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Peut-on affranchir le travailleur de toute servitude ?

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« "La première condition du bonheur est que l'homme puisse trouver sa joie au travail." Gide. Introduction Comme nous le constatons tous les jours dans notre société française, le travail est une nécessité.

Qui ne travaille pas est montré du doigt : c'est soit un fainéant, soit un malchanceux.

Ainsi le travail se pose à l'homme moderne comme une nécessité, et donc comme une contrainte.

Dès lors que le travail devient la seule façon de subvenir à ses besoins, ne devient-il pas outil de servitude ? Nous le verrons, à bien des égards, c'est le cas.

Mais c'est le travail dans sa forme moderne qui reste à combattre, et non le travail au sens philosophique du terme.

Car n'est-il pas, au final, le seul outil dont dispose l'homme pour se donner les moyens de répondre à ses exigences de liberté ? 1/ Le travail : outil de servitude - le mythe de Prométhée Epiméthée et Prométhée devaient distribuer aux espèces vivantes des caractéristiques (organes, savoir-faire, capacités) qui leur permettraient de survivre, en équilibre. A propos des êtres vivants : "Quand le temps que le destin avait assigné à leur création fut venu, les dieux les façonnèrent dans les entrailles de la terre d'un mélange de terre et de feu et des éléments qui s'allient au feu et à la terre.

Quand le moment de les amener à la lumière approcha, ils chargèrent Prométhée et Epiméthée de les pourvoir et d'attribuer à chacun des qualités appropriées." L'objectif était, dans le mythe, car c'est un mythe, de trouver un état d'équilibre ou toutes les espèces pouvaient survivre sans qu'aucune ne soit délaissée.

Or, quand Epiméthée arriva à la dernière étape de sa distribution, il avait oublié l'homme, à qui il n'avait plus rien à donner, ayant déjà tout distribué.

Comment l'homme pouvait-il survivre dans la nature et ses lois, alors qu'il n'avait reçu aucun outil de survie, tels que des griffes ou des muscles ? Prométhée devait donc corriger l'erreur d'Epiméthée ("qui réfléchit trop tard") : pour cela il donna (notamment) le feu aux hommes, après l'avoir volé à Héphaïstos. Avec le feu de Prométhée, c'est le travail, par la technique, qui devient nécessaire à l'homme et à sa survie.

Pour leur survie, les animaux utilisent ce que la nature leur a donné, l'homme quant à lui devra travailler. Ainsi le travail peut se concevoir comme une erreur originaire, voir comme une punition (penser à la bible : "C'est à force de peine que tu tireras ta nourriture tous les jours de la vie.". - Le travail dans la société grecque. Les grecs considéraient le travail comme une tache indigne et la réservaient à leurs esclaves. Tournée vers la subsistance, vers la nécessité ou vers le gain financier, les grecs évaluaient le travail comme une activité qui ne devait pas être pratiquée par les hommes libres. - Etymologie du mot L'étymologie du mot en dit long : le mot vient du "tripalium", qui était un instrument de torture, parfois utilisé sur le bétail, parfois sur des prisonniers. - Citation de Nietzsche "Tous les hommes se divisent, et en tout temps et de nos jours, en esclaves et libres : car celui qui n'a pas les deux tiers de sa journée pour lui-même est esclave, qu'il soit d'ailleurs ce qu'il veut : homme d'état, marchand, fonctionnaire, savant." - Qu'est-ce que le taylorisme ? Le taylorisme est un mode d'organisation du travail en tâches élémentaires, répétitives, et optimisées pour permettre un meilleur rendement.

C'est ce qu'on appelle le "travail à la chaîne". - Interrogeons le travailleur à la chaîne ? i : L'ouvrier ne profite pas de sa production.

Il ne fait que participer à une logique de marché qui le dépasse, et à laquelle il ne peut rien. (d'ou le syndicalisme) ii : L'ouvrier ne participe pas à l'élaboration du concept du produit.

Il effectue un travail qu'il n'a ni choisi, ni élaboré.

Ainsi, au sens de Marx, qui voit dans l'acte de produire quelque chose à laquelle on a réfléchi auparavant le bel aspect du "travail". iii : L'ouvrier est soumis à des impératifs de rendement, on se sert de sa force productrice pour accumuler du capital.

L'ouvrier est en ce sens privé de sa liberté, car lui-même utilisé comme un outil, de la même façon que Aristote disait de l'esclave grec qu'il est "le prolongement de la main de son maître".. iv : L'ouvrier lui même finit par être considéré comme une marchandise : il échange sa vitalité productrice contre une (maigre) somme d'argent.

Paroxysme de la déshumanisation. - Ce constat est celui de l'exploitation capitaliste de l'homme par l'homme et est ce qui motive Marx à créer ce qu'on a appelé le marxisme, qui vise à réabiliter l'homme dans une société sans classe, par la révolution prolétarienne. - Il n'y a donc pas besoin d'aller chercher dans l'histoire des grecs pour trouver une adéquation entre travail et aliénation, servitude (servus = esclave en latin), l'histoire récente de l'évolution des modes de production nous suffit : d'un point de vue subjectif, le travail apparaît comme déshumanisant, devenu nécessaire pour subvenir, et ayant perdu son caractère créatif, le travail s'impose à l'homme, dès l'enfance, comme une punition. Mais, si le travail n'est que servitude et même si ce constat semble de prime abord sans appel, il faut se demander pourquoi l'homme. »

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