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Pouvons nous dépasser nos opinions

Publié le 08/06/2023

Extrait du document

« Pouvons nous dépasser nos opinions ? La majorité d’entre nous semble penser que l’opinion est dépassable.

L’opinion étant le fait d’avoir un avis sans preuve, propre à soi-même et ressemblant à la croyance, on pourrait donc l’opposer à la connaissance et au fait d’être certain car quand on donne son opinion, on ne donne pas une connaissance : on expose sa façon de voir les choses.

C’est notamment grâce à la science ou à des preuves concrètes et rationnelles que l’on peut transformer l’opinion en connaissance, et donc la dépasser.

Il semble donc logique de penser que l’opinion est facilement dépassable, grâce à l’acquisition de connaissances.

Seulement, les opinions sont propres à chacun, et tout le monde en possède.

Sur certains sujets, il est difficile de comparer ou d’évaluer les différentes opinions.

En effet, celles-ci semblent naturelles et puissantes.

De ce fait, une opinion naturelle est forte et peut sembler difficile à dépasser pour celui qui la détient.

Nous pouvons donc nous demander si la possibilité de dépasser nos opinions est vraiment réelle, ou si elle n’est elle même qu’une opinion commune : les opinions peuvent-elles être dépassées pour atteindre la connaissance ou bien sommes nous contraints à n’avoir que des avis ? Nous verrons donc dans un premier temps, que l’opinion se situe entre l’ignorance et la connaissance et qu’elle est donc modifiable, puis nous verrons que la connaissance n’abolie pas véritablement l’opinion et que celle-ci n’est donc pas dépassable, et finalement nous nous demanderons si la connaissance absolue est véritablement atteignable ou si nous ne sommes pas simplement condamnés à l’opinion. En premier lieu, il est important de comprendre que l’opinion se trouve à mi-chemin entre l’ignorance et la connaissance.

C’est ce qui va préparer l’ignorant au savoir.

L’ignorance est l’état de celui qui ne connaît pas quelque chose, parce qu'il ne l'a pas étudié, pratiqué ou expérimenté.

De cette ignorance, vient une opinion, qui pourra être dépassée grâce à l’expérience concrète.

Par exemple un enfant pourrait être considéré comme un ignorant car il n’a pas l’expérience des choses de la vie commune.

Il ne connaît pas la neige avant d’en avoir vu, ou touché, et ignore donc cette sensation.

De lui même, viendra l’opinion que la neige, car l’environment dans laquelle elle se trouve est froide, ne procure pas la même sensation que les objets qu’il connaît : qu’elle puisse être froide.

De même car les influences autour de lui auront donné cette information.

Mais c’est seulement après une expérience où l’enfant essaiera de toucher de la neige, qu’il se rendra compte que celle-ci est froide. L’opinion première de l’enfant aura donc été le préambule de sa découverte du savoir. L’opinion serait donc la première étape du cheminement vers le savoir, la connaissance.

Cette opinion, qui se définit donc comme un jugement, affirme de façon immédiate, sans preuve ou sans démonstration.

Mais quand on lui ajoute des preuves et des démonstrations, l’opinion peut se transformer.

Elle peut être contredite, ou confirmée, et donc dans ces deux cas, dépassée.

L’opinion ne sera plus opinion, mais grâce à des preuves et des démonstrations concrètes, elle devient savoir.

Prenons l’exemple de la géodésie, la forme de la Terre.

L’opinion commune a longtemps été que la Terre était plate.

Cette opinion était basée sur la perception par l'Homme de l’environment qui l’entoure et sur des croyances religieuses.

Puis de nouvelles opinions sont apparues, comme quoi la Terre était ronde, mais sans preuves concrètes : comme par exemple Platon, qui pensait que la terre était une boule car étant le centre de l’univers, elle ne pouvait pas être autrement.

C’est grâce à la science, à des calculs précis et à des raisonnements rationnels, que la connaissance de la véritable forme de la Terre a été découverte et prouvée.

Les multiples remises en question de cette opinion commune ont donc abouti à la connaissance.

Le cheminement vers la connaissance se fait donc toujours en premier par l’opinion, qui est ensuite dépassée. (cf Texte 3, Bachelard) C’est ainsi, nous avons vu que la connaissance est l’aboutissement de l’ignorance, en passant par l’opinion.

Et l’opinion s’oppose à la connaissance.

Mais pour passer de l’opinion au savoir, et donc pour dépasser son opinion, il faut une étape de plus.

Il faut pouvoir se confronter à sa propre opinion et ainsi chercher la connaissance.

L’Homme doit donc se remettre en question, et douter de son opinion.

Mais ne peut-il douter de son opinion que s’il admet que celle-ci puisse être fausse ? La connaissance, car démontrée, est donc la vérité.

Et l’opinion, car infondée et non-prouvée est, par opposition, fausse.

C’est ainsi que Bachelard voit les choses dans La formation de l’esprit scientifique.

En effet, il affirme que « l’opinion a, en droit, toujours tort » car elle n’est jamais démontrée.

Et si l’opinion n’est pas démontrée, c’est qu’elle n’est pas remise en question. Cette remise en question est évoquée par Bachelard quand il écrit que « Avant tout il faut savoir poser des problèmes » et que « s’il n’y a pas de question, il ne peut y avoir de connaissance scientifique ».

Il faut donc douter afin d’atteindre la vérité.

Les opinions ne peuvent être dépassées que par le doute qui achemine les connaissances scientifiques. L’Homme se doit d’être sceptique. Ainsi, nous avons vu que l’opinion était le stade à mi-chemin entre l’ignorance et la connaissance, et qu’elle ne pouvait atteindre celle-ci que par le doute.

Toutefois, de nombreuses théories comme la forme de la Terre par exemple, avaient été prouvées maintes fois.

Cependant, cette connaissance n’est pas prise en compte par certains individus, qui gardent leur opinion que la Terre est plate.

Ce sont les Platistes.

Leurs opinions ne sont pas dépassables. En premier abord, on pourrait croire que la connaissance abolie l’opinion, mais il existe de nombreux cas où cette affirmation est fausse.

En effet, certains individus, même après avoir été prouvé du contraire, continuent de croire que leur opinion est juste.

Ils en sont donc convaincus.

L’état d’esprit de quelqu’un qui croit fermement à son opinion, se définit comme une conviction.

L’expression « rester droit dans ses bottes » illustre parfaitement cette idée.

Dans la mesure où l’individu a une opinion dont il ne veut pas se détacher, il ne pourra pas la dépasser.

Le pouvoir de dépassement d’une opinion se fait donc dans la volonté de la remettre en cause.

Par exemple, les scientologues ont une vision du monde très particulière, et incohérente aux yeux de la science.

Bien que leurs théories aient été maintes fois contredites par les faits, les scientologues ne veulent pas dépasser leurs opinions, et sans cette volonté, ils ne peuvent pas.

Souvent, l’impossibilité du dépassement des opinions se fait par la croyance, qu’elle soit religieuse ou non.

Ici, la connaissance ne supprime pas l’opinion, car c’est la connaissance qui est remise en cause, et non l’opinion. De plus, l’opinion est instinctive.

Elle procède donc d’un instinct, d’une.... »

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