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Peut on ne pas etre soi meme ?

Publié le 11/03/2023

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« Peut-on ne pas etre soi meme ? L’histoire de l’humanité et l’évolution des civilisations semble témoigner de la difficulté qu’éprouve l’homme a conserver son ipséité.

C’est ce qu’évoque Rimbaud lorsqu’il écrit «Je est un autre» annonçant ainsi la multiplicité de l’être dans son essence et les multiples facettes que peut endosser un seul individu.

Face a la quête vers le moi s’exposent plusieurs problèmes, qu’y a t’il en moi qui soit réellement moi ? Suis- je le mieux placé pour m’auto définir ? Qui suis-je si je ne peut pas être moi même? Ces questionnements nous poussent ainsi à tenter de trouver notre «moi» authentique notamment au moyen de l’introspection.

Nous allons ainsi nous demander s’il est possible de ne pas être soi même alors que notre consicence est elle même à l’origine de notre existence.

Ainsi nous traiterons dans une première partie de l’immobilité de l’homme face a lui même puis nous aborderons la conscience de soi comme moteur de la singularité. L’identité personnelle est définie par la singularité propre de chaque individu et sa capacité à se percevoir comme différent des autres selon ses propres critères et ses propres moyens d’expression.

Cependant, à cela s’ajoute la difficulté de se percevoir tels que nous le sommes vraiment alors que des mécanismes exterieurs a notre unité sont à l’oeuvre.

En effet on peut remarquer que souvent le moi n’existe qu’a travers l’autre car il est constamment sous son influence; c’est ce que relève Simone de Beauvoir selon qui nous dépendons de la manière dont les autres nous perçoivent et nous interprètent indépendamment de notre propre perception d’ou la citation «Je me sens transformée en objet par ces consciences étrangères» exprimant le mouvement de sa propre conscience troublée par des interpretations étrangères à nous même.

Nous ne sommes pas toujours dans les yeux d’autrui ce que nous pensions être ce qui va troubler notre capacité à être nous même et à agir séparément de la manière dont nous désirons être peçus.

De ce fait, les philosophes du soupçon appronchent le «moi» comme le résultat de forces supérieures et naturelles sur lesquelles il n’a aucun moyen d’agir.

Marx par exemple emet l’hypothèse que nous sommes le produit d’une structure matérielle et d’une organisation sociale qui enferment l’homme, en proie à l’aliénation dans sa condition initiale et l’empèche d’agir par et pour lui même.

La conscience paraît ainsi comme un élement illusoire qui ne permet pas à l’homme d’être lui même.

Cette illusion du moi est renforcée par la théorie de l’inconscient faite par Freud selon laquelle les individus sous l’influence du complexe d’oedippe doivent se désinvestir de l’objet de leurs désirs inconscients pour parvenir à être eux même, or pour se civiliser l’homme doit adopter des conduites moralement conformes aux attendus sociaux qui le poussent a attenuer et dissimuler ses pulsions qu’il va ainsi devoir substituer. Ces pratiques vont ainsi le distancier de son Eros et de son Thanatos et donc de lui même et de sa propre essence car est présent en lui un autre individu étrangé à lui. L’individu face aux remises en question de son être peut exprimer le besoin de se représenter par le biais par exemple de l’introspection or se présente encore une fois un conflit entre ce que nous pensons être et ce que nous représentons de nous même grâce aux fragments de notre mémoire.

Or on remarque une certaine hypocrisie dans l’introspection que critique Clément Rosset dans Loin de moi lui reprochant sa démarche faussement sincère qui consisterait à faire «l’offrande complaisante de sa personne au regard de l’autre» cela reviendrait a se représenter de manière fallacieuse en faisant semblant de rétablir sa propre vérité.

C’est selon lui pire que le narcissisme car si le narcissisme se concentre sur l’attention qu’autrui porte sur soi l’introspection ne prends en compte que soi même sans aucune intervention d’autrui si ce n’est de se faire passer a tort pour quelqu’un de modeste faisant preuve de sagesse et d’humilité dans sa quête vers son «moi».

L’introspection c’est ainsi convaincre l’autre de ce que l’on n’est pas pour faire de soi ce que l’on voudrait être.

Butler renforce cette thèse en affirmant que se raconter ne participe qu’a troubler l’image que l’on se fait de soi et enlève à l’autobiographie son aspiration propre étant de rétablir la vérité de manière sensible et sincère.

Pascal rajoute ainsi que l’être humain de désire pas voir transparaitre ses failles, ainsi les codes et attendus sociaux sont une manière de donner une illusion de nous même qui renforce l’hypocrisie des êtres entre eux et envers eux mêmes.

Les relations sociales reposent alors sur une tromperie émanant de l’impossibilité de l’homme à être complètement lui même. Finalement s’ajoue à cela le fait que le «je» peut être multiple et qu’il n’y à donc aucune possibilité de représentation fidèle a soi qui permettrait d’être pleinement soi même.

On remarque cela chez Pessoa qui se construit au fur et à mesure de sa carrière des multiples personalités qu’il surnomme et modèle de toute pièce, il dit d’ailleurs «je leur ai fabriqué des âges, des vies» signifiant la pluralité de son moi et de son existence plurielle.

On peut alors se demander si ces personnages et pseudonymes participent à une construction plus complète du «moi» sous toutes ses facettes ou bien plutôt à une perte et à une dissolution du moi justifiée par l’absence d’unité chez un individu.

Dans le cas de maladies mentales telles que le trouble dissociatifs de l’identité par exemple on remarque que chaque personnalité différente est entièrement construité et empêche «l’hôte» du trouble d’accéder à son être authentique.

On remarque cette difficulté dans le film Split dans lequel le personnage principal atteint de ce trouble ne parviens pas à trouver une balance entre lui même et les personnalités multiples qu’il façonnées mentalement suite à l’apparition de sa maladie. Tout ces éléments portent à croire que le proplème ne repose pas dans la possibilité de ne pas être soi même mais dans la difficulté que l’on éprouve à être soi même.

Bien que tout porte à croire qu’il est impossible d’être soi véritablement, nous allons voir que cela n’est pas une fatalité et qu’il est possible de surmonter cette immobilité face à soi. La conscience se caractérise par la faculté à partir de laquelle l’homme parviens à une certaine connaissance de son activité et de lui même, ainsi l’apparition de la conscience chez l’homme se fait naturellement puisqu’elle repose sur la définition même de l’homme.

Pour être soi il suffit ainsi d’être et de se raconter tels que nous le sommes peut importe la manière dont nous sommes qualifiés par des individus qui ne font pas partie de notre propre conscience, ainsi la citation de Bienveniste «est ego qui dit ego» tends à affirmer que l’homme corresponds exactement à ce a quoi il aspire lorsqu’il dialogue à propos de ce qu’il est.

C’est.... »

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