Aide en Philo

Pourquoi les hommes parlent-ils plutôt que se taire ?

Extrait du document

« Définition des termes du sujet : Deux termes importants : parler, se taire.

La question « pourquoi ? », quant à elle, demande de chercher une cause, une raison. Parler, c'est user d'un langage articulé dans un but de communication avec l'autre.

Cette capacité à user d'un langage articulé est l'une des choses qui distinguent l'homme de l'animal. Se taire, c'est ne pas parler, c'est ne pas user du langage qu'est la parole.

Pourtant, l'idée de « se taire » suppose la capacité de parler par ailleurs : on ne dira pas d'un singe qu'il se tait sous prétexte qu'il ne prononce jamais de mots.

Ainsi, « se taire » semble être également une notion qui ne s'applique qu'à l'humain. Ce sujet alors ne demande pas pourquoi les hommes parlent en général, pourquoi ils possèdent et utilisent un langage articulé pour communiquer entre eux.

La question posée est plus précise : il s'agira de dire pourquoi les hommes parlent alors qu'ils auraient la possibilité de se taire, peut-être pour communiquer par d'autres moyens que la parole. On peut alors donner trois directions différentes au sujet. La première concerne la richesse du langage pour l'homme, qui justifie qu'il en fasse un usage important. La seconde serait : pourquoi les hommes parlent-ils autant, pourquoi sont-ils si bavards ? Il faudrait distinguer plusieurs usages de la parole, un usage utile (la parole comme communication efficace d'idées, comme productrice de pensée), et un usage plus vain (la parole comme passe-temps – on pourrait interroger les notions de « conversation », de « bavardage »).

Le sujet viserait principalement ce deuxième aspect. Le troisième aspect du sujet serait plutôt lié à l'idée d'un dépassement du langage par d'autres moyens d'expression, notamment artistiques.

Il serait alors question des limites du langage, et le sujet posé témoignerait d'une certaine lassitude quant à l'inefficacité de l'expression langagière dans certains cas ou pour certains sujets.

(comment traduire nos sentiments par des mots ? l'art est peut-être préférable à la parole). Références utiles : Molière, Les Précieuses ridicules. Bergson, Essai sur les données immédiates de la conscience. Textes à utiliser : Shakespeare, Hamlet, acte II, scène 2. « Polonius : Que lisez-vous, monseigneur? Hamlet : Des mots, des mots, des mots. Polonius : Et rien qui les unisse, monseigneur ? Hamlet : De qui parlez-vous ? Polonius : De ces mots que vous lisez, monseigneur.

» Aristote, Les Politiques, I, 2. « Car, comme nous le disons, la nature ne fait rien en vain ; or seul parmi les animaux l'homme a un langage.

Certes la voix est le signe du douloureux et de l'agréable, aussi la rencontre-t-on chez les animaux ; leur nature, en effet, est parvenue jusqu'au point d'éprouver la sensation du douloureux et de l'agréable et de se les signifier mutuellement.

Mais le langage existe en vue de manifester l'avantageux et le nuisible, et par suite aussi le juste et l'injuste.

Il n'y a en effet q'une chose qui soit propre aux hommes par rapport aux autres animaux : le fait que seuls ils aient une perception du bien, du mal, du juste, de l'injuste et des autres notions de ce genre.

». »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles