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Pourquoi philosophe-t-on ?

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« La philosophie est en quête d'unité, d'universalité, au-delà du fatras des visions partielles et plurielles du monde. Ainsi Epictète, dans ses Entretiens, nous présente-t-il la philosophie comme la recherche d'une norme commune.

Il s'agit d'élaborer "un principe supérieur à l'opinion" - puisque toutes les opinions se contredisent, et qu'"il ne suffit pas qu'une chose paraisse vraie pour qu'elle le soit".

(Ibidem, II, 11) Aristote est formé au sein de l'Académie – nom de l'école philosophique créée par Platon.

Il met en évidence le rôle de l'étonnement au sein de la démarche philosophique : « Ce fut l'étonnement qui poussa, comme aujourd'hui, les premiers penseurs aux spéculations philosophiques (…) Apercevoir une difficulté et s'étonner, c'est reconnaître sa propre ignorance ».

(Physique, Livre IV – 384-322 av.

J.-C.). Platon et Aristote s'accordent sur ce point : on commence à philosopher en reconnaissant qu'on ne sait rien.

Le savoir demande un apprentissage, il s'acquiert.

Il est le fruit d'une recherche.

Il faut donc se méfier, en général, des opinions, et de ceux qui s'imaginent détenir des vérités toutes faites : leurs connaissances sont bien souvent illusoires, et non fondées. Introduction La philosophie est amour de la sagesse.

Même elle est aussi l'effort pour acquérir une conception d'ensemble de l'univers, ou de l'universalité des choses.

Ainsi la philosophie doit pouvoir s'exercer tant au niveau de la pensée que de l'action.

Le philosophe sera à partir de la conception aristotélicienne de la philosophie, celui qui doit s'efforcer de trouver les principes et causes premières de toutes choses.

On distingue aujourd'hui plusieurs types de sciences comme la métaphysique (science de l'être en tant qu'être), ou l'anthropologie (qui depuis Kant pose la question de la nature de l'homme).

Cependant, c'est toujours la philosophie qui est capable de développer une réflexion critique sur les objets ou résultats des différentes sciences.

La philosophie est toujours liée à la réflexion, à un retour du savoir sur lui-même.

La question de savoir si les philosophes ont leur utilité semble indiquer qu'il y a toujours le besoin de revenir sur les idées et sur les faits, afin d'en déterminer les raisons, ainsi que leurs véritables places sur le chemin de la vérité. I.

tous les hommes sont-ils philosophes ? a.

Les dieux eux-mêmes selon le mot de Platon, ne songent pas à philosopher, puisqu'ils sont parfaits et omniscients.

Socrate et Platon se définissent comme ceux qui aspirent à la sagesse, sans pour autant prétendre la posséder.

Aussi ils se définissent ainsi parce qu'ils ont conscience de manquer l'essentiel, et c'est pourquoi ils y aspirent.

Qu'on soit un dieu ou un ignorant, on ne philosophe pas : « car l'ignorance a précisément ceci de fâcheux que, n'ayant ni beauté, ni bonté, ni science, on s'en croit suffisamment pourvu.

Or, quand on ne croit pas manquer d'une chose, on ne la désire pas » (Platon, Banquet, parole de Diotime, 204a).

La philosophie doit naître d'un certain enthousiasme concernant le pouvoir de la raison en l'homme.

La philosophie est née de ce que les explications des phénomènes sont trop peu infondées. b.

La philosophie naît donc du besoin, d'une inquiétude, d'un étonnement, ainsi que d'une exigence morale.

Le simple constat que la réalité est investie par des contradictions infinies amène le philosophe à déterminer une norme de vérité.

Car en effet les opinions, qui sont aussi multiples que la diversité des phénomènes, ne peuvent offrir de critère de vérité.

C'est le stoïcien Epictète qui cherche ainsi une norme, norme qui permettra de mesurer l'authenticité des opinions (Entretiens, II).

La philosophie serait ainsi cette norme capable de juger les connaissances, et ainsi d'asseoir un savoir toujours plus véridique. Elle serait la marque en tout homme de sa capacité à agir conformément à la sagesse : « Toute sa force est dans un ferme jugement, contre la mort, contre la maladie, contre un rêve, contre une déception.

Cette notion de la philosophie est familière à tous et elle suffit » (Alain, Eléments de philosophies). c.

Gramsci, de son côté, va même jusqu'à dire que « tous les hommes sont philosophes », bien qu'une « philosophie spontanée » ne puisse dispenser quiconque d'un effort conséquent et soutenu pour élaborer par soi-même une conception critique du monde (extrait de « Cahier 11 », in Cahiers de prison, T.

III).

La philosophie spontanée s'exprime ainsi en tous à travers le langage, des actions, des opinions, des conseils etc., alors que la philosophie réfléchie présente l'effort de fonder des raisons capables d'expliquer les phénomènes de la vie ou de l'existence. II.

De la réflexion à l'action. »

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