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Peut-on parler de soi ?

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Par exemple, on écrit ses mémoires, on va voir un psychologue, on va se confesser, on se présente devant le juge pour rendre compte de certains faits de sa vie. Parler de soi est donc une évidence et à travers le discours sur soi-même on devient un sujet. C?est avec Descartes que le moi s?affirme à travers la célèbre formule « je pense donc je suis ». Je suis un sujet qui pense et qui a conscience d?exister. Ainsi, parler de soi-même revient à s?affirmer à travers le langage effectif comme sujet. Je peux parler de moi comme je peux parler de tout ce qui existe à part moi. Cependant, il est nécessaire de dépasser cette évidence en s?interrogeant sur la signification réellement de « peut-on » ?   2-Le problème posé par le verbe « pouvoir » : Que signifie « peut-on »?   a) Etre autorisé à parler de soi : Si le fait de parler de soi était quelque chose de culturel et normal depuis le Moyen Age, avec la religion chrétienne, la donne change et dès lors parler de soi devient un interdit religieux. En effet, parler de soi se transforme en péché d?orgueil (superbia), l?un des sept péchés capitaux.

« Analyse du sujet : Peut-on : évoque la possibilité en deux sens.

La possibilité comme éventualité, comme capacité à faire quelque chose et la possibilité au sens d'autorisation, comme droit de faire quelque chose ou non. Parler : s'exprimer, mettre des mots sur une pensée, rendre sa pensée concrète à travers le langage et la structure linguistique.

Evoquer quelque chose, dire, communiquer, car l'acte de la parole est personnel en tant qu'il engage un individu particulier à entrer en relation avec les autres. Soi : pronom réfléchi de la troisième personne employé comme substantif.

Peut désigner la personne ou la conscience de soi. Problématique : Parler de soi, c'est avant tout pouvoir dire « je », c'est-à-dire revendiquer son identité et l'unité de sa pensée.

C'est donc s'affirmer comme sujet en posant sa propre existence en tant que personne, en tant qu'individu, face au reste du monde. Plus que le simple pouvoir de dire « je », parler de soi exprime la capacité à porter un regard sur soi-même, c'est accomplir un retour sur soi-même. En parlant de soi, l'individu exprime ce qu'il est ou ce qu'il pense être.

Il définit ses valeurs, ses envies, ses désirs et les exprime à travers la parole.

Il les fait connaître.

Ainsi, parler de soi suppose autrui.

Pour pouvoir parler, il me faut un interlocuteur qui m'écoute, qui réceptionne ce que je dis et qui éventuellement peut me répondre.

De la sorte, parler de soi, c'est affirmer son existence et c'est inscrire son être profond et véritable dans la concrétude du monde.

A travers le rapport à autrui qui s'effectue dans l'acte de parole, mon être acquiert une existence. Cependant, parler de soi peut aussi s'accomplir sous la forme d'un monologue ou d'une autobiographie, c'est-à-dire sous la forme d'un dialogue avec soi-même où la pensée se matérialise à elle-même grâce aux mots.

Même si autrui se fait plus discret dans ce type d'expression et semble secondaire, la dimension d'extériorité et d'échange reste primordiale dans cette communication qu'est avant tout l'acte de parler.

En effet, en parlant de soi, l'homme se détermine , il se considère en quelques sortes comme un objet, il évoque ce qui le qualifie, ses caractéristiques, et ce qui compose et anime ses pensées. Ainsi, comme le montre ce bref exposé, parler de soi semble être quelque chose d'élémentaire et de naturel, qui évoque une capacité propre à chacun, accessible à tous, par laquelle n'importe qui peut s'exprimer sur lui-même en s'exposant à la face du monde et au jugement d'autrui.

Qui donc en effet pourrait m'empêcher de parler de moi et qui donc pourrait le faire mieux que moi-même ? Cependant, parler de soi suppose aussi une certaine connaissance de soi-même.

Certes, je peux parler de ce que je ne connais pas mais alors mon propos sera incohérent et inadapté et ma parole perdra de sa valeur.

Or, lorsque je parle de moi-même, j'ai la certitude de me connaître parfaitement, d'être la personne la mieux placée pour savoir ce que je suis réellement, la mieux avisée car la plus proche.

Or, cette connaissance de soi est-elle réelle ? Peut-on réellement parler de soi comme ce que l'on connaît le mieux ? L'homme a t-il réellement accès à lui-même ou reste til opaque à son soi le plus profond ? Enfin, l'acte de parler de soi n'est-il pas un acte égocentrique et finalement illusoire par lequel l'homme se veut l'égal de Dieu en s'appropriant faussement son omniscience ? Proposition de plan : 1-Parler de soi : se poser comme sujet : Vraisemblablement, il est possible de parler de soi-même. Chaque jour je parle de moi-même à la première personne et je m'exprime en tant que sujet responsable. Par exemple, on écrit ses mémoires, on va voir un psychologue, on va se confesser, on se présente devant le juge pour rendre compte de certains faits de sa vie. Parler de soi est donc une évidence et à travers le discours sur soi-même on devient un sujet. C'est avec Descartes que le moi s'affirme à travers la célèbre formule « je pense donc je suis ».

Je suis un sujet qui pense et qui a conscience d'exister. Ainsi, parler de soi-même revient à s'affirmer à travers le langage effectif comme sujet.

Je peux parler de moi comme je peux parler de tout ce qui existe à part moi. Cependant, il est nécessaire de dépasser cette évidence en s'interrogeant sur la signification réellement de « peut-on » ? 2-Le problème posé par le verbe « pouvoir » : Que signifie « peut-on »? a) Etre autorisé à parler de soi : Si le fait de parler de soi était quelque chose de culturel et normal depuis le Moyen Age, avec la religion chrétienne, la donne change et dès lors parler de soi devient un interdit religieux. En effet, parler de soi se transforme en péché d'orgueil (superbia), l'un des sept péchés capitaux.

L'orgueil est l'attribution à ses propres mérites de qualités vues comme des dons de Dieu.

Il se manifeste comme un opinion très avantageuse et exagérée de sa propre valeur et une absence d'humilité. Ainsi, pouvoir parler de soi devient un problème théologique.

Qui est-on en effet pour pouvoir parler de soi ?. »

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