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pourquoi les hommes sont-ils facilement superstitieux?

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« Introduction : La superstition, c'est une croyance irrationnelle, c'est-à-dire penser quelque chose qui n'est pas fondé dans la raison, ne résulte pas d'une démonstration ni de l'expérience.

La superstition est amie de l'erreur et du faux, et pourtant, les hommes s'y abandonnent facilement.

L'histoire des hommes s'accompagne de superstitions, qui diffèrent selon les époques et les régions du monde.

Aujourd'hui, à l'ère des sociétés industrielles hyper rationalisées, des techniques de pointe et des avancées fulgurantes des découvertes scientifiques, l'homme ne semblent pourtant toujours pas se départir de la superstition.

Pourquoi les hommes sont-ils facilement superstitieux ? 1ère partie : La superstition est inhérente à la nature humaine. La superstition, en tant que pensée infondée, est proche de l'opinion.

C'est en effet le propre de l'homme que de se faire des idées, d'avoir des opinions (qui ne sont pas toujours justifiées).

C'est parce qu'il est impossible d'être expert et spécialiste dans tous les domaines que l'on est naturellement porté à se forger des opinions. La pensée n'a pas que l'intérêt d'être vraie ou fausse.

Il y a du plaisir dans le faux (la fiction, l'imaginaire des romans, des films, des légendes, par ex.).

La superstition peut être une échappatoire au même titre que la littérature ou le cinéma, et nourrir l'imaginaire des hommes. Il y a des sujets sur lesquels il ne peut y avoir que des opinions : l'avenir par ex. Pour Kant (Critique de la raison pure), la raison humaine est toujours portée vers des questions auxquelles elle ne peut répondre, c'est inhérent à l'homme. Il y a une contradiction entre le besoin de la raison à penser l'absolu et son incapacité à le faire, qui engage donc la pensée à aller au-delà de la raison. On pourra approfondir cette remarque avec ces remarques sur Kant: Des preuves à propos de Dieu ? Dieu existe-t-il ? N'est-il qu'une illusion destinée à se rassurer ? La discussion philosophique est âpre au sujet de Dieu.

Les partisans de l'existence de Dieu ne manquent pas d'arguments.

La tradition en a retenu trois.

Les deux premiers sont extérieurs et concernent le monde.

Le troisième est intérieur et concerne les idées*.

S'agissant du monde, il y a deux façons de prouver que Dieu existe.

La première consiste à partir de l'imperfection du monde.

La seconde consiste à partir au contraire de la perfection décelable dans le monde.

S'agissant de l'imperfection du monde, celle-ci est bien un signe de l'existence de Dieu.

Considérons un instant, en effet, l'argument couramment employé par ceux qui ne croient pas en Dieu.

Dieu n'existe pas, disent-ils, car c'est la nature* qui est Dieu.

Il s'agit là d'une position « panthéiste », qui se heurte à une contradiction.

Si la nature, en effet, était Dieu, ne devrait-elle pas être parfaite ? À l'évidence, il y a en elle des imperfections.

C'est donc qu'elle n'est pas parfaite et divine et que Dieu se trouve ailleurs.

De même, considérons, cette fois-ci, la perfection de la nature.

À l'évidence, un accident n'a pas pu créer un monde aussi organisé et aussi intelligent que le nôtre.

À l'évidence, le monde ne fait rien en vain et ne va pas nulle part.

N'est-ce pas là le signe manifeste qu'il existe une cause intelligente organisant tout ce qui existe dans le monde ? Enfin, considérons nos pensées.

Nous avons en nous l'idée de perfection.

La perfection ne possède-t-elle pas par définition toutes les qualités ? Ne possède-t-elle pas, par là même, celle d'exister ? Les réticences de Kant Kant n'a pas été convaincu par ces preuves de l'existence de Dieu.

Certes, dira-t-il dans les antinomies de la « Raison pure », chapitre de la Critique de la raison pure , il n'est pas rationnel de considérer que la nature est Dieu. Mais dire que Dieu existe est-il pour autant possible ? Ne dit-on pas que Dieu existe pour se représenter la nature et son commencement, et non parce que l'on a effectivement rencontré un Dieu existant et vivant ? De même, il n'est pas faux de considérer que la nature n'a pas pu surgir par hasard, tant il y a de perfection en elle.

Devons-nous pour autant conclure que l'idée de Dieu, qui nous permet de penser la nature, n'est autre que Dieu lui-même ? Voyons-nous Dieu parce que nous voyons la perfection qui réside dans la nature ? Enfin, il n'est pas faux de dire que, si Dieu existe, celui-ci doit avoir toutes les qualités, dont l'existence.

Mais, quand j'ai l'idée d'une existence, est-ce là l'existence elle-même ? Et, quand j'ai affaire à l'existence, est-ce à une idée que j'ai affaire ? Un idéal régulateur Kant s'est parfaitement rendu compte d'une erreur majeure que nous faisons quand nous parlons de Dieu.

Nous confondons sans cesse le discours que nous pouvons tenir sur Dieu avec Dieu lui-même.

Ainsi, ce n'est pas parce que nous avons l'idée que la nature n'est pas Dieu–parce qu'il existe une perfection à l'origine de la nature ou parce que l'idée de Dieu implique nécessairement que Dieu existe– que Dieu existe effectivement.

Est-ce à dire que Dieu n'a aucun rôle à jouer en philosophie ? Nullement.

Nous ferions moins d'erreurs si nous envisagions Dieu comme un idéal régulateur, écrira Kant, et ce pour deux raisons.

Imaginons en effet que Dieu soit simplement celui dont on a l'« idée » à propos du spectacle de la nature ou d'une méditation personnelle; Dieu redeviendrait une réalité «extraordinaire» que nos expériences ou nos méditations nous permettraient d'aborder comme tel.

Tout serait alors. »

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