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Peut-on tout connaître ?

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« Est-il possible de tout connaître ? La possibilité est à interroger dans le principe et dans les faits.

Notre connaissance a-t-elle des limites, et quelles sont-elles ? Dans le principe même de la connaissance, et vu le rapport de l'homme au monde, à la nature, est-il possible ou non de tout connaître ? Cela implique, notamment, qu'on détermine ce que peut signifier "tout connaître".

Cette idée même a-t-elle un sens ? Le domaine du connaissable peut-il correspondre intégralement au domaine de l'être, c'est-à-dire à tout ce qui est ? En fait, c'est la notion de "connaissabilité" qu'il faut mettre au clair ; que signifie "connaître" ? Quel rapport de l'homme au monde cela instaure-t-il ? Est-il ultime, indépassable ? Le monde dès le début est apparu à l'homme comme mystérieux et inexplicable.

C'est parce que l'homme est un être à qui manque le savoir, la sagesse.

C'est pour cela qui cherche toujours à comprendre et à connaître.

Déjà les mythes antiques essayaient d'expliquer l'origine du monde et les phénomènes qui s'y produisent.

En latin, le terme cognitio dont découle le mot "connaissance" signifie : action d'apprendre. Le sens que nous connaissons aujourd'hui renvoie plus à une activité par laquelle l'homme prend acte des données de l'expérience et cherche à les comprendre ou à les expliquer.

La connaissance parfaite d'une chose, en ce sens est celle ne laisse rien d'obscur ou de confus dans la chose connue, qui ne rien en dehors d'elle .

Il s'agit alors de savoir si l'homme peut expliquer et apprendre sur tous les objets et phénomènes présents dans le monde.

Il faut alors s'interroger sur les limites de la connaissance qui en philosophie est un domaine appelé "théorie de la connaissance".

De part sa constitution et son intelligence, l'homme ne peut-il pas expliquer les caractéristiques de tous les objets qui lui sont fournis dans l'expérience? Quelle est l'origine de la connaissance? Mais dans ce cas, comment connaître les réalités métaphysiques? 1.

La raison de l'homme lui donne les moyens de tout connaître, le progrès scientifique le laisse penser Pour certains philosophes, le fait que l'homme puisse tout connaître ne fait aucun doute.

Ainsi, pour Platon et Descartes, les éléments premiers de la connaissance sont naturellement en notre esprit, comme des "semences de vérité." Pour Platon, la connaissance est réminiscence.

Dans le Phédon, il explique que les âmes, avant de s'incarner dans un corps physique, contemplaient les Idées Intelligibles, ce qui constitue la connaissance la plus complète.

La connaissance est donc réminiscence et chacun peut connaître la vérité, par l'effort de sa propre raison.

La philosophie est alors la science qui permet d'atteindre la connaissance de tous les objets, par la contemplation des vérités intelligibles. Platon apporte une réponse à ce problème pédagogique dans le Ménon et le Phèdre.

Dans le Ménon, Socrate interroge un jeune esclave.

Il lui demande comment construire un carré dont l'aire soit le double d'un premier carré. Le jeune esclave commence par doubler le côté du carré, mais ceci conduit à quadrupler l'aire du carré.

Aidé par les questions de Socrate, qui ne lui donne à aucun moment la solution, il découvre que le carré double d'un autre est celui que l'on construit sur la diagonale.

L'esclave retrouve donc, du moins en partie, le théorème de Pythagore, qu'il n'a jamais appris.

Comment cela est il possible ? L'hypothèse platonicienne est que l'esClave possédait déjà cette connaissance.

Autrement ; dit, selon Platon, c'est comme si l'esclave se souvenait de cette réalité mathématique. « Nous devons avoir bon courage », dit Socrate, « et » nous efforcer de rechercher et de retrouver la mémoire de ce dont nous avons perdu le souvenir ».

La connaissance est une réminiscence.

C'est pourquoi Socrate se définit comme le digne fils de sa mère, qui était sage-femme, et déclare être un accoucheur d'âme.

Il ne fait, dans les dialogues, que faire dire à son interlocuteur ce que ce dernier connaissait déjà : il l'aide à mettre sa connaissance au monde mais il ne lui apporte pas cette connaissance.

Cette théorie explique ainsi que les degrés de la connaissance puissent être variables.

Chez certains le sou¬venir est presque effacé, chez d'autres, comme les philosophes, il a été ravivé. Platon donne un nom à ces différents degrés.

Chez l'esclave, cette connaissance, qui n'est pas une connaissance scientifique parce qu'il n'a pas pratiqué les mathématiques, est ce que Platon appelle une opinion droite, par opposition à ['opinion fausse, qui caractérisait le savoir de l'esclave avant les questions de Socrate, et au véritable savoir, épistèmè, que ne possède que le mathématicien, conscient des tenants et aboutissants de sa propre connaissance.

Ainsi, explique Socrate, des hommes politiques célèbres comme Périclès ont-ils bien dirigé la cité.

Ils ne possédaient pourtant aucune science, épistèmè, de la politique, mais une opinion droite.

Dans ce domaine, la politique, qui relève de l'action, ce type de savoir peut suffire.

Mais parce que leur connaissance n'était que d'opinion, ces hommes politiques n'ont pu enseigner leur savoir à leurs enfants.

Leurs souvenirs n'étaient pas suffisamment éclaircis par la pratique de la philosophie. Mais de quoi nous souvenons-nous et pourquoi ? C'est par un mythe que Platon répond à cette interrogation, dans le Phèdre.

L'âme est immortelle.

Avant de s'incarner dans les corps, elle a suivi les dieux dans les cieux et elle a eu la vision des idées : l'essence de la justice, de la tempérance, etc.

Ce sont des réalités « sans couleur ni forme » d'où toutes les choses tirent leur existence.

Certaines âmes voient mieux que d'autres ces réalités ultimes, car le char qu'elles conduisent est plus ou moins facile à conduire sur la route qu'elles suivent, selon que les passions, comme la colère, le désir ou l'ambition, sont plus ou moins bien domestiquées.

Les âmes, une fois ce voyage céleste accompli, s'incarnent, et le souvenir de cette vision s'estompe.

Si elles sont bien cultivées par la philosophie, elles pourront se remémorer ce qu'elles ont vu.

Mais, une fois incarnées, quel chemin doivent-elles suivre sur la route de la philosophie ? Pour Descartes, tous les objets à connaître peuvent être connus selon le principe d'un ordre mathématique.

Il donne ainsi des règles pour la conduite de notre esprit, règle qui permettent à l'homme de connaître toutes choses et de. »

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