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Peut-on échapper a son temps ?

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« Définition des termes du sujet: TEMPS: Milieu indéfini et homogène, analogue à l'espace, dans lequel se déroulent les événements. Temps objectif: Mouvement continu et irréversible (« flèche du temps ») par lequel le présent rejoint le passé. Temps subjectif: Sentiment intérieur de la temporalité, telle qu'elle est vécue par le sujet (synonyme : durée). Introduction. « Triste époque! » - « Allons, il faut vivre avec son temps...

» Ces répliques si banales témoignent d'un sentiment fréquent de malaise existentiel.

Nous ne pouvons choisir notre époque, nous sommes nés une fois pour toutes, et pourtant nous subissons parfois ce temps comme une fatalité pénible et nous désirons nous en évader.

Mais ce rêve est-il réalisable ? Peut-on véritablement échapper à son temps? Nous expliciterons tout d'abord les motifs de ce désir d'échapper à son temps; puis nous verrons à travers quelles tentatives nous pouvons affirmer notre liberté à l'égard du temps lui-même; enfin nous réfléchirons à la possibilité de maintenir la liberté au sein même du destin et du temps que nous ne choisissons pas. I.

Jetés dans une époque. Si parfois nous sommes tentés d'échapper à notre temps, c'est qu'il nous semble précisément qu'il n'est pas tout à fait le nôtre : il n'y a pas une coïncidence parfaite entre le temps de notre vie et l'époque dans laquelle ce temps s'inscrit. • Un temps qui est nôtre sans être de nous. Ce temps est en effet définitivement le nôtre, à la naissance nous sommes jetés une fois pour toutes dans le monde, à un instant que nous n'avons pas choisi mais qui n'est, selon la formule consacrée, ni échangeable ni modifiable.

Et pourtant nous ne parvenons pas à nous approprier toutes les composantes de notre époque : les événements historiques nous dépassent souvent, bien des aspects de notre civilisation nous déplaisent, etc..

Si nous pouvons changer de lieu, l'époque en revanche nous imprime sa marque et nous ne pouvons la changer. • Un temps vécu au milieu des autres. Cela est d'autant plus difficile que notre vie consiste en partie dans un tissu de relations avec nos « contemporains » ; une relation suppose un minimum de points communs.

L'appartenance à un même temps en fait partie et se marque, par exemple, par l'adhésion aux mêmes modes, la discussion autour de « questions d'actualité », etc..

Celui qui ne se tient pas « au courant » se voit reprocher de « ne pas vivre avec son temps ».Assumer cette condition implique donc une certaine solitude. • Un temps unique. Solitude d'autant plus pesante que nous ne vivons qu'une fois et que nous craignons de dépenser notre énergie dans une lutte vaine et de gâcher ainsi nos plus belles années.

Le conformisme est souvent lié à une certaine conscience de la brièveté de la vie et au désir d'en jouir.

Il est un temps auquel nous ne pourrons échapper : celui de notre mort. II.

La liberté de faire « table rase » Et pourtant ne sommes-nous pas, en tant qu'individus, libres de modeler le temps de notre existence individuelle à notre guise et indépendamment de notre époque? Si nous affirmons notre liberté, dit Sartre, alors nous sommes responsables des influences que nous laissons peser sur nous. • Fuir dans l'instantané ou l'éternité? Face à un temps qui nous pèse ou nous inquiète, nous pouvons être tentés de fuir, de nous évader.

Mais que peuvent signifier ces verbes de mouvement dans l'espace lorsqu'il s'agit du temps? Quoi que nous fassions, ne sommes-nous pas toujours dans le temps? C'est donc par une organisation de l'espace que s'exprime cette fuite; tel individu s'isolera de toutes les sources d'information à propos de l'actualité et cherchera à ne s'intéresser qu'à des notions « éternelles », par exemple à travers une vie vouée à la connaissance scientifique ou à la méditation philosophique; tel autre s'entourera d'objets ou de décorations d'une autre époque ; tel autre enfin suivra le conseil hédoniste de se concentrer uniquement sur le présent d'instants de plaisir isolés de la continuité de la durée. • Avons-nous la liberté d'exister contre notre temps? Toutes ces attitudes sont cependant des feintes, nous en restons conscients : c'est cette inquiétude permanente que Pascal désigne comme la « misère » de l'homme. Une affirmation plus franche de notre liberté pourrait au contraire nous conduire à affronter notre époque par. »

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