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Philibert Delorme

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Philibert de L'Orme fut le fondateur de l'architecture classique française et l'un des plus grands représentants de l'humanisme français au XVIe siècle. Des architectes de la génération précédente avaient bien introduit, avant lui, des motifs décoratifs venant de l'Italie, mais ils n'avaient guère transformé les méthodes traditionnelles de la construction. Philibert de L'Orme, bien qu'encore formé aux techniques des maçons médiévaux, combina leurs qualités avec un sens réel de la monumentalité telle que la concevaient les Italiens, de même qu'avec la maîtrise absolue des moyens d'expression classiques. Son architecture demeure toutefois purement française.   Il est né probablement entre 1505 et 1510, à Lyon, ville qui fut à cette époque à l'apogée de sa prospérité et de son activité intellectuelle. Après s'être formé dans les chantiers de son père, il passa les années 1533-1536 à Rome, où il acquit une connaissance profonde de l'art antique. Il eut comme protecteurs Marcello Cervini - le futur pape Marcel II - et le cardinal du Bellay avec le secrétaire duquel - François Rabelais - il était en termes d'intimité. Ensemble, ils étudiaient la topographie de l'ancienne Rome et Philibert mesurait et dessinait l'architecture antique. Il semble à peu près certain que la description de l'abbaye de Thélème donnée par Rabelais fut inspirée directement par l'architecte.

« Philibert Delorme 1505-1510 ? - 1570 Philibert de L'Orme fut le fondateur de l'architecture classique française et l'un des plus grands représentants de l'humanisme français au XVI e siècle.

Des architectes de la génération précédente avaient bien introduit, avant lui, des motifs décoratifs venant de l'Italie, mais ils n'avaient guère transformé les méthodes traditionnelles de la construction.

Philibert de L'Orme, bien qu'encore formé aux techniques des maçons médiévaux, combina leurs qualités avec un sens réel de la monumentalité telle que la concevaient les Italiens, de même qu'avec la maîtrise absolue des moyens d'expression classiques.

Son architecture demeure toutefois purement française. Il est né probablement entre 1505 et 1510, à Lyon, ville qui fut à cette époque à l'apogée de sa prospérité et de son activité intellectuelle.

Après s'être formé dans les chantiers de son père, il passa les années 1533-1536 à Rome, où il acquit une connaissance profonde de l'art antique.

Il eut comme protecteurs Marcello Cervini — le futur pape Marcel II — et le cardinal du Bellay avec le secrétaire duquel — François Rabelais — il était en termes d'intimité.

Ensemble, ils étudiaient la topographie de l'ancienne Rome et Philibert mesurait et dessinait l'architecture antique.

Il semble à peu près certain que la description de l'abbaye de Thélème donnée par Rabelais fut inspirée directement par l'architecte. En 1536, de L'Orme retourna en France en passant certainement par Florence et en ayant vu probablement une grande partie de la Lombardie.

A son arrivée à Lyon, il eut la commande de son premier travail : la galerie de la maison d'Antoine Bullioud.

Curieux morceau d'architecture avec des détails classiques étonnamment exacts, compte tenu de la date, mais œuvre encore hybride.

Vers 1540, il fut appelé à Paris en vue de la construction du château de Saint-Maur pour le cardinal du Bellay.

Son projet ne fut jamais achevé mais de L'Orme pouvait avec quelque raison se vanter d'avoir conçu la première œuvre d'architecture classique en France. A la fin du règne de François Ier, Philibert de L'Orme fut nommé architecte du Dauphin et lorsque celui-ci, en 1547, accéda à la couronne sous le nom de Henri II, l'architecte eut la charge de tous les bâtiments royaux avec, en plus, de nombreuses maisons de la maîtresse du roi, Diane de Poitiers.

Il ne subsiste que très peu de chose de ce qu'il avait bâti pour le roi, mais le Château-Neuf de Saint-Germain fut une innovation complète qui préfigurait le type du château résidentiel du XVII e siècle.

Les deux petites chapelles de Villers-Cotterêts et de Saint-Germain semblent avoir été des variations ingénieuses sur les thèmes recueillis dans les tombeaux romains, alors que la Sainte-Chapelle de Vincennes illustre la parfaite habileté de l'architecte à dessiner avec aisance les formes gothiques.

Le tombeau de Henri II à Saint-Denis demeure l'exemple classique du type traditionnel du tombeau royal avec des gisants surmontés de figures agenouillées. Le chef-d'œuvre de Philibert devait être le château d'Anet construit entre 1547 et 1552 pour Diane.

