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Peut on se connaître soi même ?

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« Termes du sujet: Peut-on ?: est une question qui peut se poser à deux niveaux: • la possibilité pratique/technique ou la capacité, la faculté. • La possibilité morale, ou le droit ("A-t-on le droit de ?"). CONNAÎTRE / CONNAISSANCE: 1.

— Être familier de quelqu'un ou quelque chose.

2.

— Discerner, distinguer quelque chose : « Le premier et le moindre degré de connaissance, c'est d'apercevoir » (CONDILLAC) 3.

— Posséder une représentation de quelque chose, en part.

une représentation exacte.

4.

— Connaissance: a) Acte par lequel un sujet s'efforce de saisir de saisir et de se représenter les objets qui se présentent à lui.

b) Résultat de cet acte. On pense en général qu'on peut se connaître, de façon à la fois véridique et complète.

L'homme n'est-il pas « le mieux placé» pour savoir ce qu'il pense et ressent? L'homme n'a-t-il pas un accès immédiat et transparent à luimême ? La tradition philosophique elle-même commence avec cette injonction de la Pythie du temple de Delphes, à l'intention de Socrate : « connais-toi toi-même ».

Mais en prodiguant ce conseil à Socrate, et à travers lui à tout homme, la Pythie l'incite à prendre conscience de son défaut de savoir, de son ignorance donc de la nécessité de se questionner pour découvrir qui il est vraiment.

Et se connaissant soi-même mieux connaître autrui.

La connaissance de soi par soi n'est-elle pas en effet la plus utile et la plus difficile pour l'homme. 1.

On peut se connaître soi-même. • On est le mieux placé pour savoir ce que l'on pense et ressent, bref, ce que l'on est.

Car chacun d'entre nous est le seul à avoir un accès immédiat et transparent à son intériorité.

Le cogito de Descartes : «je pense donc je suis », ou «je suis, j'existe », montre ainsi que toute pensée est immédiatement conscience et connaissance de soi.

Elle est personnelle et intransmissible. La transparence de la conscience. Ce qui est présent dans la conscience semble directement accessible.

Un simple regard, une simple introspection suffisent.

De plus, le sens de ce qui est présent dans ma conscience est là en sa totalité.

Avec la conscience, on est donc de plain-pied dans la signification.

Bref, la conscience est transparente à elle-même.

Et ce qui se présenterait comme une zone d'ombre ne serait que la conséquence de l'inattention ou d'une attention insuffisante. En cela le rapport de la conscience avec elle-même diffère de son rapport avec l'objet. L'objet est une zone d'opacité pour la conscience.

Quand je m'engage dans la connaissance du monde extérieur, je quitte le domaine de la certitude. Seule la transparence de la conscience avec elle-même ouvre la sphère de la certitude.

Autrement dit, je lis dans ma conscience à livre ouvert.

La certitude n'est jamais que l'adhésion de la conscience à une vérité reconnue par elle avec évidence comme telle. L'immédiateté de la conscience. D'autre part, ce qui fait l'originalité du rapport de la conscience à elle-même, c'est l'immédiateté.

Nul intermédiaire, nulle médiation, la conscience se donne immédiatement.

Pour Descartes, la vérité se saisit dans le présent et plus précisément dans l'instant.

En effet, c'est au moment où je prononce « je suis, j'existe » que cette proposition est vraie.

C'est dans l'instant où elle se donne que je l'éprouve dans sa vérité.

Le présent est la seule chose qui échappe au doute.

Il se distingue du passé qui, en tant qu'il suppose la mémoire, dépend de la fiabilité de cette dernière et de la reconstruction qu'elle implique.

Seul, le présent est ce qui peut signifier cette immédiateté.

Le présent est le temps de la vérité de la conscience. • Pourtant, il arrive souvent qu'on se surprenne soi-même, que l'on ait des pensées ou que l'on commette des actes dont on ne se sentait pas capable ou dont on ne connaît ni la source, ni l'origine.

Il semble alors qu'une partie de mon psychisme de dérober à moi-même.

Puis-je alors encore dire que je peux me connaître moi-même, dans le for intérieur de ma subjectivité ? 11.

Il est impossible de se connaître , parfaitement • Notre position «à l'intérieur» de nous-même n'est en réalité pas une aide mais un obstacle.

Car nous manquons de recul et donc d'objectivité.

Pour connaître un objet, il faut pouvoir en être spectateur.

Or, cette distance de moi à moi semble impossible.

Je suis à la fois acteur et spectateur de moi-même.

Par ailleurs, la connaissance que j'ai de moi n'est-elle pas pétrie d'illusion et de mauvaise foi.

Le mensonge à soi-même est la chose du monde la mieux partagée...

Autrui peut donc nous être d'un grand secours, en nous aidant à ouvrir les yeux sur ce que nous sommes.

En effet, la connaissance de soi ne passe-t-elle pas par une reconnaissance d'autrui ? C'est ce que Sartre, dans l'Être et le Néant, nomme « l'épreuve du regard ». Nous avons besoin d'autrui parce qu'il nous aide à nous constituer, mais aussi parce qu'il donne épaisseur et sens au monde.. En effet, sans autrui, sans le regard d'autrui sur soi, on ne saurait atteindre la conscience de soi.

C'est une erreur d'imaginer que je puisse me découvrir en faisant abstraction du monde et des autres, comme le suggère le doute cartésien.

Le regard que l'on peut avoir sur soi dépend du regard qu'autrui a de soi : l'autre est un médiateur entre. »

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