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Peut-on penser par soi-même sans se soucier de ce que pensent les autres ?

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« [Introduction] Au premier abord, notre pensée semble pouvoir faire l'économie de celle des autres.

Notre for intérieur ne semble pas avoir besoin du renfort d'autrui.

Notre pensée est inviolable, inaliénable. Pourtant, à y regarder de près, on ne peut pas non plus négliger totalement autrui, son existence et sa pensée.

Ne risque-t-on pas, sinon, de sombrer dans le solipsisme ou le scepticisme ? Ne pas se soucier de la pensée d'autrui n'est-ce pas courir le risque du relativisme ("A chacun sa vérité") ? [I.

Penser par soi-même est une exigence de la raison et de la liberté (Descartes et Kant)] a) L'homme par l'usage de sa raison peut penser par lui-même sans référence à autrui.

Pour penser juste, il faut penser avec méthode. « Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée; car chacun pense en être si bien pourvu que ceux même qui sont les plus difficiles à contenter en toute autre chose n'ont point coutume d'en désirer plus qu'ils en ont.

En quoi il n'est pas vraisemblable que tous se trompent: mais plutôt cela témoigne que la puissance de bien juger et distinguer le vrai d'avec le faux, qui est proprement ce qu'on nomme le bon sens ou la raison, est naturellement égale en tous les hommes; et ainsi que la diversité de nos opinions ne vient pas de ce que les uns sont plus raisonnables que les autres, mais seulement de ce que nous conduisons nos pensées par diverses voies, et ne considérons pas les mêmes choses.

Car ce n'est pas assez d'avoir l'esprit bon, mais le principal est de l'appliquer bien.

Les plus grandes âmes sont capables des plus grands vices aussi bien que des plus grandes vertus; et ceux qui ne marchent que fort lentement peuvent avancer beaucoup davantage, s'ils suivent toujours le droit chemin, que ne font ceux qui courent et qui s'en éloignent.

» DESCARTES. C'est par cet énoncé fracassant que Descartes ouvre le « Discours de la méthode, pour bien conduire sa raison et chercher la vérité dans les sciences ». Ce texte est le premier livre de philosophie en langue vulgaire, cad en français.

Ecrire en français un ouvrage de philosophie et de science, que « même les femmes pourraient comprendre », manifeste une volonté de démocratisation du savoir ; c'est vouloir que le plus grand nombre de lecteurs possible soit touché par la véritable révolution qu'il prépare. Nous oublions souvent que le « Discours » n'est qu'une petite préface à trois gros essais scientifiques qui intéressaient les contemporains beaucoup plus que le « Discours ». Cet ouvrage paraît en 1637, à peine quatre ans après le procès de Galilée.

Galilée fut traduit devant un tribunal de l'Inquisition pour avoir confirmé l'hypothèse de Copernic selon laquelle « ce n'est pas le Soleil qui tourne autour de la Terre, mais la Terre qui tourne autour du Soleil, et sur elle-même ». Or, cette révolution scientifique, qui signe une révolution dans la façon de voir le monde et d'y définir la place de l'homme.

Descartes en est partie prenante.

Il pratique la physique comme Galilée et aboutit à des thèses aussi « dangereuses ».

Les résultats scientifiques et philosophiques auxquels il est parvenu, Descartes veut les livrer au public, en français. Le « bon sens » est synonyme de « raison », cela veut dire que «la raison est naturellement égale en tout homme », que chacun possède « la puissance de bien juger et de distinguer le vrai d'avec le faux ».

Car cela signifie, après tout, que si ma mémoire ou mon imagination sont moins étendues que celles de Descartes ou d'Einstein, ils n'ont pas plus de raison que moi ! Cependant, un lecteur scrupuleux du « Discours » est assez vite désarçonné par la justification que Descartes donne de sa thèse : la preuve que la raison est égale en tout homme, c'est que si l'on désire être plus riche, ou. »

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