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Pourquoi l'homme s'intéresse-t-il à son passé ?

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« Définition des termes du sujet: PASSÉ: Dimension du temps écoulé dans son irréductible irréversibilité.

D'ordre biologique, pulsionnel, social, historique ou psychologique, le passé pèse sur l'homme dans le sens du déterminisme, mais, il structure aussi activement la personnalité sans laquelle la liberté serait impossible ou illusoire.

La liberté qui peut d'ailleurs s'exercer à l'égard du passé lui-même, dans la mesure où le sens accordé au passé reste du choix de l'individu (cf.

Sartre).

Par sa nature même, la connaissance du passé humain reste, selon les cas, occultée, aléatoire, partielle, subjective, soumise au moment social; elle laisse ainsi souvent une marge d'indétermination propice aux illusions et à l'action de l'imaginaire. HOMME: Le plus évolué des êtres vivants, appartenant à la famille des hominidés et à l'espèce Homo sapiens (« homme sage »). • Traditionnellement défini comme « animal doué de raison », l'homme est aussi, selon Aristote, un « animal politique ».

C e serait en effet pour qu'il puisse s'entendre avec ses semblables sur le bon, l'utile et le juste que la nature l'aurait pourvu du langage. S'intéresser: prendre intérêt à, se préoccuper de. Pourquoi tout être humain s'intéresse-t-il à son passé ? La question "pourquoi" nécessite deux horizons d'interrogation : pour quelle raison et dans quel but, pour quelle finalité.

On peut se demander également en quel sens il serait légitime et normal de ne pas s'intéresser au passé.

Le passé ne devrait plus nous préoccuper ni nous intéresser, puisque précisément il n'est plus.

C omment se fait-il que, malgré le fait que le passé soit aboli, donc dépassé, nous nous tournions tous vers lui, que ce soit pour nous pencher sur l'Histoire, ou pour questionner notre histoire individuelle ? Le passé ne peut se réduire en ce sens premier, il n'est pas seulement ce qui est aboli, il est ce qui demeure d'une certaine manière dans le présent, ce qui continue à avoir des effets.

Le passé nous intéresse paradoxalement en tant qu'il demeure inéluctablement présent en nous, présent, mythifié, rêvé, idéalisé.

Le sujet questionne le rapport que l'homme entretient au temps et à l'histoire.

On pourra se référer à la nostalgie des origines (Mircéa Éliade), au rapport à l'enfance, à la démarche psychanalytique (réfléchir sur le passé, en faisant en sorte qu'il soit définitivement aboli et ne nous fasse plus souffrir, est ce que Freud appelle le travail de deuil.

On fait apparaître ainsi les mécanismes psychiques de refoulement qui sont à l'oeuvre en nous à notre insu).

Le passé explique et donne sens à ce que nous sommes.

L'intérêt pour le passé est donc une recherche de sens, de connaissance.

Le passé nous intéresse pour son action sur le présent et sur l'avenir.

Il s'agira alors de montrer que notre intérêt pour le passé n'est pas constitué que de regrets, mais qu'il correspond au souci de comprendre le présent et de préparer l'avenir.

En quel sens le passé ne peut être passé ? Une analyse préparatoire fera ressortir les points suivants: - le double sens de s'intéresser à: l'intérêt qu'on porte à une chose peut être motivé par un désir de connaissance (curiosité intellectuelle) ou par un besoin pratique (recherche d'utilité ou de profit). - l e s différentes sortes de passé: le passé du monde physique (Terre, univers), le passé de l'humanité (société, civilisation), le passé de l'individu (biographie personnelle). De la compréhension du problème, nous retiendrons: - le passé est-il intéressant ? Une chose est intéressante soit par elle-même, soit pour celui qui y trouve un rapport et des raisons subjectives de s'y intéresser.

D'où le schème en soi/pour nous. - les deux sens de pourquoi ?: causalité/finalité de l'intérêt porté au passé (premier schème de la problématique). - l'intérêt peut être d'une plus ou moins forte intensité, il peut varier de la simple curiosité intellectuelle jusqu'à l'attachement, l'attrait passionnel. Formulation de la problématique: Pourquoi l'homme jette-t-il ce regard rétrospectif sur le passé? Quelles raisons, quelles justifications peuvent motiver une telle attitude qui au premier abord pourrait être qualifiée de passéiste, de rétrograde? L'intérêt porté à une chose peut provenir soit d'elle-même (de sa valeur intrinsèque); soit de nousmêmes, qui y trouverions subjectivement quelques attraits dont la résonance suscite une inclination, pouvant aller de la simple attirance désintéressée (de l'historien faisant oeuvre de recherche objective) à la fascination la plus passionnée, la plus exacerbée (d'un homme se remémorant un événement qui lui a été préjudiciable).

Il s'agit donc de savoir, si le passé est en lui-même un objet digne d'égards? Ou, si, à l'inverse, faut-il chercher en nous les raisons de cette curiosité, voire de cette dévotion (culte des morts)? Est-ce donc sous l'effet de causes objectives, de raisons théoriques; ou de valeurs subjectives, pratiques que l'homme témoigne une telle attention aux faits qui lui sont (biographie individuelle) ou non advenus (histoire transindividuelle de l'humanité)? QUELQUES DIRECTIONS DE RECHERCHE • En ce qui concerne l'analyse de l'énoncé: — V oir pour «homme» et «passé» celle du sujet «L'homme est-il prisonnier de son passé». — Remarquer que l'énoncé présuppose que l'homme s'intéresse à son passé. — Que ce sur quoi porte l'interrogation c'est sur le «pourquoi» (c'est-à-dire les «raisons») et que nous ne sommes pas invités formellement à nous demander quelle peut-être la valeur de cet intérêt. • L'homme s'intéresse-t-il à son passé parce qu'il considère que d'une certaine façon le passé est (ou peut être) présent ? — « Leçons » de l'histoire, éclairement de sa pratique, voire de son être ? • L'homme s'intéresse-t-il à son passé parce qu'il ne veut pas (ou ne peut pas, ou ne peut plus) vivre dans le présent ni se projeter dans l avenir ? • L'homme s'intéresse-t-il à son passé pour marquer des différences, des évolutions, des progressions, se situer, se déprendre en quelque façon de son présent pour le «mettre en perspective » ? Pour se « libérer » de son présent ? • L'homme s'intéresse-t-il à son passé pour se «libérer» du passé qui est en lui ? • L'homme s'intéresse-t-il à son passé par «exotisme», besoin d'« étrangeté». • Pour recouvrer son «identité»? • Par «fidélité»? UN TEXTE À MÉDITER «L'histoire est en second lieu le bien de l'homme qui veut conserver et vénérer le passé, de celui qui jette un regard fidèle et aimant vers ses origines, vers le monde où il a grandi; par cette piété il s'acquitte en quelque sorte de sa dette de reconnaissance envers le passé.

Entretenir d'une main pieuse, au profit de ceux qui viendront après lui, ce qui a toujours été, les conditions dans lesquelles il est né, c'est sa façon de servir la vie. La possession du bric-à-brac des ancêtres change de sens dans une âme ainsi faite ; car elle en est à son tour possédée.

Tout ce qui est menu, borné, vermoulu, acquiert une importance, du fait que l'âme conservatrice et pieuse de l'historien traditionaliste se transporte dans ces objets et s'y installe un nid douillet.

» Extrait de : Considérations inactuelles de Nietzsche (A ubier), chapitre II : De l'utilité et des inconvénients de l'histoire pour la vie. >>> SUITE DE CE CORRIGE: http://www.devoir-de-philosophie.com/passup-corriges-3324b.html. »

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