Platon, Apologie de Socrate, 21a-23c - Platon
Publié le 15/09/2022
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«
Platon, Apologie de Socrate, 21a-23c
TG08
1) Pointez et résumez brièvement les différentes étapes du récit ?
Tout d’abord ce récit est introduit par un paratexte qui nous
présente le contexte dans lequel Socrate va prononcer ces mots,
retranscrits ensuite par Platon.
Dans son récit, Socrate a donc pour but de
formuler sa défense face aux accusations qui lui ont étés faites (corrompre
jeunesse, ne pas reconnaitre l’existence des dieux traditionnels) afin
d’obtenir l’adhésion des jurés et ainsi d’échapper à l’exil ou la mort.
(démarche logique)
Le récit de Socrate peut être divisé 3 temps majeures.
Dans un premier
temps, Socrate réaffirme la place des dieux et nous présente ses
raisonnements et questionnements.
Il se place dès le départ sous la vérité
du Dieu Apollon, peut-être pour contrer les accusations qui lui sont
portées.
Il nous présente ensuite le raisonnement logique qui l’a poussé à
entreprendre son « examen approfondi » des hommes : par la Pythie,
Dieu (Apollon) l’a reconnu comme le plus savant des hommes.
Or Socrate
affirme ensuite que ce Dieu, comme tous, « ne peut pas mentir ».
Donc
Socrate est l’homme le plus savant.
Socrate nous présente ensuite sa
réaction et les questionnements qui ont suivis cette conclusion.
Il utilise
de nombreuses phrases interrogatives directes et indirectes pour inviter
les jurés à se mettre à sa place et se questionner à leur tour sur le
supposé « sens caché » de cette annonce oraculaire.
(exercice spirituelle et expérience)
Nous arrivons ensuite dans un second temps, celui de l’expérience.
Après
avoir présenté son cheminement de pensée, Socrate nous raconte les
expériences qu’il mit en place afin de répondre à sa question : pourquoi
suis-je le plus savant des hommes ? On apprend donc que Socrate
s’adressa, tout au long de sa recherche, à des hommes dit « savants »
afin de les questionner et d’évaluer s’ils étaient plus savant que lui.
Or à
chaque fois Socrate poussaient les « savants » à se contredire et leurs
montraient donc que leurs croyances de vérités étaient fausses.
Il précise
d’ailleurs que c’est justement parce qu’il a dépossédé des hommes de leur
soi-disant savoir qu’il s’est attiré autant d « inimité ».
Socrate a donc
l’impression qu’il n’y a aucun savant autour de lui mais qu’au moins, lui,
contrairement aux autres ne prétend pas l’être.
Ainsi Socrate nous a
exposé son interprétation des dires de la Pythie et nous amène donc dans
un troisième temps, celui de la conclusion.
(modèle de vérité)
Au sein de ce troisième temps Socrate nous offre à la fois une conclusion
à son expérience et une leçon de vie tout en réaffirmant sa position par
rapport à dieu et en contrant les accusations qui lui ont été adressées.
En
effet Socrate conclut que « le vrai savant [est] dieu » et que donc s’il est
considéré comme le plus savant des hommes c’était parce qu’il ne savait
rien.
En affirmant ceci, il reproche donc également aux « savants » de
n’être que des démiurges tandis que lui est un « serviteur de Dieu » dans
la mesure où il aide les hommes à déconstruire leurs illusions de savoir.
La leçon de vie que Socrate nous transmet indirectement ici est celle de la
constante remise en question et le fait de ne jamais avoir des
connaissances considérées comme acquises.
En effet malgré qu’il est
trouvé la réponse à sa question, Socrate « poursuis [sa] recherche ».
2) Pourquoi la Pythie peut-elle dire de Socrate qu’il est le plus sophos (
savant/sage) d’entre les Athéniens ?
Il est possible de répondre à cette question en deux temps.
Tout d’abord il est difficile de répondre à la question « pourquoi la Pythie
peut elle dire de Socrate qu’il est le plus Sophos d’entre les Athéniens ? »
car ce n’est pas la Pythie qui pense ce qu’elle prononce.
En effet selon
herodote.net, « La Pythie était une prêtresse d'Apollon (…), elle proférait
ses oracles (…) et quand elle s'apprêtait à parler, la Pythie tombait en
transes (…) en état d'enthousiasme (qui signifie avoir le dieu avec soi) ».
Ce n’est donc pas réellement la Pythie qui qualifie Socrate du plus Sophos
mais Appolon à travers la Pythie.
De plus la Pythie livrait
des « oracles sybillins, c'est-à-dire ambigus » que « seuls les prêtres du
sanctuaire pouvaient interpréter ».
Ainsi, nous ne pouvons ni savoir
pourquoi la Pythie dit de Socrate qu’il est le plus sophos d’entre les
Athéniens ni pourquoi Apollon le considère comme tel.
En effet seul le
Dieu lui-même connait la réponse à cette question.
Nous allons donc
étudier l’interprétation de Socrate faite par rapport à l’annonce de la
Pythie.
Socrate pense donc être considéré comme le plus Sophos d’entre les
Athéniens par Appolon car il serait le seul à faire preuve d’un honnête
retour réflexif sur lui-même.
Il est le seul à se regarder tel qu’il est et à sa
poser des questions aboutissant à la connaissance de son ignorance.
Il
honore donc l’inscription présente sur le temple d’Appolon « Connais-toi
toi-même » qui invite à se « livrer à un examen moral » afin de « vivre
mieux » et de « s’accomplir humainement ».
Socrate serait donc ainsi le
plus savant aux yeux d’Appolon.
De plus Sophos signifie également
« sage » et la sagesse comporte une dimension pratique qui suppose que
le sujet agisse et vive en appliquant des principes qui lui permette de
« prendre soin de son âme ».
Socrate a fait preuve de sagesse puisque
pour « prendre soin de son âme » il vécut « au service du dieu » (Apollon)
malgré son « extrême pauvreté ».
Socrate pense alors qu’Apollon, à
travers les dires de la Pythie, le reconnait comme étant le plus Sophos
d’entre les Athéniens car il réussit à mettre de côté l’orgueil et l’avidité
humaine en admettant qu’il ne sait rien et en vivant pauvrement.
3) Comment Socrate explique-t-il la mauvaise opinion que nombre
d’Athéniens lui portent ?
Socrate explique qu’il n’est pas apprécié de certains Athéniens à
cause de sa capacité à renverser les fondements du savoir, à détruire les
croyances.
Pour lui c’est à cause de son « enquête » au près des savants
qu’il n’est pas apprécié.
En effet Socrate avait pour usage de se présenter
comme un ignorant mais il arrivait ensuite à prouver que tout le monde
était aussi ignorant que lui.
A cette époque il existait des professeurs de
l’art du discours appelés sophistes.
Socrate va s’y opposer puisque les
sophistes apprennent à défendre un propos qu’il soit bon ou mauvais, vrai....
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