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Pourquoi limite-t-on la liberté par des règles juridiques ?

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« La liberté est ce qui constitue chez l'homme son bien le plus précieux.

En effet, ôter la liberté à un homme c'est lui retirer sa dignité, c'est-à-dire ce qui lui confère une valeur morale en tant que personne.

Par conséquent, la liberté doit faire l'objet de tous les combats lorsqu'elle se sent menacée.

La liberté elle se réalise aussi dans des actes comme ceux du citoyen qui lorsqu'il vient voter, manifeste son droit d'élire le président qu'il souhaite.

Dans une société civile les actions des hommes sont soumises aux lois juridiques en vigueur.

Mais pourquoi limite-t-on la liberté par des lois juridiques ? Les lois juridiques constituent des lois positives dont la finalité est de faire coexister les libertés des individus.

Cela implique que la liberté peut donc constituer un danger dans la mesure où elle doit être limitée.

Mais en quel sens la liberté constitue-t-elle un danger, à un tel point qu'elle doive être limitée ? Les lois juridiques constituent-elles l'unique moyen pour limiter la liberté ? Peut-on être libre tout en étant contraint par des lois ? I La liberté sans entrave et le problème de l'état de nature A : La liberté est spontanément définie comme le pouvoir de réaliser tout ce qu'on veut.

Selon Kant cette définition constitue le plus bas degré de la liberté dans la mesure où elle se manifeste déjà par le nourrisson en train de pleurer car il réclame de la nourriture.

Si on considère que la liberté c'est réaliser tous ses désirs, on se rend immédiatement compte qu'une telle liberté est un danger pour l'homme lorsqu'il s'agit de vivre en société. B : L'état de nature est cet état hypothétique dans lequel cette liberté sans freins est à l'œuvre.

Dans l'état de nature, Hobbes affirme que « l'homme est un loup pour l'homme » dans la mesure ou chacun est en proie aux désirs de l'autre et que par conséquent mes biens et ma vie sont menacés constamment.

Donc dans l'état de nature l'homme jouit d'une condition misérable dont sa raison le pousse à sortir.

En effet sa raison lui enjoint de sortir de l'état de nature pour entrer dans une société civile où tous ses biens seront conservés à condition qu'il se dessaisisse de son droit sur toute chose au profit d'un droit limité. En dehors de l'Etat, les hommes jouissent d'une liberté absolue.

Mais chacun disposant de la même liberté absolue, tous sont exposés à subir des autres ce qui leur plaît.

La constitution d'une société civile et d'un État oblige à une nécessaire limitation de la liberté : il n'en reste que ce qu'il faut pour vivre bien et vivre en paix.

Chacun perd de sa liberté cette part qui pouvait le rendre redoutable pour autrui.

Dans l'état de nature, chacun jouissait d'un droit illimité sur toutes choses, mais tous disposant du même droit, nul n'était assuré de ne rien posséder durablement.

L'État garantira la sécurité d'un droit de propriété limité.

Enfin, dans l'état de nature, chacun était exposé à la menace d'autrui : il pouvait être à tout instant dépouillé de ses biens et tué. Dans une société civile, seul le pouvoir de l'État s'arroge ce droit.

Un Etat capable de protéger tous les citoyens de la violence des uns et des autres, de garantir la sécurité de leurs corps et de leurs biens, de leur assurer la jouissance des fruits de leur travail, de faire régner la paix, la civilité, le savoir et la sociabilité ne peut être que despotique.

Pour sortir les hommes de l'empire des passions, de la guerre, de la crainte, de la pauvreté, de la solitude, de l'ignorance et de la férocité, l'État est une puissance absolue, instituée en vue de la paix et de la sécurité.

"Quiconque a droit à la fin, a droit aux moyens." Chaque homme ou assemblée investis de la souveraineté sont juges absolus de tous les moyens nécessaires pour protéger ou garantir cette fin.

"Une doctrine incompatible avec la paix ne peut pas davantage être vraie, que la paix et la concorde ne peuvent être contraires à la loi de nature." La seule manière d'ériger un État est que tous confient leur pouvoir et leur force à un seul souverain (homme ou assemblée).

Toutes les volontés doivent être réduites à une seule volonté.

L'État n'est pas un consensus ou une concorde, mais une unité réelle de tous en une seule et même personne. II La liberté et la question du droit. »

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