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Pourquoi l'homme a-t-il parfois besoin de l'inconscience ?

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« Introduction Il peut paraître paradoxal de s'interroger sur un besoin humain de l'inconscience.

En effet, dans le langage courant, un homme "inconscient" est décrit comme irresponsable, et donc coupable d'une certaine faute morale.

De plus, avant de pouvoir concevoir une utilité de l'inconscience pour l'homme, il faudrait déterminer en quoi une telle utilité de l'inconscience est possible : Descartes, à travers le cogito, posait ainsi la conscience, par sa clarté et sa distinction, comme le geste fondamental pour la conduite d'une existence humaine.

Par conséquent, de quelle origine et de quelle légitimité pourrait se réclamer l'inconscience humaine ? Et quels effets bénéfiques pourrait-elle avoir sur l'existence ? I Nécessité et manque intrinsèques de la conscience humaine : Freud et Nietzsche -Freud dans L'Interprétation des rêves, néglige toute considération d'un "besoin" de l'inconscience chez l'homme, au profit d'une étude descriptive du fonctionnement de l'appareil psychique humain.

Celui-ci d'après Freud pourrait être formé de trois states : l'inconscient, le pré-conscient et le conscient. Ces trois dimensions du psychisme humain seraient liés par une fonction de régulation de l'énergie psychique : l'inconscient serait comme le réservoir psychique de l'existence, et la conscience viendrait filtrer cette production énergétique incessante du psychisme.

Le besoin de l'inconscience chez l'homme serait ainsi de l'ordre de la nécessité psycho-biologique, donc objective. -Nietzsche va plus loin que Freud, en décrivant dans Le gai savoir la conscience humaine comme néfaste à l'affirmation d'une vie humaine authentique et singulière.

Pour lui, l'origine de la conscience est nécessairement sociale : elle naît de l'incapacité de l'homme à se suffire individuellement à lui-même, et elle est donc vecteur d'une nivellation de la vie humaine, d'un affaiblissement de la puissance de vie qui s'exprime dans une existence.

Par conséquent, un besoin de l'inconscience pourrait se concevoir si l'on pouvait mettre à jour les insuffisances d'une pensée consciente chez l'homme. II Possibilité d'une corruption de la nature humaine par la pensée consciente rationnelle, Heidegger et Bergson -Dans le Discours de la méthode, Descartes établit par le cogito le rôle de fondement qu'a l'expérience de conscience pour pouvoir conclure à l'effectivité de mon existence.Le cogito permet également de trouver le socle de l'édifice de la raison humaine.

Mais le développement de cette raison, plutôt que de permettre une vie humaine authentique, peut au contraire la corrompre et lui dissimuler sa véritable nature : c'est la position de Heidegger dans La Question de la technique.

Heidegger y décrit la dérive de la raison dans la technique, où cette raison se prend elle-même pour objet, dissimulant alors à l'homme son lien avec le monde : l'homme "maître et possesseur de la nature" finit par perdre de vue cette nature, celle du monde et par conséquent aussi la sienne. -Bergson expose une critique encore plus radicale de la conscience dans La pensée et le mouvant : la conscience serait en définitive une perception déformée de la réalité par l'homme.

Incapable de saisir le devenir, en mouvement, des choses, elle formerait pour les besoins du confort humain des notions fixes et spatialisées, qui lui interdirait l'accès à la nature humaine des choses.

La conscience telle qu'elle se manifeste spontanément serait ainsi incapable de poser adéquatement les problèmes décisifs de l'existence humaine, tels que ceux de la liberté ou du plaisir esthétique. III Nécessité d'une remise en cause de la conscience pour dévoiler la nature réelle du monde, Nietzsche. »

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