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Pourquoi penser ?

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« Cette question peut sembler surprenante dans la mesure où elle suppose un choix, la possibilité de ne pas penser. Or, si l'on considère que la pensée est une activité propre à l'esprit, il apparaît alors difficile d'agir indépendamment de celle-ci.

Le véritable problème sous-jacent à cette question porterait donc davantage sur le bon usage de la pensée.

On peut, en effet, à l'instar de Kant, considérer que la pensée permet au jugement de former des concepts. En ce sens, elle peut s'assimiler à la raison. Mais alors la question que nous pouvons nous poser est : dans quel but l'utiliser? ou encore comment l'utiliser à bon escient? I/ Platon : Penser est un dialogue intérieur Emettre un jugement implique nécessairement un rapport à la chose puisqu'on juge toujours « quelque chose », c'est à dire un objet du monde sensible.

En effet, les pensées que nous formulons ne surgissent pas « ab nihilo » (de rien, ou de nulle part). Le monde dans lequel nous évoluons, même imparfait et susceptible, par l'entremise de notre perception, de faire naître de notre pensée l'erreur, demeure le seul sur lequel notre pensée peut s'appuyer. Mais selon Platon, le savoir véritable, la connaissance vraie des choses doit se faire en dehors de la perception, de la confusion qu'elle introduit dans l'esprit.

(République, Livre VII, « L'allégorie de la caverne »).

C'est pourquoi le bon usage de l'esprit ne peut se faire que par l'entremise du monde intelligible des Idées et non du monde sensible. Mais si la pensée doit exister indépendamment de la perception, alors comment opère-telle pour former des jugements ? La pensée, en tant que faculté propre à l'homme se développe d'abord, au sein même de l'esprit.

Pour Platon, cette activité interne de l'esprit se présente comme un dialogue.

En effet, dans le Théétète, célèbre dialogue consacré à l'explication du processus de formation de l'opinion, Platon prête à Socrate cette définition de la pensée : « Un discours que l'âme se tient tout au long à elle-même sur les objets qu'elle examine.

» En pensant, l'esprit s'adresse à lui-même des questions et des réponses, doute, remet en question ses propres jugements.

Et c'est cette activité constante de l'esprit, cette discussion de l'âme avec elle-même que Platon nomme pensée. II/ Descartes : le bon sens est la chose du monde la mieux partagée A l'instar de Platon, Descartes rejette une connaissance qui serait fondée sur l'expérience sensible.

Il fait donc de la pensée une substance distincte du corps et place l'affirmation : « je pense donc je suis » (Discours de la méthode) comme principe premier et fondement de sa philosophie.

En effet, en pensant, en me reconnaissant comme être pensant, je peux accéder à la connaissance de mon être propre. Or, selon Descartes, tous les hommes sont également pourvus de la même faculté à savoir la raison ou « bon sens ».

Le problème vient du fait qu'ils n'en usent pas tous correctement.

Le bon sens évoqué par Descartes dans le Discours de la méthode désigne alors la capacité de bien juger, la faculté de distinguer le vrai du faux. Mais cette aptitude universelle ne demeure qu'une potentialité si elle n'est pas bien utilisée.

D'où la nécessité de bien conduire notre esprit par une méthode.

« Car ce n'est pas assez d'avoir l'esprit bon, mais le principal est de l'appliquer bien.

».

Il s'agira dès lors de se fier à ce qui est « clair et distinct » en procédant par ordre car seule une méthode rationnelle peut conduire efficacement l'esprit vers la connaissance. Une pensée rigoureuse permettrait donc d'accéder à une connaissance des choses, au delà de la diversité des opinions. C'est par cet énoncé fracassant que Descartes ouvre le « Discours de la méthode, pour bien conduire sa raison et chercher la vérité dans les sciences ». Ce texte est le premier livre de philosophie en langue vulgaire, cad en français.

Ecrire en français un ouvrage de philosophie et de science, que « même les femmes pourraient comprendre », manifeste une volonté de démocratisation du savoir ; c'est vouloir que le plus grand nombre de lecteurs possible soit touché par la véritable révolution qu'il prépare. Nous oublions souvent que le « Discours » n'est qu'une petite préface à trois gros essais scientifiques qui intéressaient les contemporains beaucoup plus que le « Discours ». Cet ouvrage paraît en 1637, à peine quatre ans après le procès de Galilée.

Galilée fut traduit devant un tribunal de l'Inquisition pour avoir confirmé l'hypothèse de Copernic selon laquelle « ce n'est pas le Soleil qui tourne autour de la Terre, mais la Terre qui tourne autour du Soleil, et sur elle-même ». Or, cette révolution scientifique, qui signe une révolution dans la façon de voir le monde et d'y définir la place de l'homme.

Descartes en est partie prenante.

Il pratique la physique comme Galilée et aboutit à des thèses aussi « dangereuses ».

Les résultats scientifiques et philosophiques. »

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