Peut-on connaître ce qu'on ne peut pas se représenter ?
Extrait du document
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Termes du sujet:
Peut-on ?: est une question qui peut se poser à deux niveaux:
• la possibilité pratique/technique ou la capacité, la faculté.
• La possibilité morale, ou le droit ("A-t-on le droit de ?").
CONNAÎTRE / CONNAISSANCE: 1.
— Être familier de quelqu'un ou quelque chose.
2.
— Discerner, distinguer
quelque chose : « Le premier et le moindre degré de connaissance, c'est d'apercevoir » (CONDILLAC) 3.
— Posséder
une représentation de quelque chose, en part.
une représentation exacte.
4.
— Connaissance: a) Acte par lequel un
sujet s'efforce de saisir de saisir et de se représenter les objets qui se présentent à lui.
b) Résultat de cet acte.
Introduction
Cette question présuppose qu'il existe des choses qu'on ne peut pas se figurer sous la forme d'images mentales,
parce qu'elles sont immatérielles comme Dieu, l'esprit ou la liberté.
Elle présuppose également qu'on ne connaît
ordinairement que ce qu'on se représente et qu'il est problématique pour le savoir de se passer de représentation.
En effet, la pensée risque de se détacher de la réalité pour se réduire à n'être qu'un jeu de concepts purement
abstrait et formel.
Cependant, la représentation elle-même peut être source d'erreurs comme en témoignent les
illusions perceptives et les fictions de l'imagination.
C'est donc la valeur de la représentation qui est ici en jeu : estelle une condition nécessaire de la connaissance, ou bien est-elle superflue voire nuisible ?
I - Dans quelle mesure la représentation permet-elle de connaître l'objet ?
Le fait de produire un double mental de l'objet permet de connaître ses caractères spatio-temporels.
Ainsi peut-on
en saisir la grandeur, la figure et le mouvement qui constituent, selon Descartes, les propriétés essentielles de la
matière.
Une telle représentation permet également de lier les phénomènes par des relations causales.
Connaître un
objet c'est l'expliquer, et l'expliquer c'est retrouver les causes nécessaires qui l'ont produit.
La catégorie de cause
étant un concept de l'entendement, elle doit selon Kant s'appliquer à une diversité de faits successifs appréhendés
par la sensibilité.
La représentation de l'objet résulte donc de l'acte d'unifier les données sensibles.
Elle attribue à
chaque phénomène sa place nécessaire dans le déterminisme naturel.
En se représentant la nature, le scientifique
est sûr d'éviter un formalisme abstrait.
Ainsi peut-il non seulement démontrer sa théorie au moyen de principes
logiques, mais également la prouver dans les faits.
Il est toutefois nécessaire de se méfier de la manière dont le réel se manifeste et de la reconstruction que nous
opérons.
Certes, les sciences refusent l'apparence immédiate qui est souvent trompeuse.
Mais elles n'étudient que
des parties du réel qu'elles ont abstraitement isolées.
C'est pourquoi leurs théories ne sont que des hypothèses et
non des vérités définitives.
Devant de telles limites, on peut vouloir connaître le réel sans se le représenter, d'une
manière plus immédiate..
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