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PLATON: «Ce qui donne naissance à une cité, c'est, repris-je, l'impuissance où se trouve chaque individu de se suffire à lui-même.»

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PLATON: «Ce qui donne naissance à une cité, c'est, repris-je, l'impuissance où se trouve chaque individu de se suffire à lui-même.»

« Les échanges donnent naissance à la société et la consolident. «Ce qui donne naissance à une cité, c'est, repris-je, l'impuissance où se trouve chaque individu de se suffire à lui-même.» Platon, La République (i av.

J.-C.). • Selon Platon, c'est le fait que l'individu ne produise pas lui-même toutes les ressources dont il a besoin (nourriture, logement, vêtement), qui est à l'origine de la formation de la société.

La société repose sur le principe de la division du travail, qui permet de répartir entre les citoyens les différentes fonctions de production, et de subvenir, par les échanges, aux besoins de tous. • Pour le libéralisme moderne, c'est dans les échanges que se construit le bien commun.

Il rejette toutefois l'idée d'une organisation «par le haut» du travail et des échanges.

Se référant à l'image de la «main invisible» d'Adam Smith (1776), il préfère penser que les échanges s'autorégulent, l'offre et la demande tendant spontanément à s'entre-équilibrer, sans intervention de l'État. En effet, comment expliquer que, malgré la compétition généralisée, une harmonie se dégage entre les hommes ? Pour Smith, tout se passe comme si une "main invisible" dirigeait l'ensemble des égoïsmes dans l'intérêt de tous: tout en ne cherchant que son intérêt personnel, l'individu oeuvre souvent d'une manière efficace pour l'intérêt de la communauté toute entière.

N'est-ce pas la quête de l'enrichissement personnel qui concourt à fonder la prospérité d'un pays ? Cette fiction de la main invisible - hypothèse providentialiste à souhait - est le symbole de l'optimisme libéral qui croit en l'harmonie des règles spontanées du marché et à l'agrégation des intérêts individuels en intérêts collectifs. PLATON.

Né à Égine, près d'Athènes, en 429 av.

J.-C., mort à Athènes en 347 av.

J.-C. Son père, Ariston, descendait de Codros, dernier roi d'Athènes, et sa mère, Périctyone, de Solon.

Il fut l'élève de l'héraclitéen Cratyle, et s'initia aux arts.

Il prit part à des concours de tragédie, et se passionna plus spécialement pour la musique et les mathématiques.

Vers 407, il rencontra Socrate, dont il resta l'ami et le disciple jusqu'en 399, date de la mort du maître.

Platon se rendit alors à Mégare, auprès d'Euclide ; puis, il effectua des voyages en Égypte et en Italie du Sud.

Eu Sicile, il rencontra Denys et tenta de lui faire accepter ses théories politiques.

Le tyran, outré, fit vendre Platon comme esclave, à Égine.

Là, Annicéris le reconnut, l'acheta et le libéra.

Rentré à Athènes, Platon commença d'enseigner la philosophie dans les jardins d'Académos ; ce fut l'origine de l'Académie.

Il se rendit encore en Sicile auprès de Denys le jeune, mais aussi sans succès.

Il mourut octogénaire, à Athènes, désignant son neveu Speusippe pour lui succéder à la tête de l'Académie.

Toutes les oeuvres de Platon sont des dialogues.

Ils nous seraient tous parvenus, et certains textes apocryphes s'y sont ajoutés.

— C'est sous l'influence de Socrate que Platon conçut son système philosophique, premier système spiritualiste complet, qui fait du philosophe grec, l'un des plus grands, sinon le plus grand de tous les temps.

Pour les Pythagoriciens, la raison des choses se trouvait dans les nombres ; pour les Ioniens (tel Héraclite) elle était dans les forces et les éléments de la nature ; pour les Eléates, elle était une unité abstraite.

Platon fut le premier à poser un principe intelligent comme raison des choses.

— La méthode qu'il utilise dans ses dialogues est la dialectique.

Platon remonte à l'idée.

Il procède par élimination des dissemblances, et ne considère que les ressemblances, dont l'origine est commune.

Les ressemblances, qui font qu'un groupe d'individus peuvent être trouvés beaux, participent d'une beauté pré-existante, et inconditionnée.

La dialectique opère de même pour les autres notions.

Platon dégage, par ce moyen, l'Idée de la beauté.

Le point le plus important de la philosophie platonicienne est précisément la théorie des Idées.

Les phénomènes, « ombres passagères », ne renferment pas la vérité.

Il faut dégager l'intuition de la beauté de la jouissance des belles choses.

Dégager de chaque groupe d'individus le type éternel et pur, d'après lequel ils sont faits.

Les Idées, ainsi dégagées, forment une hiérarchie, dont le sommet est occupé par l'Idée de Bien.

Celle-ci est le soleil du monde intelligible, elle donne vie et lumière à toutes choses.

L'Idée de Bien est le principe de l'être et de l'intelligence ; elle est assimilée par Platon à Dieu même.

— L'homme connaît les Idées en vertu de la théorie pythagoricienne de la « réminiscence».

Savoir quelque chose, c'est se re-souvenir de ce que l'on a contemplé dans une vie antérieure.

L'amour, le « délire d'amour » s'explique lorsque nous retrouvons devant nous une beauté dont nous nous souvenons, et qui nous trouble.

— Avant la naissance, l'âme humaine parcourt la voûte du ciel, montée sur un char d'où elle contemple le monde des Idées.

Lors de la naissance, elle tombe dans le corps, où elle est emprisonnée.

Elle s'y divise et s'y répartit, dans la tête, dans la poitrine, dans le ventre.

Après la mort, l'âme injuste est châtiée.

L'âme juste, sur les ailes de l'amour, remontera jusqu'au principe de son bien.

La morale platonicienne consiste à ressembler à Dieu.

Il vaut donc mieux subir l'injustice que la commettre, et, si on l'a commise, il vaut mieux expier que ne pas expier.

— Platon a abordé le problème politique.

Il s'élève contre la position inférieure de la femme grecque.

Dans la république qu'il conçoit, la cité est un ensemble humain, où est instituée la communauté des femmes et des enfants ; chaque génération d'adultes considère comme les siens propres les enfants de la génération immédiatement postérieure.

Les arts sont soumis au soldat, qui représente le courage.

Les poètes sont exclus de la cité.

Le gouvernement appartient aux meilleurs, qui reçoivent une éducation musicale et sportive, sont initiés à la théorie des Idées et à la notion du Bien ; en un mot, aux philosophes.

Mais Platon sait bien qu'il est impossible de « faire que ce qui est juste soit fort ».

— L'enseignement de Platon s'arrête véritablement à sa mort.

Ni la nouvelle Académie, ni l'école d'Alexandrie ne le prolongent.

Saint Augustin, la Renaissance, Malebranche, telles sont les étapes du renouveau du platonisme, mais celui-ci est alors modifié par la pensée chrétienne.

Quoi qu'il en soit, l'influence de Platon durera sans doute toujours.. »

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