison de Dieu.

Constatons aussi que la Déclaration américaine de 1776 fonde les droits de l'homme sur le créateur et que la déclaration de 1789 s'est faite « en présence et sous les auspices de l'Etre suprême» (« Préambule »).

En revanche celle de 1948 ne comporte aucune référence transcendante.

Une des caractéristiques de l'époque moderne est la subjectivité.

Autrement dit, l'homme n'entend plus recevoir ses normes ou ses lois de la nature des choses (Aristote), ni de Dieu (Cicéron ou Thomas), mais entend les fonder lui-même à partir de sa raison et de sa volonté.

Or la référence à une transcendance permettait d'affirmer le caractère absolu et intemporel des droits fondamentaux de l'homme.

Dès lors, la raison peut-elle, seule, assumer cette tâche ? Cet idéal d'autonomie n'est, au fond, pensable que si la raison humaine peut transcender tout enracinement historique, s'élever au-dessus de ce qui est, pour garantir la validité de ce qui doit ou devrait être, cad des droits fondamentaux de l'homme.

Selon Kant, la raison ne peut être législatrice que pour autant qu'elle soit libre, cad qu'elle transcende tous les intérêts empiriquement conditionnés, puisque c'est à ces intérêts, somme toute, que son autorité est censée s'imposer. Aussi Kant rapporte-t-il l'exigence du droit, qu'il juge naturelle, non pas à la nature empirique de l'homme mais à sa nature suprasensible.

Selon cette nature, qui ne peut être connue théoriquement mais que l'on peut penser comme possible, l'homme est capable de se donner à lui-même des lois qui ne sont pas déterminées par les traditions, le passé ou les contingences du moment.

Avec ou sans Dieu, seule la référence à une transcendance semble pouvoir fonder le droit. b.

Les deux Déclarations insistent sur l'égalité en droits de tous les êtres humains. II.

Les droits du citoyen, les droits du bourgeois.. »

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