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Peut-on penser l'avenir ?

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« Termes du sujet: PEUT-ON ?: est une question qui peut se poser à deux niveaux: • la possibilité pratique/technique ou la capacité, la faculté. • La possibilité morale, ou le droit ("A-t-on le droit de ?"). AVENIR: Le temps à venir, le futur, cette partie du temps qui n'est pas encore. PENSÉE: Faculté de connaître, de comprendre, de juger, de raisonner, qui est censée caractériser l'homme, par opposition à l'animal.

Synonyme d'entendement, de raison. PENSER: Exercer une activité proprement intellectuelle ou rationnelle; juger; exercer son esprit sur la matière de la connaissance; unir des représentations dans une conscience. 1.

Pouvoir penser l'avenir, c'est être capable, dans le présent, de prévoir ce qui va se passer, cela en fonction de ce qui, dans le passé ou le présent, aura des effets ; penser l'avenir revient à prévoir ces effets.

Après avoir compris une erreur, nous nous disons : à l'avenir, je ne ferai plus ceci ou cela Nous tirons les leçons de l'expérience ou de l'histoire, de la vie passée, et nous efforçons d'être prévoyants.

La science offre un exemple de cette prévisibilité et de cette prévision en énonçant des lois de la causalité, nécessaires et universelles : ce déterminisme connu permet de penser l'avenir.

Le lien de causalité qui détermine les faits naturels, nous tentons de l'étendre à nos actions.

Si je peux penser l'avenir, c'est parce que je développe une réflexion sur mon passé et mon présent.

En fonction de cette réflexion, je m'engage dans un avenir déjà pensé puisque je me sers de mon expérience, de l'histoire, comme d'un guide.

Je sais ce que je vais faire ou ce que je ferais, en fonction de ce que j'ai déjà fait.

Si l'on peut penser l'avenir, c'est parce que l'on a un présent et un passé. 2.

Cela présuppose toutefois que l'avenir ne comporte que des éléments déjà pensés.

Or, ce qui est prévu et qui sera inclus dans l'avenir n'est que de l'ordre du possible, du probable et du plausible.

Cela exprime aussi le désir de voir l'avenir prendre telle ou telle tournure.

Cette pensée ne peut contenir l'intégralité de ce qui constituera la réalité à venir.

Cette réalité, par essence, est imprévisible.

Cette incertitude, constitutive de la notion d'avenir, ne peut être levée absolument.

Autrement dit, on ne peut penser l'avenir dans ce qui le caractérise en propre.

Entre ce que je peux imaginer comme envisageable et ce qui constituera l'avenir réel, je sais d'avance qu'il y a un décalage, voire parfois un abîme.

C'est qu'on ne peut penser ce que nous réserve l'avenir.

Nos hypothèses seront jugées à l'aune de la contingence.

L'avenir demeure pour l'essentiel une page blanche C'est aussi lié à l'aptitude qu'a l'homme de varier ses choix, de se comprendre lui-même.

Si l'on ne peut penser l'avenir, c'est parce qu'il est contingent, d'une part, et que l'homme est libre, d'autre part. De l'avenir, nous ne pouvons rien espérer connaître de manière certaine (mis à part qu'il ne peut être connu de manière certaine, bien évidemment).

Ce que nous prenons pour des lois de la nature ne sont que le fruit de l'habitude, en accord avec la thèse de David Hume, et rien ne nous assure qu'un enchaînement de faits habituels ne puisse connaître d'exception.

Ce n'est pas parce que j'ai l'habitude de voir le soleil se lever tous les matins depuis que je suis né qu'il se lèvera demain matin.

Cela est très probable, mais il suffit par exemple que je meure au cours de la nuit pour que, pour moi, le soleil ne se lève pas.

Dans le même ordre d'idée, Karl Popper écrit que « La méthode de la science est une méthode de conjectures audacieuses et de tentatives ingénieuses et sévères pour réfuter celles-ci.

». 3.

Un problème se pose de savoir comment il est possible et même nécessaire de penser l'avenir pour ne pas faire n'importe quoi, donner un sens à l'existence, et impossible de faire autrement que de s'engager dans l'inconnu et l'imprévisible.

Les enjeux philosophiques sont multiples.

La connaissance et l'action sont ici en jeu, l'existence prise dans sa globalité si l'on ne veut pas qu'elle soit pure errance d'une part, et si on veut qu'elle demeure notre oeuvre libre d'autre part.. »

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