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Peut-on penser sans parler ?

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« A.

— Rappeler l'opinion des écoles nominaliste et traditionaliste.

Se basant sur l'usage universel de la parole extérieure ou intérieure, ces deux écoles prétendent que l'homme ne pense qu'en parlant, et ne penserait pas s'il ne parlait pas.

Il lui faut, selon de Bonald « penser sa parole avant de parler sa pensée ». B.

— Concession : Il faut reconnaître que la pensée, sans le secours de la parole, au moins intérieure, est essentiellement : a) Fugitive, discontinue. b) Obscure, confuse, synthétique. c) Difficile, toujours exposée à se perdre dans les sensations et les images.

Ce qui tend à justifier le mot de Bonald et celui de Müller : « Penser, c'est parler tout bas ». C.

— Mais si la pensée s'accompagne ordinairement de la parole, si même celle-ci lui est indispensable quand il s'agit des opérations compliquées de l'intelligence et de la science, il n'est pas moins vrai qu'elle ne se confond pas avec elle.

Indifférente à s'exprimer, à s'extérioriser dans n'importe quelle langue, la pensée a une existence séparée, antérieure à la parole.

L'expérience le prouve. a) L'enfant a certainement des idées qui préexistent au langage.

Les sourds-muets aussi ont des idées, bien qu'ils soient privés du secours de la parole : ils conçoivent, ils jugent, ils raisonnent leurs expériences sensorielles et leurs actions : ils comprennent les gens de leur entourage et se font comprendre d'eux. b) Nous avons chacun également de la pensée inexprimée, analogue à celle des sourds-muets, ne fût-ce que celle que nous incorporons, nous aussi, à nos perceptions et à nos actions, dans nos jugements intuitifs, implicites.. »

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