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Peut-on s'opposer au progrès technique ?

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« AIDE FOURNIE PAR L'ELEVE: Face au développement des diverses techniques et technologies, on entend régulièrement des voix s'élever demander de freiner ce progrès, d'imposer des limites pour éviter de grands dangers. Ainsi, cherche-t-on à s'opposer au progrès technique en soulignant que ce progrès n'est pas nécessairement un progrès pour l'humanité.

Mais cette volonté de s'opposer n'est-elle pas illusoire ? Les techniques progressent et il semble absurde de prétendre mettre fin à ces techniques.

En effet, comment cela pourrait-il être possible ? Suffit-il de légiférer ? Mais comment contrôler ? Dès lors, faut-il accepter la technique et ses progrès comme une fatalité, considérant qu'on ne peut arrêter le progrès, même si le progrès recèle de nombreux dangers ? Vous pouvez partir de constats simples : la technique révèle ou témoigne de notre capacité à inventer et fabriquer des objets.

Comme le dit Bergson, l'homme n'est pas seulement homo sapiens, il est aussi homo faber.

Mais la technique et surtout la nécessité qu'elle représente pour nous révèle aussi peut-être le paradoxe de notre humaine condition : nous sommes à la fois très fragiles et très puissants.

Fragiles parce que nous sommes dénués de défenses naturelles comme les animaux (d'où la nécessité d'user de la technique), mais aussi puissants parce que la technique fait que l'homme peut devenir comme maître et possesseur de la nature pour reprendre la formule de Descartes (Discours de la méthode VI).

Mais justement, le risque n'est-il pas grand d'oublier ce « comme » et de faire de l'homme un apprenti sorcier ? Ici, vous pouvez penser au mythe de Frankenstein, mais vous pouvez également penser simplement aux dangers que peuvent représenter les manipulations génétiques, par exemple.

Face à cela, ne faut-il pas s'opposer au progrès technique ? Vous pouvez montrer en quoi le progrès technique doit peut-être être accompagné d'une réflexion morale et de la nécessité de penser des limites dans les pratiques.

Montrez alors comment cela ne se fait pas sans difficultés.

En effet, vous pouvez faire un moratoire sur les recherches et les pratiques, mais cela n'aura de sens qu'à partir du moment où il y a un accord de tous les pays.

Il suffirait que certains pays ne le signent pas pour que ceux qui veulent développer de telles pratiques s'y rendent. [ON PEUT S'OPPOSER AU PROGRÈS DE LA TECHNIQUE: Le progrès technique n'a pas entraîné un progrès moral. Il a accru l'angoisse face aux dangers que connaît actuellement la planète.

La sagesse invite à renoncer à la course aveugle vers le progrès technique.] Il faut savoir se passer du progrès technique Une politique saine suppose un équilibre entre les besoins de l'homme et sa domination de la nature.

Les techniques simples qui fournissent les objets de première nécessité ne causent pas de perturbations.

La sagesse aristotélicienne veut que l'art de produire reste conforme à la nature.

Il ne faut pas s'engager dans un processus qui risque de détruire les conditions naturelles de la vie. Le progrès technique n'a Pas engendré le progrès moral A.

— La « civilisation » moderne se caractérise en grande partie par les progrès de la technique.

Les sociétés dites « primitives » ne possèdent « qu'une technique industrielle rudimentaire en rapport avec des besoins peu nombreux et peu variés » (G.

Smets).

Au contraire, les progrès de la technique, principalement depuis le début du XIXe siècle, ont été tels qu'on peut dire que, « depuis 1830, l'humanité est entrée dans une nouvelle ère, aussi différente de la précédente que l'âge du bronze l'était de l'âge de la petite polie » (J.

Fourastié). Mais les jugements qui ont été portés sur ces progrès matériels, et en particulier sur la question de savoir s'ils apportent une contribution effective au développement de la civilisation sous son aspect moral et à la libération de l'homme, ont été très divers. B.

— Il est pourtant incontestable qu'en un sens ils représentent pour l'homme un gain positif.

— 1° Ils ont indiscutablement contribué à l'accroissement du bien-être général, et ceci n'est pas sans importance même du point de vue proprement moral : il existe, dit SAINT ThOMAS (De regim.

principum, I, chap.

XV), un minimum de biens « dont l'usage est requis pour l'exercice de la vertu ».

La misère a toujours été mauvaise conseillère au point de vue moral, et comment veut-on qu'un homme qui n'est pas assuré même du strict nécessaire, puisse donner l'attention qui convient à son perfectionnement moral? — 2° Il paraît difficilement contestable aussi que le progrès technique a libéré l'homme de bien des tâches matérielles qui le réduisaient à l'état de machine, qu'il a, d'autre part, permis de réduire le temps de travail et créé ainsi des loisirs que l'homme peut consacrer à sa vie de famille et à sa culture intellectuelle.

Comme l'a écrit — avec quelque optimisme peutêtre — J.

FouRASTIE (Ouv.

cité, p.

115), « le progrès technique libère l'homme du travail servile et, en même temps, il oblige au travail de l'esprit.

Rien ne sera moins industriel que la civilisation née de la révolution industrielle.

La " catégorie ouvrière ", après une longue extension, commence à décroître; la condition prolétarienne disparaîtra avec la période transitoire qui lui a donné naissance...

La conception, qui prévaut encore en France de l'homme-robot, de la termitière et de l'homme prisonnier de la machine est manifestement périmée ».

— 3° Ajoutons enfin que, du fait de l'extension des procédés techniques au-delà des cadres nationaux, il se crée ainsi une civilisation internationale : les problèmes qui se posent sont à peu prés les mêmes dans tous les pays industrialisés, ce qui contribue dans une certaine mesure à leur rapprochement.. »

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