Peut-on dire qu'on change avec le temps ?
Extrait du document
«
Qu'est-ce que l'identité d'un homme ? De fait, on ne peut que constater que, avec le temps, nous changeons :
vieillir, c'est se modifier, s'enrichir donc d'une certaine manière, devenir autre que ce que nous étions il y a quelques
années.
Et pourtant, même si nous ne pouvons que constater notre ou nos changements, nous sommes demeurés
les mêmes.
Je suis toujours moi-même, mon identité n'a pas changé.
On pourrait dire qu'on change avec le temps
sans changer.
Et c'est cela qui est à interroger : les changements ne concerneraient-ils que l'apparence,
l'accidentel ou y aurait-il aussi des modifications plus radicales et profondes avec le temps (modification de la
substance) ? En quel sens le changement sans changement n'est-il pas contradictoire ? Ce qui se modifie avec le
temps, c'est ce qui a trait à ma psychologie, mon caractère, ma personnalité.
Ce qui demeure, c'est ce qui
concerne mon identité, mon moi abstrait, ce qui me permet de me définir comme sujet de mes pensées.
Une analyse
de la conscience telle que la définit Descartes sera utile.
D'une certaine manière il s'agirait de montrer en quel sens
le cogito est intemporel ou plutôt atemporel : Descartes n'écrit-il pas "je pense, donc je suis.
Cette phrase est vraie
toutes les fois que je l'énonce ou la prononce en mon esprit" (Méditations métaphysiques) ? Or peut-être qu'il serait
légitime de montrer que nous ne changeons pas avec le temps mais que c'est plutôt le temps qui change avec nous
ou encore nous changeons le temps, son cours : c'est nous, notre conscience par le biais de la mémoire ou de
l'anticipation, du projet, qui modifions le sens et le rapport que nous entretenons au temps (voir saint Augustin dans
les Confessions, X et XI).
D'une certaine manière le temps n'a de "réalité" que pour une conscience qui le perçoit et
c'est moi qui lui confère une unité : saint Augustin parle ainsi de présent du passé, présent du présent et présent du
futur.
Je suis le même dans la mesure où ma conscience relie entre elles des sensations éparses, des moments et
des états différents en une seule durée.
Ce sujet invite à mettre en perspective ce qui demeure et ce qui change au fil du temps, au niveau de l'identité de
la personne.
Lorsque nous regardons une photographie de nous lorsque nous étions enfants, nous constatons les
multiples changements physiques qui attestent du vieillissement et du changement, à telle enseigne qu'il nous est
parfois difficile de nous reconnaître.
Qu'est-ce qui, pourtant, nous permet d'affirmer que, malgré ces changements
manifestes, c'est la même personne – moi – qui demeure ? Donnez d'autres exemples où la question de l'identité
semble se poser.
Qu'est-ce que l'identité d'un homme ? De fait, on ne peut que constater que, avec le temps, nous changeons :
vieillir, c'est se modifier, s'enrichir donc d'une certaine manière, devenir autre que ce que nous étions il y a quelques
années.
Et pourtant, même si nous ne pouvons que constater notre ou nos changements, nous sommes demeurés
les mêmes.
Je suis toujours moi-même, mon identité n'a pas varié.
On pourrait dire qu'on change avec le temps sans
changer.
Et c'est cela qui est à interroger : les changements ne concerneraient-ils que l'apparence, l'accidentel ou
y aurait-il aussi des modifications plus radicales et profondes avec le temps (modification de la substance) ? En quel
sens le changement sans changement n'est-il pas contradictoire ? Ce qui se modifie avec le temps, c'est ce qui a
trait à ma psychologie, mon caractère, ma personnalité.
Ce qui demeure, c'est ce qui concerne mon identité, mon
moi abstrait, ce qui me permet de me définir comme sujet de mes pensées.
Une analyse de la conscience telle que
la définit Descartes sera utile.
D'une certaine manière il s'agirait de montrer en quel sens le cogito est intemporel ou
plutôt atemporel : Descartes n'écrit-il pas "je pense, donc je suis.
Cette phrase est vraie toutes les fois que je
l'énonce ou la prononce en mon esprit" (Méditations métaphysiques) ? Or peut-être qu'il serait légitime de montrer
que nous ne changeons pas avec le temps mais que c'est plutôt le temps qui change avec nous ou encore nous
changeons le temps, son cours : c'est nous, notre conscience par le biais de la mémoire ou de l'anticipation, du
projet, qui modifions le sens et le rapport que nous entretenons au temps (voir saint Augustin dans les Confessions,
X et XI).
D'une certaine manière le temps n'a de "réalité" que pour une conscience qui le perçoit et c'est moi qui lui
confère une unité : saint Augustin parle ainsi de présent du passé, présent du présent et présent du futur.
Je suis le
même dans la mesure où ma conscience relie entre elles des sensations éparses, des moments et des états
différents en une seule durée.
Introduction:
Le temps nous fait sans cesse changer.
Je ne suis déjà plus celui que j'étais il y a un instant.
Qu'y a-t-il de commun
entre l'enfant insouciant que j'étais, l'adolescent que je suis et le vieillard que je serai ? Sans doute rien.
Pourtant
c'est toujours de moi, de la même personne dont il s'agit.
Qu'est-ce qui nous permet de dire qu'elle est la même ?
Faut-il chercher l'unité et l'unicité de la personne dans un noyau invariant sur lequel le temps n'aurait nulle prise, ou
au contraire confier cette unité à la continuité d'une histoire singulière ? Quel rôle joue le temps dans cette
constitution et cette dislocation du moi ?
Première partie
Pour changer, il faut déjà être quelqu'un ou quelque chose.
A défaut d'un substrat au changement, il n'y aurait pas
de changement mais succession de deux choses distinctes.
Il n'y a changement que s'il existe un substrat voire une
substance pour assurer et assumer ce changement..
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