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Puis-je voir clair en moi-même ?

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Puis-je voir clair en moi-même ?

Le fait d'être un sujet cad conscience de soi ne devrait-il pas me donner un avan­tage pour me connaître, par le recours à l'introspection de ce qui se passe en moi ? En effet, la conscience est d'abord une perception interne, et cette perception a ceci de particulier qu'elle est la mienne et pas celle d'un autre. Il suffirait, semble-t-il, que je m'observe en mon for intérieur pour pouvoir m'étudier et me comprendre. Qui d'autre pourrait le faire mieux que moi ? Autrui ?

« Introduction La philosophie occidentale doit peut-être sa naissance à la devise « Connais toi toi-même », gravée sur le fronton du temple d'Apollon à Delphes, que Socrate aurait repris à son compte.

Si cette tentative de connaissance culmine dans la philosophie moderne, chez Descartes ou Kant par exemple, force est de constater que l'entreprise philosophique n'étant pas terminée cette connaissance n'est toujours pas atteinte.

N'est-ce pas, après plus de 2000 ans de philosophie le constat d'un échec ? Le sujet peut-il être transparent à lui-même ? Nous fonderons notre réflexion sur l'étude de la signification de la métaphore de la transparence, ce qui nous amènera à définir le sujet et, partant, à montrer à quel point la notion même de sujet est opaque. Pour ce faire, nous établirons tout d'abord les différentes dimensions du sujet, ce qui nous mènera à examiner les conditions de sa connaissance pour enfin en établir les limites et les zones qu'elle laisse dans l'ombre. 1.

Esquisse d'une définition du « sujet » Dans la phrase « je cours vers la fenêtre », le pronom personnel « je » est le sujet grammatical de la phrase.

Pour le reconnaître il suffit de demander « qui cours vers la fenêtre ? », c'est à dire « qui fait l'action décrite dans la phrase ? ».

Cependant, « je » ne fait pas que courir vers la fenêtre, il peux aussi s'énerver (« je m'énerve »), marcher lentement (« je traîne des pieds ») etc.

Enfin force est de constater que depuis que nous savons parler nous avons proféré un nombre immense de phrases en utilisant le pronom « je » et que ce pronom, renvoyant tant à notre personne enfant qu'à nous en tant qu'adulte renvoie à des réalités différentes bien qu'il ne change pas. Arrêtons nous un instant pour considérer que nous venons d'établir que le sujet était une unité synthétique (il rassemble plusieurs états de notre existence) agissante.

Nous voici donc ramené à Aristote qui, dans les Catégories, établit que le sujet est le « support du changement », c'est à dire un point immuable support des changements.

En effet, s'il n'existait pas au moins un point fixe dans un monde où tout change alors nous serions incapable de percevoir le changement.

Cependant, nous avons aussi sous-entendu que le sujet était conscient.

En effet, la capacité à dire « je » dénote la conscience de soi-même et de son action et, partant du monde.

Le sujet est donc aussi perceptif et par conséquent connaissant.

En effet, s'il perçoit le monde et peut faire la synthèse de ces perceptions, Kant le montre dans la Critique de la raison pure, il peut bâtir une connaissance. 2.

Les conditions de la connaissance Si notre exposé liminaire a fait apparaître le sujet dans sa dualité (il est à la fois agissant, ce qui en fait le « sujet » du droit et lui confère des droits et des responsabilités, et connaissant), nous nous concentrerons désormais sur le sujet comme instance cognitive, notre réflexion portant sur la connaissance que le sujet peut obtenir de lui-même. Si tout change autour du sujet, c'est qu'il est jeté dans l'espace et dans le temps.

Or, comme le montre Kant dans l'esthétique transcendantale, toute connaissance est tributaire de cette situation spatio-temporelle.

Nous ne pouvons avoir d'intuition que spatio-temporelles et partant nous ne pouvons avoir de connaissance hors du temps et de l'espace.

En effet, la connaissance est définie comme l'organisation d'un ensemble d'intuitions selon la règle de synthèse qu'est un concept.

Le concept (ou l'intuition) seul ne suffit donc pas à produire la connaissance.

Or, comme nous n'avons pas d'intuitions intellectuelles, c'est à dire des « choses en soi », ou essences, nous ne pouvons avoir de connaissance de ces essences.

C'est pour cela que Kant établit, par exemple, l'invalidité de la preuve ontologique cartésienne.

Il est impossible de prouver l'existence de Dieu car nous n'en avons pas d'intuition. Nous ne connaissons donc pas son existence. Voici donc délimité le champ de connaissance à la portée du sujet, l'espace temps.

Tout semble alors simplifié, puisqu'après tout il suffit de dire que le sujet connaît tout ce qu'il peut « fréquenter » dans l'espace temps. Pourtant, voici qu'après avoir voulu connaître le monde veut se connaître lui-même.

Comme le montrent les. »

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