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Peut-on penser l'écoulement du temps ?

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« Discussion : S'il est une abstraction indéfinissable, c'est le temps.

Saint-Augustin a écrit : "Si tu ne me demandes pa ce qu'est le temps, je sais ce que c'est ; dès que tu me le demandes, je ne sais plus ce que c'est." Suggestion de plan : Première partie : Un flux ininterrompu Une des questions principales que Saint-Augustin adresse directement à Dieu dans les Confessions, s'avère être presqu identique à celle de l'énoncé.

Comment peut-on penser l'écoulement du temps puisqu'il est soit passé soit futur ? L présent n'existe pas puisqu'il est soit futur lorsqu'il n'est pas encore ou soit il est passé lorsqu'il est déjà passé.

L présent n'est jamais présent puisqu'au moment où on en parle il est déjà passé.

Saint-Augustin conclut qu'il n'exis donc concrètement que deux temps, on ne peut penser que le passé ou que le futur.

« Les dimensions du temps sont 1 le passé, la présence comme supprimée, comme n'étant pas là; 2° l'avenir, la non-présence, mais déterminée à être l 3° le présent, en tant qu'immédiat devenir et union des deux autres.

» Hegel, Propédeutique philosophique. Deuxième partie : La mesure du temps D'où vient le temps ? Il existe (nous en subissons les effets) et pourtant il n'en est que plus inexistant.

« C'est l'homme tout entier qui est le temps incarné, un temps à deux pattes, qui va, qui vient et qui meurt : aussi l'homme n'a-t-il aucune prise sur le temps; nous ne pouvons que substituer au temps ce qui n'est pas lui, le confondre avec ces compteurs sociaux que sont les horloges et les calendriers.

» Jankélévitch, Quelque part dans l'inachevé, 1978.Certes on le mesure et il est intéressant de noter que des sociétés très reculées dans l'histoire se sont dotées d'instrument qui permettent de le comptabiliser.

Les méthodes actuelles permettent de plus en plus de précision (horloge nucléaire), et l'on peut remonter jusqu'à plusieurs milliards d'années.

Ces calculs donnent une apparence de réalité au temps, que l'on définit alors comme la succession des événements qui se sont produits depuis le bingbang et dont nous avons connaissance grâce à la science.

Par ailleurs, il y a les événements qui se produisent durant notre vie à l'échelle individuelle. Troisième partie : De l'événement, du découpage de la durée, nous déduisons que le temps s'écoule tel un fleuve.

« Le temps n'est pas un concept discursif, ou, comme on dit, un concept général, mais une forme pure de l'intuition sensible.

» Kant, Critique de la raison pure, 1781.Il existe une différence considérable entre le fleuve et le temps, puisque le premier a un début (sa source) et une fin (son estuaire ou son delta), alors qu'on ne peut pas en dire autant du second.

Le bing-bang n'est que le premier événement d'une longue suite dont nous avons connaissance.

Il serait l'événement de départ, celui à partir duquel quelque chose est créé.

Mais avant de créer, qu'y avait-il ? Le néant ? Ces questions en amènent une autre : qui est ce "Créateur" ( quelle que soit la signification qu'on lui donne ) ? « Le temps est ce qui se fait, et même ce qui fait que tout se fait.

» Bergson, La Pensée et le Mouvant, 1934. Conclusion : « L'idée de temps est une intuition.

Et puisqu'elle est conçue, avant toute sensation, comme la condition des rapports que l'on rencontre entre les choses sensibles, elle n'est pas elle-même une intuition d'origine sensible, mais une intuition pure.

» Kant, Dissertation de 1770.

Il convient donc de distinguer entre conceptualisation et intuition, on ne peut penser le temps, mais on peut le percevoir comme l'imaginer. SECONDE CORRECTION Le temps semble pouvoir se comprendre de deux manières : d'une part, le temps des horloges est ce que nous contrôlons par la mesure, il est donc homogène et divisible mathématiquement.

D'autre part, le temps correspond à une durée, subjective, qui peut nous sembler, psychologiquement, plus ou moins longue selon la manière dont nous l'occupons.

La question de savoir si nous pouvons penser l'écoulement du temps prend sens par rapport à ces deux manières de nous rapporter à sa réalité : si l'on pense le temps comme une série de moments homogènes mesurables, saisit-on encore la réalité de son écoulement ? Si nous nous rapportons au temps comme pure durée, celle-ci peut-elle être pensée, n'est-elle pas seulement un vécu psychologique qui résiste à la pensée ? Le temps n'est-il pas alors ce dont l'écoulement est condamné à toujours nous échapper ? Si nous pouvons toutefois penser cet écoulement, est-ce directement dans la saisie de sa durée, ou par l'intermédiaire d'une mesure ? Nous verrons dans un premier temps que nous ne pouvons penser l'écoulement du temps, car notre pensée. »

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