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Pourquoi y a t-il une guerre entre l'opinion et la philosophie ?

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« INTRODUCTION Définition des termes et problématisation : L'opinion est génératrice d'erreurs et de faussetés.

En ce sens elle s'oppose à la philosophie entendue comme recherche de la vérité.

L'opinion est combattue par la philosophie, parce que loin d'être l'origine de la connaissance elle en est un obstacle redoutable.

Se fier à son opinion c'est faire un choix risqué, car elle peut être accompagnée d'erreur.

Cependant si la vérité est bien la fin de la philosophie, où en est le point de départ ? L'étude de nos opinions, de nos idées préconçues, de nos préjugés n'est-elle pas une manière de philosopher ? En ce sens il n'y aurait pas exclusion pure et simple de l'opinion par la philosophie, mais la première serait considérée comme un moyen par la seconde.

Afin de définir de manière plus précise le rapport entre la philosophie et l'opinion il nous faudra procéder en trois étapes.

La première tend à montrer comment de prime abord l'amour de la sagesse s'oppose à toute forme d'opinion.

La deuxième relativise ce point de vue en soulignant le rôle que peut jouer l'opinion dans le processus de la connaissance.

Enfin si la relation conflictuelle doit être dépassée il n'en reste pas moins que l'opinion n'est qu'une étape et un moyen pour la philosophie. Première partie : L'opinion doit être exclue du travail de la pensée et ce sans condition. 1.1 La poursuite de la vérité nécessite l'abandon de toutes les opinions. « Il y a déjà quelque temps que je me suis aperçu que, dès mes premières années, j'avais reçu quantité de fausses opinions pour véritables, et que ce que j'ai depuis fondé sur des principes si mal assurés, ne pouvait être que fort douteux et incertain; de façon qu'il me fallait entreprendre sérieusement une fois en ma vie de me défaire de toutes les opinions que j'avais reçues jusques alors en ma créance, et commencer tout de nouveau dès les fondements, si je voulais établir quelque chose de ferme et de constant dans les sciences.

Mais cette entreprise me semblant être fort grande, j'ai attendu que j'eusse atteint un âge qui fût si mûr, que je n'en pusse espérer d'autre après lui, auquel je fusse plus propre à l'exécuter; ce qui m'a fait différer si longtemps, que désormais je croirais commettre une faute, si j'employais encore à délibérer le temps qu'il me reste pour agir.

» DESCARTES, Méditations métaphysiques, I. 1.2 L'opinion fourvoie la pensée. « Socrate : Nous avons donc trouvé, ce semble, que les multiples formules de la multitude concernant le beau et les autres choses semblables, roulent, en quelque sorte, entre le néant et l'existence absolue. Glaucon : Oui, nous l'avons trouvé. S : Mais nous sommes convenus d'avance que si pareille chose était découverte, il faudrait dire qu'elle est l'objet de l'opinion et non l'objet de la connaissance, ce qui erre ainsi dans un espace intermédiaire étant appréhendé par une puissance intermédiaire . G : Nous en sommes convenus. S : Ainsi ceux qui promènent leurs regards sur la multitude des belles choses, (479e) mais n'aperçoivent pas le beau lui-même et ne peuvent suivre celui qui les voudrait conduire à cette contemplation, qui voient la multitude des choses justes sans voir la justice même, et ainsi du reste, ceux-là, dirons-nous, opinent sur tout mais ne connaissent rien des choses sur lesquelles ils opinent.

» PLATON, République, V. 1.3 La philosophie fuit l'agitation de l'opinion. La philosophie nous permet d'accéder à l'absence de troubles, autrement appelée ataraxie par Epicure.

Or l'opinion trouble l'âme, elle l'agite et la fourvoie.

« Quand nous disons que le plaisir est le but de la vie, il ne s'agit des plaisirs déréglés ni des jouissances luxurieuses ainsi que le prétendent ceux qui ne nous connaissent pas, nous comprennent mal ou s'opposent à nous.

Par plaisir, c'est bien l'absence de douleur dans le corps et de trouble dans l'âme qu'il faut entendre.

Car la vie de plaisir ne se trouve point dans d'incessants banquets et fêtes, ni dans la fréquentation de jeunes garçons et de femmes, ni dans la saveur des poissons et des autres plats qui ornent les tables magnifiques, elle est dans la tempérance, lorsqu'on poursuit avec vigilance un raisonnement, cherchant les causes pour le choix et le refus, délaissant l'opinion, qui avant tout fait le désordre de l'âme.

» Lettre à Ménécée. Transition : Le conflit est déclaré entre la philosophie et l'opinion, celle-ci étant parente de l'erreur ne peut être que condamnée dans la mesure où elle est un obstacle à la recherche de la vérité.

Cependant est-il possible qu'elle ait un rôle à jouer dans le processus de connaissance ? Deuxième partie : L'opinion point de départ de la philosophie. 2.1 L'opinion n'est pas nécessairement génératrice d'erreurs.. »

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