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Quel est et rôle du questionnement dans l'exercice de la pensée ?

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« Dans le Discours de la méthode Descartes fait du bon sens « la chose du monde la mieux partagée ».

Il ne le sépare pas de la raison.

La raison est présente tout entière en chaque homme dans l'intelligence auquel chacun d'entre eux à accès.

Cependant, c'est une chose de disposer d'une capacité, c'en est une autre que de l'exercer avec méthode. Et l'exercice méthodique est la raison elle-même, en tant qu'elle est la conduite ordonnée de la pensée, ou encore le questionnement raisonné de la pensée.

Ici, il s'agira donc de partir de l'affirmation de Descartes et de s'interroger sur ce qu'il faut entendre par bon sens afin de comprendre les mécanismes par lesquelles la pensée s'assure.

On définira alors ici le questionnement comme la conduite raisonné dans l'exercice d'une pensée qui cherche à fuir l'opinion autrement dit le sens commun. Le bon sens et la raison pratique : Descartes écrit dans le Discours de la méthode : « Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée; car chacun pense en être si bien pourvu que ceux même qui sont les plus difficiles à contenter en toute autre chose n'ont point coutume d'en désirer plus qu'ils en ont.

En quoi il n'est pas vraisemblable que tous se trompent; mais plutôt cela témoigne que la puissance de bien juger et distinguer le vrai d'avec le faux, qui est proprement ce qu'on nomme le bon sens ou la raison, est naturellement égale en tous les hommes; et ainsi que la diversité de nos opinions ne vient pas de ce que les uns sont plus raisonnables que les autres, mais seulement de ce que nous conduisons nos pensées par diverses voies, et ne considérons pas les mêmes choses.

Car ce n'est pas assez d'avoir l'esprit bon, mais le principal est de l'appliquer bien ». Descartes désigne par bon sens une faculté que nous appelons ici l'intellect.

L'intellect est la faculté de discriminer, de distinguer le vrai du faux, puis, par voie de conséquence, le réel de l'illusoire.

S'il est nécessaire de distinguer, c'est que, dans l'ignorance, l'esprit est dans la confusion.

Un esprit confus mélange tout, confond et prend aisément le faux pour le vrai.

Il s'agit donc de se dégager de la confusion et de remettre les choses à leur juste place et c'est ce que permet l'outil de l'intellect.

L'intelligence est la faculté de relier, elle est complémentaire à l'action de distinguer.

Le mot intelligence: inter, ligare, ce qui relie. L'intellect est donc en ce sens analytique, et l'intelligence synthétique. Dans notre texte, Descartes estime qu'intelligence et intellect sont unis dans l'usage de ce qu'il nomme la raison, qu'il confond avec le bon sens.

D'autre part, la raison, explique Descartes, n'est pas une faculté présente en l'homme susceptible de plus ou de moins.

Elle est tout entière en chaque homme, parce que précisément un être humain est un être mental.

L'être humain est ce qu'il est par la pensée et en ce sens la faculté de penser lui est donné tout entière.

La raison est ainsi égale en chacun, cependant son usage ne réclame qu'une application rigoureuse.

Elle est une lumière naturelle qui permet à l'homme de rester dans le droit chemin et de ne pas me perdre. Comment expliquer en ce cas la diversité des jugements des hommes ? Comment se fait-il que nous ayons des pensées si différentes ? La réponse donnée par Descartes est claire, la raison est entière en chacun de nous, mais nous pouvons la conduire par des voies très différentes, et nous pouvons avoir en l'esprit des idées différentes.

De là viennent les différences d'opinions sur telle ou telle chose.

Par contre, il est possible que, reconnaissant les présupposés de chacun, les idées de chacun, dans le rapport à ce que l'observation nous livre, nous soyons à même de remarquer qu'il peut y avoir des erreurs.

Nous sommes tous doués des mêmes aptitudes de l'esprit, mais nous ne faisons un usage qui n'est pas toujours correct.

Nous pouvons donner notre assentiment à des préjugés, nous pouvons raisonner de travers, sans logique.

Nous pouvons juger trop vite, sans examen sérieux.

Nous manquons souvent du sens de l'observation.

Il ne suffit pas d'avoir un esprit doué de pensée, il faut l'appliquer correctement, c'est-à-dire avec une solide méthode, à ses objets. La critique du sens commun : · Qu'est-ce que le « sens commun », si ce n'est ce que « l'on pense » communément et qui passe comme allant de soi, sans qu'on le remette en cause ? La critique marxiste s'en est prise à un lot d'évidences que nous ne remettons pas en question en disant qu'il ne s'agit à tout prendre que de préjugés de classes.

Il y aurait une idéologie bourgeoise, servant de référence et de norme, permettant d'aligner la vérité sur ce qui est conforme, normal, et de rejeter ce qui est non conforme, anormal. Manière commode de résoudre le problème du vrai et du faux en s'appuyant sur un critère, le consensus d'opinion du plus grand nombre. · « Le capital principal du bon sens est fait de conclusions élémentaires tirées de l'expérience humaine : Ne mettez pas vos doigts dans le feu, suivez de préférence la ligne droite, ne taquinez pas les chiens méchants...

et cætera, et cætera.

Dans un milieu social stable, le bon sens se révèle suffisant pour faire du commerce, soigner des malades, écrire des articles, diriger un syndicat, voter au parlement, fonder une famille, croître et multiplier.

Mais sitôt qu'il tente de sortir de ses limites naturelles pour intervenir sur. »

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