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Peut-on penser le futur ?

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« 1.

Comprendre la question La question porte soit sur la possibilité matérielle, soit sur le droit que l'on aurait de « penser le futur » (forme de la question : « Peut-on ? »).

Le « futur », appelé aussi « avenir », désigne une des trois dimensions du temps, avec le passé et le présent (définir les termes).

Le futur ne peut être connu, puisqu'il n'a pas existé, mais on essaie de le deviner à partir du présent.

La question semble présenter un paradoxe, puisque évidemment tout le monde pense au futur et s'inquiète de son avenir ou cherche à le connaître.

Or il ne s'agit pas de penser au futur, mais de penser le futur, c'est-à-dire d'en faire un objet de réflexion ou un problème pour la raison.

Il faut donc comprendre « penser » [lever les ambiguïtés) par opposition à « croire » ou à « espérer », et distinguer « penser » de « connaître » : penser le futur comme problème, ce n'est pas savoir ce qui va arriver, prédire ou anticiper.

Penser le futur est donc une question philosophique (reformuler le sujet), non une croyance superstitieuse (horoscopes, voyance) ou une recherche scientifique (prévision et prospective) (ce sujet ne contient pas de présupposés). 2.

Dégager la problématique et les enjeux Penser le futur pose le problème de l'attitude de la raison devant l'inconnaissable.

Car le futur ne peut être connu, n'existe pas, et est pourtant l'objet de tous nos désirs.

Le futur donne sens à l'existence, il en fait un « projet », et donc ouvre à la liberté, mais aussi aux illusions et aux croyances (vie future, paradis, etc.).

Ni illusion, ni connaissance, penser le futur exige de définir son rôle dans la condition humaine, et de savoir comment la raison peut y réfléchir.

Cette pensée rationnelle du futur engage d'abord à une critique des illusions superstitieuses et scientifiques (enjeux), qui veulent prédire ou maîtriser l'avenir.

Elle conduit ensuite à penser l'existence comme orientée vers le futur, la conscience d'un futur contingent permettant la liberté et la responsabilité.

Enfin, penser le futur oblige la raison à poser un idéal, une fin à poursuivre, sans qu'on puisse la connaître vraiment : le futur est pensé par la raison comme « idéal régulateur » (Kant) ; la liberté ou le bonheur orientent l'action rationnelle de l'humanité, sans pouvoir donner une connaissance précise de ce que sera cette liberté ou ce bonheur visés, ni savoir si on pourra y parvenir. Problématique: Penser le futur suppose la capacité de prévoir les événements qui n'existent pas encore à partir de ceux qui se sont produits.

Demandez-vous ce qui rend possibles de telles prédictions et, corrélativement, ce qui rend suspecte une telle capacité. Ces prédictions supposent essentiellement la régularité de la nature: les événements passés et présents obéissent à des lois, et, en vertu de leur nécessité, ces même lois régiront les événements futurs.

sommes-nous cependant certains qu'il existe de telles lois, alors que tout ce que nous voyons, ce sont les événements eux-mêmes ? Les lois ne sont-elles pas une illusions ? Si tel est le cas, peut-on parler de connaissance du futur ? La pensée du futur n'est-elle pas une illusion rétrospective ? En effet, un énoncé, par exemple (p) "le soleil se lèvera demain", n'est une connaissance que si cet énoncé est vrai. Or, s'il n'y a pas de lois ou si nous ne pouvons pas le savoir, le fait que le soleil se lève demain est indéterminé et l'énoncé (p) n'est pas une connaissance. Sens des termes — — — — — Conditions : ici, ensemble de faits dont dépend quelque chose ; données, circonstances. Dans quelle mesure : jusqu'à quel degré, jusqu'à quel point. Pensée : saisie de l'essence intime d'une chose, savoir où l'on possède une idée véritable d'une réalité. Futur : partie du temps correspondant à l'avenir, à ce qui n'est pas encore. Possible : ce qui n'est pas, mais pourrait être. Sens du sujet A partir de quelles données et jusqu'à quel degré la possession d'une idée véritable de l'avenir — de ce qui n'existe pas encore — est-elle possible ? Problème Le problème posé est celui de la capacité de l'homme à maîtriser son destin. Plan 1.

Première condition de l'expérience : le temps vécu et concret. La connaissance du futur est impossible.

L'avenir est imprévisible par définition. Ne voir dans le temps qu'un ennemi, c'est, semble-t-il, ne pas tenir compte de la dimension de l'Avenir : or la conscience est projet, anticipation d'elle-même, fuite vers l'avenir.

Perpétuellement en avant d'elle-même, elle se donne rendez-vous « dans le pas encore ».

Dire que la conscience représente ce mouvement de transcendance vers l'avenir, cette dimension insaisissable et généralement imprévisible, c'est dire que la conscience humaine est liée à l'action, au faire : l'homme se dépasse vers un futur qu'il veut construire, bien que ce futur ne dépende que partiellement de lui.

Dans cette perspective, le temps peut donc être l'organe de ma liberté et de ma puissance, il. »

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