Tout altéré et mutilé qu'il soit, il donne la mesure de son génie et la démonstration de la liberté avec laquelle il était capable de concilier ses connaissances des architectures médiévale et classique.

Le plan du château est de ceux qui étaient devenus courants depuis les premières années du XVIe siècle, mais le traitement des parties était entièrement personnel.

Le portail est une variante monumentale et classique de l'entrée fortifiée telle qu'on la pratiquait dans les châteaux de la fin du Moyen Âge.

Mais il est plus personnel avec son traitement libre des masses et son usage des matières riches, telles que le marbre et le bronze, dont certains éléments ont malheureusement disparu. La chapelle est le premier édifice circulaire en France qu'on puisse comparer avec le Tempietto de Bramante ; la simplicité de ce dernier est remplacée par un raffinement calculé.

Le plan, composé de cercles concentriques où interfèrent des carrés, peut avoir influencé Palladio.

Les courbes entrelacées des caissons intérieurs du dôme suggèrent un mouvement marqué qui se répète dans le pavement du sol.

Les autres parties du château témoignent plus fortement de tout ce que de L'Orme doit à l'architecture médiévale.

La trompe qui supportait le cabinet attenant à la chambre du roi était construite entièrement d'après les principes médiévaux.

La voûte à pénétration du crypto-portique et les arêtes qui couvrent l'entrée principale ont, elles aussi, une origine gothique.

Le château tout entier porte néanmoins au plus haut degré la marque de la personnalité de l'artiste. A la mort de Henri II, en 1559, la carrière de Philibert de L'Orme semble définitivement interrompue.

Il fut destitué de sa charge de Surintendant, forcé de rendre quelques-unes des riches abbayes qu'il avait reçues et même soumis à des violences physiques par les ennemis qu'il s'était faits.

Pendant plusieurs années, en effet, il garda la retraite, consacrant son temps à écrire, mais en 1563 la reine mère le rappela et le chargea de continuer et d'agrandir le château de Saint-Maur qu'elle avait acheté aux héritiers du cardinal du Bellay.

Elle lui demanda aussi de lui construire un palais aux Tuileries.

Aucun de ces travaux ne fut achevé d'après les projets de Philibert de L'Orme et nous en sommes réduits, pour en prendre connaissance, à nous référer aux gravures de du Cerceau qui — dans le cas des Tuileries du moins — sont manifestement inexactes.

D'après ces gravures, toutefois, comme d'après les fragments du palais qui subsistent à Paris et en Corse, il est possible de déduire que le style de Philibert de L'Orme changea dans sa dernière période.

Aux Tuileries, il y a des éléments qui peuvent être définis comme maniéristes et la décoration extérieure est de beaucoup plus riche que dans les œuvres antérieures de l'architecte. La réalisation la plus remarquable de ses dernières années fut un traité dont deux livres parurent en 1561 sous le titre de Nouvelles Inventions pour bien bastir et à petits Fraiz et dont neuf autres livres furent publiés en 1567.

Le traité est très nouveau dans sa conception et il constitue une combinaison unique d'enseignement théorique et d'expérience pratique personnelle.

Il est, d'une part, un répertoire systématique des traditions médiévales de la construction ; de l'autre, il apparaît comme le premier livre en France qui donne aux architectes une science détaillée des ordres classiques et de la méthode du dessin classique. L'influence de Philibert de L'Orme sur ses successeurs ne peut pas être assez soulignée.

Salomon de Brosse fait dériver les plans de ses châteaux les plus importants des projets du Château-Neuf de Saint-Germain et du second projet de Saint-Maur et sa façade de Saint-Gervais est une adaptation directe du portique d'Anet.

Celui-ci revient en outre, avec des variations subtiles, chez François Mansart à Maisons où beaucoup d'autres détails remontent également à l'architecte du XVI e siècle.

Brosse pourtant — aussi bien que Mansart — a contracté envers Philibert de L'Orme une dette plus importante que celle qui consiste à emprunter ces détails.

Philibert a inventé un langage qui était basé sur la connaissance de l'antiquité et l'étude des plus belles œuvres italiennes de son époque, mais qui a aussi pris en considération les méthodes de construction et les conditions particulières aux pays du Nord ; dans cette voie, il a implanté en France un style qui allait devenir la source de la grande tradition classique française dont les effets se font sentir encore chez un architecte comme Ange-Jacques Gabriel dans la seconde moitié du XVIIIe siècle.. »

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